Une émission satirique comme les Guignols de l'Info, qui a toujours connu un vif succès auprès des jeunes, est-elle susceptible d'influencer son public ? Différentes sources ont été exploitées pour répondre à cette question : deux enquêtes par questionnaires réalisées en 2002 et 2004 dans le département de l'Isère et des entretiens semi-directifs menés auprès de collégiens. Les résultats sont suffisamment convergents pour autoriser à penser que les Guignols constituent effectivement une importante source de socialisation politique. Cette conclusion s'appuie sur les corrélations que l'on peut observer entre le suivi des Guignols et certaines attitudes des jeunes, mais aussi sur les propos tenus par les collégiens, qui indiquent que ces derniers ne sont pas toujours en mesure de prendre leurs distances avec la satire. Ceci montre bien le besoin que ressentent les jeunes de se familiariser avec la politique. Ils cherchent pour cela des moyens alternatifs, car les débats télévisés ou journalistiques leurs semblent rébarbatifs.
Il faut se demander par quelles voies l'individu se socialise politiquement aujourd'hui ? Comment s'effectue donc cette transmission des valeurs politiques ?
D'emblée on peut affirmer le rôle essentiel des parents ou de l'univers familial qui transmet les valeurs politiques en tant que principes de base, telles que le respect d'autrui, la politesse, l'amabilité… L'école, quant à elle, se charge de transmettre des normes de vie en société, des valeurs de respect et de tolérance. Cependant, elles relèvent davantage du domaine du social que de celui du politique. Mais ceux-ci sont intimement liés comme chacun peut le constater, car lorsque l'on construit son identité sociale, on est déjà sur la voie de l'élaboration de son identité politique.
[...] Elle légitime auprès des gouvernés des attitudes politiques aux yeux des gouvernants. C'est ce qui laisserait penser que non seulement les gouvernants ne feraient rien pour enrayer une très grande tendance à la reproduction politique au niveau électoral, mais encore l'encourageraient. Ceci peut pourtant être remis en cause, car dans un système démocratique, l'intérêt des gouvernants est de se faire réélire, de promouvoir leurs idées et celles de leur parti. Pour gagner de nouvelles voix, il semble donc nécessaire que la reproduction politique ne soit pas systématique. [...]
[...] Signalons que d'autres instances participent à la socialisation de l'individu, à la fois lors de leur stade primaire, mais aussi secondaire de socialisation. Ces instances exercent donc une influence avouée ou non sur la société et les individus qui la composent. Il faut souligner le rôle important des groupes de pairs qui interviennent lors de la socialisation primaire : ce sont par exemple des camarades de classe, et lors de la socialisation secondaire : les amis, et toutes les personnes que l'individu côtoie sans son univers estudiantin ou professionnel. [...]
[...] Ou que l'un d'eux a davantage contribué à la formation de son identité politique ? Il est évident qu'il est difficile de tirer de telles conclusions à l'emporte-pièce et que le schéma de la transmission des valeurs politiques au sein de la famille est beaucoup plus complexe. B - pour des raisons contextuelles et générationnelles D'autres critères permettent de remettre en question le déterminisme social et familial des individus en matière de valeurs politiques. Il s'agit d'éléments générationnels, historiques et conjoncturels. [...]
[...] Comment s'effectue donc cette transmission des valeurs politiques ? D'emblée on peut affirmer le rôle essentiel des parents ou de l'univers familial qui transmet les valeurs politiques en tant que principes de base, tels que le respect d'autrui, la politesse, l'amabilité L'école, quant à elle, se charge de transmettre des normes de vie en société, des valeurs de respect et de tolérance. Cependant, elles relèvent davantage du domaine du social que de celui du politique. Mais ceux-ci sont intimement liés comme chacun peut le constater, car lorsque l'on construit son identité sociale, on est déjà sur la voie de l'élaboration de son identité politique. [...]
[...] Ainsi, les valeurs politiques ne sont pas toujours transmises : l'individu serait toujours passif dans cette vision, mais au contraire, il peut être actif dans le sens où l'identité politique est aussi une vaste construction personnelle jamais aboutie : on se nourrit de ses propres expériences et l'on se cultive en allant vers les valeurs politiques davantage qu'elles ne viennent à nous. Bibliographie. - BOURDIEU P. Questions de sociologie, Les éditions de Minuit, Collection reprise - BEITONE A., DOLLO GERVASONI LE MASSON RODRIGUES Sciences sociales, Dalloz 4e édition - DUBAR C. La socialisation, Construction des identités sociales et professionnelles, Armand Colin, collection U - PERCHERON A. La socialisation politique, Armand Colin - TOURNIER V. [...]
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