Si l'on se réfère à Samuel Huntington, le monde a connu sa « troisième vague de démocratisation ». Ce phénomène touche dès les années 1970 l'Europe du Sud, puis l'Amérique latine la décennie suivante et enfin l'Afrique, l'Europe de l'Est et l'Asie du Sud-Est à la fin du XXe siècle. La question étant alors de savoir de quelle façon ont été étudiés les processus de démocratisation. Deux approches s'imposent : la première repose sur une idée de modernisation liée à une évolution économique ou sociale ; la seconde au rôle des acteurs collectifs organisés.
Selon Mamoudou Gazibo, c'est avec les mutations politiques de l'Europe du Sud et de l'Amérique latine que naît la transitologie comme champ d'étude politique. Il cite Javier Santiso pour qui l'approche en termes d'acteurs et de conjonctures au détriment des structures constitue une « faillite de la transitologie ». D'autres auteurs soutiennent néanmoins diverses visions de la façon dont les transitions doivent être pensées tels que Philippe Schmitter et l'universalisme ou encore Bertrand Badie et les variables culturelles. Ainsi, pour Mamoudou Gazibo, la démocratisation « est associée à la possibilité de trajectoires multiformes et non tracées d'avance ». De ce fait, comme le souligne Guy Hermet, il faut veiller à bien distinguer les concepts de « transition » et de « consolidation » (...)
[...] A partir de 1985 et sur une invitation du président Kérékou, les dirigeants du parti unique vont retourner dans leurs localités d'origine afin de participer directement aux actions de développement d'où la création de ces associations. Dans le même temps, le chef de l'Etat, sous la pression populaire, ouvre la voie au multipartisme. Lors de la Conférence nationale organisations se présenteront sous le titre de sensibilités politiques dont 24 deviendront des partis le 13 octobre 1990, ces derniers prenant part aux premières élections pluralistes. Pour que ces partis puissent véritablement intégrer le jeu politique, une alternance est nécessaire. [...]
[...] On retrouve ce cas de figure au Chili avec les opposants au capitalisme ayant subi des tortures. En effet, des liens peuvent être fait entre le désenchantement d'une partie de la population, croyant à un autre modèle de gouvernance, et la paupérisation de cette même population suite à une économie peu stable. Le contexte chilien sous Pinochet est le développement d'une politique basée sur une doctrine de sécurité nationale. Le Conseil de Sécurité Nationale, création de la Constitution de 1980, va exercer une tutelle militaire sur les institutions civiles. [...]
[...] La transitologie : les limites d'un cadre théorique. Dès Tocqueville et le cas de la démocratie états-unienne, on trouve la notion de transition, cette dernière ayant évolué dans le temps pour devenir une science. Cette première partie porte sur le cadre théorique de la transitologie, cadre théorique qui comporte certaines limites Définition : La transitologie est devenue, au fil du temps, un domaine de recherche autonome, qui va analyser les processus de démocratisation des pays, en étudiant les voies par lesquelles les sociétés se sont progressivement sorties des régimes autoritaires. [...]
[...] C'est ce que O'Donnell explique sous le terme de déception[11] d'où l'utilité de trouver de nouveaux sujets. C'est cette situation que l'on a pu rencontrer au Mali après la transition car la dénonciation de la corruption des élites dirigeantes était la principale action mobilisatrice. Ainsi, la société civile doit sans cesse renouveler ses revendications afin d'assurer sa visibilité. Enfin, la consolidation démocratique du Mali peut être considérée comme non achevée car la société civile n'est pas entièrement inscrite dans un cadre institutionnel politique. [...]
[...] Il s'agit d'une force multiple et diversifiée qui s'oppose à l'État et qui ne représente pas toute la société. Lors de la IIe République de Moussa Traoré, la société civile est encadrée par le Parti unique car elle est une force d'opposition. Le cadre d'une transition par le bas est nécessaire pour que la société civile participe pleinement à la vie politique du pays. Ce sera une rapide transition puisque elle se fait entre 1991 et 1992 : se forme alors un gouvernement bicéphale composé par les militaires et la société civile[8]. [...]
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