La Syrie est un Etat récent, son indépendance a été accordée par la puissance mandataire française en 1943. C'est en 1970 qu'elle prend sa forme institutionnelle actuelle, lorsque le Général Hafez al-Assad, qui a pris le pouvoir après deux coups d'Etat en 1969 et 1970, entame son « mouvement de rectification ». Il met fin aux excès de ses prédécesseurs baasistes qui entendaient socialiser radicalement l'économie et s'attèle à construire un régime autour de sa personne. Il dote à cet effet le régime de bases institutionnelles, inscrites dans la Constitution adoptée le 12 mars 1973 qui est toujours en vigueur aujourd'hui.
Le régime est tellement personnalisé que la question de la succession se pose de manière cruciale dans les années 1990, et surtout en 1994, à la mort de Bassel al-Assad, fils aîné d'Hafez al-Assad, et qui avait d'ores et déjà été désigné comme héritier. Entre en scène Bachar al-Assad, qui poursuit des études d'ophtalmologie à Londres. Il rentre au pays, débute une carrière militaire dans le but de s'assurer le soutien de la « vieille garde », ce qui ne va pas de soi. Il prend rapidement conscience de l'ampleur du désastre économique et s'attèle dès 1997 à lutter contre la corruption. De nombreux représentants du pouvoir sont mis en cause.
Il s'attire rapidement le soutien de nombreux chefs d'Etat, notamment du Roi Abdallah II de Jordanie, qui l'introduit dans le club des jeunes dirigeants arabes, ou encore du Président de la République française, Jacques Chirac. Le consensus se fait autour de sa personne et à la mort d'Hafez al-Assad, le 13 juin 2000, c'est tout naturellement que lui succède Bachar, après une modification de la constitution pour abaisser l'âge légal d'éligibilité, de quarante à trente-quatre ans.
On peut donc se demander si la responsabilité de l'échec de ces réformes, et donc de la transition politique qu'elles devaient accompagner, doit être imputé à une personne, Bachar al-Assad, ou bien si cet échec témoigne d'un malaise plus profond, celui d'un régime impossible à réformer.
[...] La transition politique en Syrie La Syrie est un État récent, son indépendance a été accordée par la puissance mandataire française en 1943. C'est en 1970 qu'elle prend sa forme institutionnelle actuelle, lorsque le Général Hafez al-Assad, qui a pris le pouvoir après deux coups d'État en 1969 et 1970, entame son mouvement de rectification Il met fin aux excès de ses prédécesseurs baasistes qui entendaient socialiser radicalement l'économie et s'attèle à construire un régime autour de sa personne. Il dote à cet effet le régime de bases institutionnelles, inscrites dans la Constitution adoptée le 12 mars 1973 qui est toujours en vigueur aujourd'hui. [...]
[...] crisisgroup.org) Syria Under Bashar Domestic policy challenges, Rapport Moyen-Orient février 2004 COURRIER INTERNATIONAL www.courrierinternational.com S.BELHADJ & E.KIENLE, Y a-t-il de vrais changements politiques internes en Syrie, in La Syrie au présent, Reflets d'une société, éd. Actes Sud, collection Sindbad, juin 2007, p S.BELHADJ & E.KIENLE, Y a-t-il de vrais changements politiques internes en Syrie, in La Syrie au présent, Reflets d'une société, éd. Actes Sud, collection Sindbad, juin 2007, p J.CAHEN, Les Déboires du Printemps de Damas, Le Monde Diplomatique, novembre 2002 P.DROZ-VINCENT, Moyen-Orient : pouvoirs autoritaires, sociétés bloquées, éd. [...]
[...] La situation en Syrie apparaît donc comme bloquée. Même si tous les éléments annonciateurs d'un changement sont réunis, personne n'est actuellement en mesure de prendre sur soi l'initiative d'une transition politique. Bachar al-Assad n'était certainement pas à la mesure des espérances qu'il avait pu susciter, tant du point de vue interne qu'international, mais il ne pouvait non plus assumer seul le poids des réformes. Or on assiste à une double tendance au sein des hautes sphères du pouvoir syrien : d'un côté une fragmentation du pouvoir entre clans familiaux, économiques, militaires ; de l'autre un renforcement du centralisme baasiste et de l'autoritarisme. [...]
[...] - Conflits identitaires : La chute du régime irakien a entraîné l'immigration en Syrie de 1,5 million d'Irakiens, notamment dans les banlieues de Damas et d'Alep. Cela a créé des tensions avec les Syriens, qui ont mal supporté l'afflux de ces familles, qui affichent souvent un niveau de vie plus élevé, et qui sont perçus comme une menace sociale, dans une Syrie caractérisée par un fort taux de chômage. De plus, l'arrivée au pouvoir irakien d'un Président issu de la minorité kurde a incité les Kurdes syriens à relancer leurs revendications au sujet de la représentativité, et des droits civiques et politiques. [...]
[...] Ceux-ci occupent par ailleurs d'importantes fonctions au sein de l'État syrien. Même s'il apparaît que la Syrie fait figure d'élément de stratégie américaine au Moyen-Orient, on ne peut que souligner les maladresses et incohérences de sa politique étrangère, une politique jusqu'au-boutiste qui l'a complètement isolée sur la scène régionale. En fait, ce n'est pas tant une telle politique qui étonne, mais le fait qu'existe encore. En effet, elle s'inscrit dans la continuité de celle initiée par Hafez al-Assad, notamment lorsqu'il bénéficiait du soutien sans faille de l'URSS lorsqu'elle existait encore Un régime déstabilisé et en perte de légitimité sur le plan interne 1 Impact de l'implosion du voisin irakien La fin du régime baasiste de Bagdad met en lumière la fragilité d'un système certes rival mais peu différent : (régimes autoritaires et laïcs, pouvoir détenu par un parti hégémonique dirigé par une minorité (alaouite dans un cas, sunnite dans l'autre Cela a eu un retentissant certain sur la société civile irakienne. [...]
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