En effet, si l'idéologie marxiste-léniniste, l'économie socialisée, le camp socialiste et le modèle constitutionnel stalino-brejnévien se sont effondrés et que cela a incontestablement ouvert la voie au processus démocratique, on ne peut pas parler aujourd'hui en Russie de démocratie stable et établie. Que ce soit au niveau des libertés fondamentales, de la représentation du peuple ou encore de l'instabilité politique, tout semble au contraire encore bien fragile.
Il s'agit donc de réfléchir sur les grandes étapes du processus démocratique et de voir dans quelle mesure cette transition est achevée. En effet, s'il est clair qu'elle a été largement amorcée, d'abord par Gorbatchev notamment grâce à la révision constitutionnelle du 1ier décembre 1988 puis par la constitution du 12 décembre 1993 ; les conditions de l'élaboration de cette constitution et les crises politiques, sociales et économiques que traverse la Russie renvoient à la difficulté que rencontre ce pays à réussir une transition pacifique et progressive vers la démocratie et l'économie de marché
[...] Forte influence des oligarques qui contrôlent les grands pôles industriels, médiatiques et financiers. Le Kremlin a décidé de réduire leur influence : exemple avec l'arrestation du patron du groupe pétrolier Youkos et l'arrestation de son patron : M. Mikhail Khodorkovfki. Cette arrestation d'un opposant au régime peut être perçue comme profondément anti- démocratique. Une instabilité renforcée par les problèmes économiques Une interprétation issue du courant néo-libéral explique que ce ne sera qu'à la suite de la stabilisation de l'économie que pourra s'effectuer la transition démocratique. [...]
[...] La révision porte surtout sur la structure de l'Etat. Les institutions soviétiques sont bouleversées : il y a mise en place de la pluralité des candidatures aux élections, vote secret, instauration d'un véritable parlement permanent et création d'un Comité de contrôle constitutionnel, pièce clef qui témoigne de la volonté de mettre en place un Etat de droit. La remise en cause des principes marxistes-léninistes Comme les autres pays marxistes-léninistes, l'URSS reposait sur quatre principes essentiels qui ont tous quatre été remis en cause pendant les années 1989-1991. [...]
[...] Beaucoup sont mal organisés. Les modalités d'élections de la Douma ne sont pas très représentatives : les 450 députés sont élus à la proportionnelle pour 225 d'entre eux et au scrutin uninominal pour 225 autres. Il faut avoir obtenu au moins 25% des voix dans sa circonscription pour y être élu et ne pas avoir été devancé par le vote contre tous Ce problème de représentation pose de gros problèmes d'abstention car les citoyens ne se sentent pas représentés, ils n'ont pas de pouvoir de contrôle ni de sanction des dirigeants et il y a désintérêt pour la politique ce qui constitue une entrave au développement de la démocratie. [...]
[...] La révision constitutionnelle peut être effectuée de trois façons différentes. ( Par cette constitution, tout semble parfaitement en marche pour mettre en place une vraie démocratie : le pouvoir politique trouve en effet sa source dans le suffrage universel et l'organisation de l'Etat témoigne des fondements de la séparation des pouvoirs. II. Mais le passage à un système vraiment démocratique se révèle particulièrement difficile comme en témoignent les crises politiques et économiques qui continuent à toucher la Russie. A. Les problèmes posés par la constitution Une constitution adoptée dans la crise Alors que tout semblait parfaitement démocratique : que le chef de l'Etat avait été élu au suffrage universel, que le Parlement était composé des représentants de l'ensemble des courants d'opinion et que la Cour Constitutionnelle faisait preuve d'une réelle indépendance ; durant l'automne 1993, la Russie a connu un ensemble de crises politiques dans lesquelles s'opposaient le Président et les parlementaires. [...]
[...] La constitution russe du 12 décembre 1993 Après avoir été soumise à la constitution brejnévienne, la Russie vivait dans l'instabilité politique. La constitution était devenue un monstre juridique Gicquel, formée d'ajouts brejnéviens, gorbatchéviens et eltsiniens qui étaient incompatibles les uns avec les autres. Après une véritable crise constitutionnelle les électeurs durent se rendre aux urnes pour voter, entre autres sur le projet de constitution qui fut accepté à 58,4% des votants. Taux d'abstention de 45,2%. Constitution précédée d'un court préambule, comprenant 137 articles. [...]
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