La transition du communisme à la démocratie dans les pays d'Europe de l'Est : échec ou succès ?

Résumé du document

Nous célébrions début novembre les vingt ans de la chute du mur de Berlin, qui marqua de manière symbolique le début de la chute des régimes communistes d'Europe de l'Est. Avant toute chose, définissons l'espace géographique dont il est question : l'Allemagne de l'Est, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie qui formaient la Tchécoslovaquie, la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie, et les pays du continent européen qui faisaient partie de l'URSS, la Russie, la Biélorussie, l'Ukraine, la Moldavie et les trois pays baltes, l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie.
Ces pays étaient tous dans la sphère d'influence soviétique pendant la Guerre Froide, et ont ainsi tous connu des régimes communistes, ils étaient des démocraties populaires. L'Etat y était omnipotent, et entièrement contrôlé par les partis communistes locaux, étant les seuls partis autorisés. Les libertés individuelles étaient très réduites. Mais à partir de la fin des années 1980, le bloc de l'est s'est progressivement effondré, et avec lui les démocraties populaires.
Tous ces pays ont alors entamé une transition du communisme vers la démocratie. Près de deux décennies plus tard, sont-ils réellement devenus des démocraties ?

Extraits

[...] L'abandon du communisme pour la démocratie libérale A. Une transition plus ou moins difficile selon les pays 1. Des révolutions relativement pacifiques malgré certaines exceptions Alors que les Soviétiques avaient envoyé leurs chars à Budapest en 1956, ou encore lors du Printemps de Prague de 1968, ils ne sont pas intervenus lors des révolutions de 1989, du moins dans les pays ne faisant pas partie de l'URSS. Ainsi, la révolution de velours tchécoslovaque, la Chute du mur de Berlin ou encore l'ouverture de la frontière hongroise se firent sans heurts. [...]

[...] Allemagne pour la Hongrie, France pour la Roumanie), mais aussi parfois héritiers de l'histoire, comme en témoignent les noms des chambres (Sejm en Pologne, assemblée existant plusieurs siècles auparavant). II/ Un bilan mitigé en réalité A. Certains de ces pays sont effectivement devenus des démocraties En 2004, les pays baltes, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie, la Hongrie et en 2007, la Bulgarie et la Roumanie sont devenus des pays membres de l'Union européenne. Ce qui est une preuve qu'ils sont réellement devenus des démocraties, eu égard aux critères d'entrée dans l'UE. [...]

[...] changement du mode d'élection des gouverneurs, désigné maintenant par l'exécutif). - Ingérence de la Russie. La Russie tente de s'immiscer dans les affaires ukrainiennes, alors que le régime biélorusse est ouvertement prorusse. Les pressions gazières, la corruption, les menaces, ou encore la distribution massive de passeports russes aux habitants de Sébastopol sont des éléments de ce chantage. La vie politique ukrainienne s'en ressent Le non-respect des libertés - Liberté de presse bafouée. Affaire Anna Politkovskaya. La Russie et la Biélorussie figurent sur la liste noire de Reporters sans frontières. [...]

[...] La guerre de Tchétchénie est le théâtre d'exactions effroyables. Certaines minorités sont de fait discriminées en Russie. - Inégalités en droit. Décisions de justice litigieuses en Russie. Conclusion - Transition réussie dans les pays rentrés dans l'Union européenne. - Transition ratée ou du moins inachevée dans les autres. Référence au discours de Dimitri Medvedev qui a prôné une modernisation "de fond en comble" de la Russie, et une certaine démocratisation. - Un autre grand pays communiste a connu des troubles en 1989, la chine. [...]

[...] La Biélorussie est d'ailleurs le seul pays européen à exécuter des condamnés. A. Loukachenko est aujourd'hui interdit de séjour dans l'Union européenne et aux États-Unis. La Biélorussie a donc été exclue du Conseil de l'Europe. Loukachenko se revendique par ailleurs du communisme. Amnesty International ne considère pas la Moldavie comme un état de droit et relève de nombreuses violations des droits de l'homme lors des interpellations et des incarcérations, de nombreuses irrégularités dans les procédures judiciaires, de nombreuses entorses à la liberté de la presse et un usage immodéré du clientélisme, de l'intimidation et du chantage (notamment économique) dans la vie politique. [...]