Les sociétés européennes semblent surprises par la guerre lorsque le 28 juillet 1914, l'Autriche déclare la guerre à la Serbie et enclenche un processus d'alliances qui mène au conflit mondial. Après quatre années de conflit, les sociétés européennes sortent de la guerre matériellement et psychologiquement sinistrées. Les pertes en vies humaines, la destruction d'une partie des infrastructures économiques, amènent un déclin des sociétés européennes déjà amorcé à l'aube du siècle. De plus, les divisions et les problèmes des sociétés européennes sont nombreux après la guerre. Malgré le souvenir de la Première Guerre, en 1939, soit vingt ans après, ces sociétés se préparent activement à un nouveau conflit militaire. Des transformations se sont donc opérées dans ces sociétés durant l'entre-deux guerres. L'ensemble des modèles d'organisation, qu'ils soient politiques, économiques, sociaux, se voient transformés. Ils évoluent tout d'abord de par la situation d'après-guerre mais aussi à travers les crises multiples et diverses qui tourmentent l'Europe. Si ces sociétés européennes sont transformées, c'est que les relations entre ces sociétés, entre les individus qui constituent ces sociétés ont aussi évolué et ne sont plus les mêmes en 1939 qu'en 1914. Des idéologies nouvelles apparaissent et trouvent leur audience parmi les membres de ces sociétés. Mais il résulte aussi de ces années une remise en question fondamentale des valeurs, qui jusqu'alors étaient les moins contestées de la civilisation occidentale et de ces sociétés européennes.
Ainsi, en quoi les transformations des sociétés européennes, suite aux conséquences désastreuses de la Première Guerre Mondiale ainsi qu'à celles des crises des années trente, amènent ces mêmes sociétés à s'engager dans un second conflit mondial ? Nous nous pencherons dans un premier temps sur les conséquences directes de la Première Guerre mondiale qui bouleversent les sociétés européennes. Puis nous montrerons que l'Europe doit faire face durant les années trente à de nouvelles crises qui amènent de nouvelles réponses politiques et idéologiques. Enfin, nous nous intéresserons à l'évolution des mentalités et à la remise en cause de valeur qui semblent propices à la préparation du second conflit mondial.
[...] Cependant, de 1932 à 1936, on assiste à une véritable fascisation de l'Etat hongrois. En Pologne, le régime conserve en apparence les formes de la démocratie parlementaire, mais s'oriente en réalité vers la dictature militaire traditionnelle. Par ailleurs, dans la plupart des autres pays de l'Europe de l'Est et du Centre, c'est aussi pour empêcher que de véritables mouvements fascistes n'accèdent au pouvoir, que sont mis en place ou que se renforcent les pouvoirs militaires. Malgré le bilan désastreux au lendemain de la Première Guerre mondiale, les sociétés européennes se transforment peu à peu pour s'engager dans la préparation militaire de la guerre qui constitue le second conflit mondial. [...]
[...] L'URSS communiste appuie la formation de ces Fronts Populaires : ainsi, pendant la Seconde République espagnole, se forme une coalition électorale et un pacte est signé en janvier 1936 par plusieurs organisations de gauche, à l'initiative de Manuel Azaña dans la perspective des élections de 1936. En France, les trois principaux partis de la gauche, la SFIO, le Parti radical- socialiste et le PCF qui soutenait les deux premiers sans participer directement au gouvernement, forme aussi un Front Populaire qui remporte les élections en 1936. Ces deux sociétés se voient alors transformées par des réformes politiques nouvelles au caractère social : la loi des 40 heures et la loi sur les congés payés sont ainsi votées en France. [...]
[...] Nous nous pencherons dans un premier temps sur les conséquences directes de la Première Guerre mondiale qui bouleversent les sociétés européennes. Puis nous montrerons que l'Europe doit faire face durant les années trente à de nouvelles crises qui amènent de nouvelles réponses politiques et idéologiques. Enfin, nous nous intéresserons à l'évolution des mentalités et à la remise en cause de valeur qui semblent propices à la préparation du second conflit mondial. Tout d'abord, la Première Guerre mondiale est l'une des principales sources de la transformation des sociétés européennes. [...]
[...] Ce rôle nouveau que joue l'Etat est ainsi un facteur de transformation des sociétés européennes. La crise qui touche la France entraine ainsi une multiplication des propositions visant à soigner ou à transformer le capitalisme. L'intervention de l'Etat devient un fait à peu près général en Europe. La plupart des solutions classiques ayant échoué, les pouvoirs publics sont amenés à jouer peu à peu le rôle d'arbitre et à prendre des mesures coordinatrices pour la société : on observe ainsi une réglementation des prix et des salaires qui cessent d'être soumis à la loi de l'offre et de la demande par exemple. [...]
[...] De plus, le charleston remplace peu à peu la polka et la valse des cours d'Europe centrale. Les valeurs intellectuelles ne sont pas moins atteintes : apparaissent les notions d'absurde, le Manifeste dada ou encore le mouvement surréaliste. Une réelle remise en question de la société renouvelle alors la vie intellectuelle et artistique. Mais ce renouveau doit être nuancé : certes les sociétés ont été transformées par ce conflit, mais un retour à la normale,qui semble pourtant impossible, est fortement désiré, voire imposé. [...]
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