En 1908, l'historien américain William Mac Donald, dans le quinzième volume de The American Nation. A History, utilise le premier l'expression « démocratie jacksonienne » pour désigner la période de ces deux mandats qui ont profondément marqué l'histoire des Etats-Unis. Elu président des Etats-Unis en 1829, Andrew Jackson va demeurer en poste jusqu'en 1837, faisant subir des mutations fondamentales à la vie politique américaine. L'ère jacksonienne est de plus marquée par des évolutions économiques et sociales considérables. Néanmoins, les historiens s'accordent à parler plus de continuité dans le changement apparent, de nouveauté, plutôt que de rupture radicale. Quelles transformations apporte vraiment la démocratie jacksonienne ?
[...] Mais l'essentiel demeure, un système politique fondé sur l'alternance au pouvoir de deux partis nationaux : c'est le principal mérite de la démocratie jacksonienne. Les partis politiques rassemblent des Américains dont les intérêts sont contradictoires et en conséquence fondent l'unité nationale. D'autre part, ils intègrent dans le processus politique des citoyens, pauvres et riches, instruits et illettrés, immigrants récents et Américains de vieille souche. La nationalisation de la vie politique se renforce, car à travers les partis c'est la nation qui s'unit pour les consultations électorales. [...]
[...] Ainsi se développe cette société démocratique qui porte Jackson au pouvoir et le soutient. Est permis par la prospérité économique du pays . Le développement de cette société démocratique est permis par les transformations de l'économie américaine : jusque-là essentiellement fondée sur l'exploitation de la terre, elle se diversifie à partir du 19ème s. par la création de manufactures, les progrès des communications, l'extension du commerce, comme l'indique la croissance des villes. En effet, les trois décennies qui précèdent la guerre de Sécession ont vu les EU accomplir de remarquables progrès économiques. [...]
[...] un vent de réforme qui semble-t-il souhaitait des transformations plus radicales que celles que la démocratie jacksonienne provoque : l'exemple de l'esclavage Les secousses provoquées par ce vent de réforme s'en firent sentir jusque dans les plantations du Sud où des Noirs osèrent chercher à briser leurs chaines. L'insurrection de Southampton en 1831 (Virginie) effraya les propriétaires d'esclaves. Mouvement de révolte militante menée par un prédicateur noir. Une soixantaine de Blancs furent massacrés dans les plantations voisines, victimes de cette explosion de haine. Les répercussions de ce soulèvement furent sensibles et durables et les codes de l'esclavage se firent plus durs encore. [...]
[...] C'est le premier cas de self-made man dans la politique américaine. ce qui lui permit de se revendiquer comme le Président du peuple Le débat historiographique n'est pas épuisé au sujet d'Andrew Jackson. Les jugements sont très divisés et font de lui soit un démagogue rustaud soit un démocrate exprimant et respectant la volonté populaire. Selon le mot du juge Story, le règne de la populace semble être arrivé Certes, Vieux noyer (Old Hickory) n'était pas très raffiné. Mais pour d'autres, Jackson est le plus américain de tous les Américains : il est le 4 juillet incarné. [...]
[...] Sans être causée par le système bancaire des EU, la crise économique venue d'Angleterre qui éclate en 1837 et frappe durement le pays est aggravé par ses faiblesses. . et généralise à l'échelle nationale le système des dépouilles qui accroît son pouvoir Ses opposants reprochent à Jackson d'institutionnaliser le système des dépouilles (Spoils system) qui consiste à récompenser les fidèles du parti vainqueur par des postes administratifs, révoquant les fonctionnaires du parti adverse, et permet au président de s'assurer la haute main sur l'administration. Ce système donne priorité à la loyauté politique sur la compétence. [...]
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