Nous allons voir dans cette première partie de notre analyse, la forme de traitement de l'information qu'ont pu adopté les différents journaux que nous avons sélectionné. Dans une première sous- partie nous aborderons donc la question du traitement médiatique des évènements qui ont secoué la ville mexicaine d'Oaxaca : en d'autres termes, nous verrons quels furent les faits les plus développées par les lignes éditoriales de chaque journal mais aussi leur place dans l'articulation entre information et commentaire (A). Dans un deuxième temps, nous nous attacherons à analyser la place accordée aux évènements d'Oaxaca dans la hiérarchie de l'information adoptée par les journaux. En effet, selon le degré de couverture de l'évènement, le degré de sensibilité de l'opinion publique envers ce dernier ne sera pas le même (B).
[...] La photo permet au lecteur de faire le lien entre le journaliste mort, donc la violence, et l'intervention de la police. À la fin de l'article, la journaliste écrit que selon des documents photographiques diffusés par le quotidien El Universal, les hommes qui ont tiré sur le cameraman américain font partie de la police d'Ulises Ruiz L'article rapporte les énormes moyens déployés par la police fédérale : hommes, assistés de véhicules spéciaux, bulldozers, lances à eau, gaz lacrymogènes et engins antiémeute, appuyés par des hélicoptères puis ceux des manifestants machettes et battes de base-ball Dans l'article de l'édition du lendemain, la journaliste refait un parallèle, plus explicite cette fois entre la violence et la présence des troupes fédérales. [...]
[...] Le sous-titre de l'article lui est ainsi rédigé : La police mexicaine est entrée hier dans Oaxaca, une ville du Sud du pays en état de quasi-insurrection depuis près de cinq mois En outre, l'hebdomadaire français d'information générale Courrier International datant du 2 au 8 novembre fait référence à la présence des forces de l'ordre par le biais d'un article tiré du journal mexicain Milenio titré sobrement : La police fédérale investit Mexico A contrario, le quotidien espagnol El País, ne fait nullement référence dans les articles consacrés aux évènements d'Oaxaca à l'arrivée des forces fédérales, mais insiste plutôt sur la situation de crise politique qui secoue la ville et, plus largement, l'État d'Oaxaca. À ce titre, l'article du 28 octobre s'attache à décrire les causes profondes de la situation à travers les rapports entre le gouvernement de Mexico et l'État fédéré d'Oaxaca, mais aussi en décrivant les acteurs de la crise. [...]
[...] Après avoir analysé la sélection des faits relatifs aux évènements d'Oaxaca par les différents journaux étudiés et tenté de déceler l'articulation entre information et commentaire ; nous nous attacherons dans une deuxième sous partie à dégager l'importance accordée par la presse à la couverture des évènements d'Oaxaca. En effet, cette dernière est une notion à géométrie variable qui concoure à sensibiliser, à différents niveaux le lecteur sur un sujet précis. L'importance accordée par la presse à la forme de la couverture des évènements d'Oaxaca : une notion variable à l'origine du degré de sensibilisation de l'opinion publique Nous allons dorénavant analyser la couverture accordée aux évènements d'Oaxaca par les journaux sélectionnés, et ce, à différents niveaux. [...]
[...] L'impact d'Oaxaca déborde alors les frontières du Mexique et la lutte de l'APPO trouve alors un grand écho aux États-Unis, en Europe et dans toute l'Amérique latine. Les affrontements entre insurgés et troupes fédérales, la violence exhibée par les photographes, et largement rappelée dans les récits des journalistes, les morts tout ceci sur fond de feuilleton politique frauduleux intéresse enfin nos médias de masse. Cependant, on a pu s'apercevoir que chaque article, et même chaque journal optait pour une information tendant à orienter les opinions des lecteurs. Devant une telle hétérogénéité de l'information, ne peut-on pas parler alors de désinformation ? [...]
[...] L'objectivité du traitement de l'information est ici sujette à caution. À l'inverse, l'article datant du mercredi 1er novembre du journal Le figaro, fait ressortir une mise en scène caractérisée par des phrases courtes, sans adjectifs qualificatifs ; se bornant à décrire scrupuleusement la situation en quelques lignes. Malgré la présence d'une photo représentant le déséquilibre des forces entre les policiers surarmés et une jeune fille sensée représenter les manifestants pouvant être considéré comme une prise de partie, les quelques lignes présentes en dessous de la photo semblent absentes de tout commentaire. [...]
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