Sans y réfléchir davantage et par association grossière d'idées, « totalitarisme » et « démocratie » nous renvoient à deux systèmes strictement antagonistes. Les exemples historiques ou empiriques ne manquent pas, et nous avons tendance à penser d'une part : « régime nazi », « régime stalinien », « Gestapo », « KGB », « camp de concentration », « goulag » ; et d'autre part : « Déclaration des droits de l'homme », « élections libres », « pluralisme », « liberté fondamentale », « opposition ». Si nous en revenons aux étymologies, la démocratie est le pouvoir du « démos » soit du peuple, alors que le totalitarisme, considéré comme une forme approfondie de l'autocratie, soit, du pouvoir d'un seul. Seulement, quand nous pensons « nazisme » et « élections libres », l'exemple de l'Allemagne des années 1930 nous apparaît. Nommé chancelier par le président, conformément aux règles démocratiques de la République de Weimar et approuvé par les Allemands aux élections législatives de mars 1933, Adolf Hitler, fondateur de la dictature totalitaire du IIIe Reich, est arrivé au pouvoir de manière démocratique.
[...] La démocratie totalitaire ? Quand Jean-Pierre Le Goff parle de barbarie douce (1999), certains préfèrent parler de totalitarisme soft pour désigner la démocratie moderne. Nous retrouvons en effet certains traits totalitaires sous des formes dites démocratiques : L'idée d'idéologie officielle et de culture de masse, via les médias, vecteurs de la pensée unique. Le rôle des médias est d'ailleurs fortement mis en cause et l'information reçue doit être soumise au libre arbitre de l'individu pour qu'il conserve sa liberté de pensée objective. [...]
[...] Le totalitarisme découle de la démocratie A. Le totalitarisme comme réaction aux failles de la démocratie et du capitalisme moderne A plusieurs reprises, l'autoritarisme puis le totalitarisme, dans certains cas, ont découlé d'une crise de la démocratie. Hannah ARENDT, dans la Condition de l'Homme moderne, voit les fondements des totalitarismes nazi et soviétique dans la désolation ou le déracinement des peuples. La situation de l'Allemagne des années 1920 et 1930 illustre bien ces idées. En effet, le soutien du peuple Allemand à Adolf Hitler est lié à la Grande Dépression économique qui impliquait chômage, dévaluation du reichsmark et inflation, plongeant l'Allemagne dans la misère. [...]
[...] Ici il s'agit d'un roi, mais pourquoi pas un dictateur apte à diriger, rassembler et commander le peuple ? Nous voyons donc le rôle fondamental de la Première Guerre mondiale dans la montée du nazisme, mais aussi dans les révolutions russes de 1917 et dans la création de l'URSS en 1922 par Lénine, dirigé par Staline dès 1928. La faiblesse de la démocratie face à une situation de crise ou de guerre peut donc favoriser la montée des systèmes totalitaires. [...]
[...] Les traits totalitaires de la démocratie A. Les défauts intrinsèques de la démocratie La démocratie et, notamment, la démocratie représentative, comporte un certain nombre de défauts qui peuvent mener à un absolutisme démocratique, voir à des systèmes totalitaires de type nouveau. En France par exemple, après la Révolution française, les libéraux se sont parfois opposés au suffrage universel, craignant une dérive de la démocratie vers une dictature populaire. Nous retrouvons cette idée de dictature populaire dans les notions, plus récentes, de dictature du prolétariat en Union soviétique ou de démocraties populaires au XXe siècle. [...]
[...] Par ailleurs, l'économie nationale est monopolisée par le Parti en place. CONCLUSION Nous avons donc vu que le totalitarisme peut découler d'une démocratie dont les principes fondateurs ne sont pas fermement ancrés, et que la démocratie moderne, telle que nous la connaissons, peut révéler des traits totalitaires. Cependant, les systèmes que nous avons évoqués ont disparu et la démocratie, quant à elle, semble s'étendre et représenter un but en soi, comme pour les insurgés du Printemps arabe, par exemple. La position antagoniste que nous attribuons aux deux notions n'est donc pas infondée, et illustrée d'ailleurs, par l'actualité, entre la mort récente de Kim Jong- Il, leader nord-coréen depuis 1994 et l'année 2012, année d'élections présidentielles aux Etats-Unis, comme en France. [...]
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