totalitarisme, continuité de la démocratie, renversement de la démocratie, Tocqueville, l'antinomie de la démocratie
Tocqueville, dans son ouvrage De la Démocratie en Amérique, définit le totalitarisme de la sorte : comme « Un renversement du modèle démocratique […] ». A la suite de quoi ce dernier ajoute « […] ; mais il en prolonge fantastiquement certains traits ». Dès lors, c'est avec Tocqueville que nous saisissons toute la difficulté dans la compréhension de ce régime si particulier que représente le totalitarisme. En effet, appréhender le totalitarisme - le système de l'unité, la masse totale - comme une poursuite de la démocratie pose tout d'abord un problème moral. Hannah Arendt dans son œuvre Les Origines du totalitarisme, le système totalitaire, assimilait la notion de nazisme et stalinisme à celle de totalitarisme. Comment alors un régime se présentant comme la négation de la démocratie peut-il en être à la fois la continuité ? A l'inverse, saisir le totalitarisme comme antonyme de la démocratie soulève également un problème. Dans nos sociétés actuelles où l'état d'exception se fait de plus en plus fréquent, où les biopouvoirs sont de plus en plus répandus ; n'y aurait-il pas là aussi un souci moral à ne pas reconnaitre ces dérives du pouvoir démocratique ? A ne pas voir entre la démocratie – le gouvernement où le peuple est souverain et le respect de ses libertés placé au fondement du régime - et le totalitarisme le fil qui pourrait les unir ?
[...] Ainsi pourrait-on saisir le totalitarisme comme une continuité non pas de la démocratie mais d'une perversion poussée de la démocratie (qui va jusqu'à s'y opposer) : le libéralisme. Bibliographie - DORMAGEN, Jean Yves et MOUCHARD, Daniel, Introduction à la sociologie politique, De Boeck, novembre 2007. - GENEL, Katia, Le biopouvoir chez Foucault et Agamben, Methodos, En ligne - BRUNETEAU Bernard, Le totalitarisme : Origines d'un concept, genèse d'un débat 1930-1942, Paris, Cerf, août 2010. - DE TOCQUEVILLE, Alexis, De la Démocratie en Amérique tome II, Paris, Flammarion, novembre 1993. [...]
[...] En somme, penser le totalitarisme comme l'antinomie parfaite de la démocratie n'est pas une chose simple. Bien souvent, ce dernier est en effet né historiquement et idéologiquement de la démocratie. Pourtant dans leur essence même ces deux régimes se rejettent. En effet, la démocratie pleine et entière est une démocratie insaisissable. Par-là, nous entendons qu'elle tend à avoir une forme impersonnelle et s'est donc érigée en opposition à l'idée totalitaire. Lefort avait d'ailleurs bien saisi cette dimension en mettant en exergue la logique organiciste de l'Etat totalitaire. [...]
[...] Le totalitarisme envisagé comme remède, réponse à la crise de l‘espace politique démocratique. Le peuple étant souverain, le pouvoir en démocratie est donc sans visage. L'avènement du totalitarisme est alors une fin en soi au lieu vide qu'est le pouvoir en Démocratie (Lefort) Deux régimes qui s'opposent mais qui ont tous deux la prétention de répondre à des problèmes communs (Raymond Aron Démocratie et Totalitarisme) Bien plus qu'un remède, le totalitarisme est une dénaturation, un renversement de la démocratie Malgré le rapprochement que l'on peut établir avec les principes utilisaient en Démocratie, le totalitarisme les dénature. [...]
[...] La question est alors posée : le totalitarisme incarne-t-il dans sa forme primaire une continuité ou à rebours signe-t-il là un renversement de la démocratie ? Une continuité de la démocratie Historiquement, le totalitarisme a poursuivi, prolongé l'œuvre de la démocratie. Le totalitarisme comme héritage : Staline qui est l'héritier de la révolution bolchévique, avait détrôné les Tsars en Russie Le totalitarisme comme choix d'une idéologie par le peuple : Hitler est élu en Allemagne Mussolini succède à la République italienne. [...]
[...] Le totalitarisme : continuité ou renversement de la démocratie ? Tocqueville, dans son ouvrage De la Démocratie en Amérique, définit le totalitarisme de la sorte : comme Un renversement du modèle démocratique [ ] A la suite de quoi ce dernier ajoute [ ] ; mais il en prolonge fantastiquement certains traits Dès lors, c'est avec Tocqueville que nous saisissons toute la difficulté dans la compréhension de ce régime si particulier que représente le totalitarisme. En effet, appréhender le totalitarisme - le système de l'unité, la masse totale - comme une poursuite de la démocratie pose tout d'abord un problème moral. [...]
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