Tolérance zéro, France, expérience de New York, système critiqué, expérience française, limites
Ce sont les universitaires James Wilson et Georges Kelling dans la revue américaine The Atlantic Monthly en 1982 qui définirent les premiers cette théorie. Ils l'illustrent avec une image très frappante et légèrement caricaturale la « vitre brisée ». Si une vitre d'un bâtiment est brisée et n'est pas immédiatement remplacée, certains pourront en déduire que le bâtiment est abandonné et en voie de délabrement. En conséquence, d'autres vitres risquent d'être à leur tour brisées puisque les délinquants considèrent que cela n'a aucune importance. Ça paraît très logique (?).
[...] La tolérance zéro, un système critiqué Quelle efficacité à long terme ? La politique de la tolérance zéro consiste surtout à demander aux policiers de s'attaquer beaucoup plus massivement aux désordres de la voie publique tels que les vols, la prostitution, la mendicité, l'alcoolisme, et à contrôler de façon beaucoup plus intense les personnes et les véhicules afin de raréfier le port d'armes et d'intimider les fraudeurs. Si une telle politique n'est pas dénuée d'effets sur la tranquillité de la voie publique, son efficacité à moyen et à long terme en matière de lutte contre la criminalité reste cependant à démontrer. [...]
[...] L'expérience de New York Cette politique de la tolérance zéro a été pratiquée pour la première à New York à partir de 1994. Cette expérience est souvent mise en avant comme une réussite claire de la politique de la tolérance zéro bien que ça soit assez critiquable. Au début, ça commence avec l'expérience de sécurisation du métro de New York par deux policiers aux méthodes innovantes (William Bratton et Jack Maple), durant la première moitié des années 1990. Il s'agit pour la police de ne plus se contenter de rechercher les délinquants signalés mais d'être beaucoup plus présente sur le terrain afin d'arrêter plus systématiquement les fraudeurs, les drogués, les tagueurs et les mendiants, dont on présume que certains sont aussi des délinquants, au moins occasionnels. [...]
[...] Elle doit être sur le terrain à pied, s'attaquer à tous les petits désordres et non simplement aux crimes traditionnels et elle doit être évaluée statistiquement au niveau du quartier et les responsables de chaque commissariat doivent rendre des comptes chaque semaine. Et ça va marcher, selon la ville de New York, les meurtres ont baissés de pour les viols pour les cambriolages etcetera. Ça semble assez convaincant. Mais il faut souligner que la criminalité avait déjà commencé à baisser avant l'arrivée de Giuiliani (cf graphique). [...]
[...] Ceux qui restent sont isolés et le contrôle social diminue et finalement le quartier devient une zone à risque qui a tendance à augmenter les comportements criminels sérieux. Selon cette théorie, ce n'est donc plus la délinquance qui engendre le sentiment d'insécurité mais au contraire ce dernier, provoqué par les incivilités, qui engendre un sentiment d'impunité favorable au passage à l'acte. Du coup l'idée de la tolérance zéro consiste à dire que si on maintient l'ordre de façon très strict à l'intérieur de la ville, en essayant d'éviter un maximum tout ce qui a trait au vandalisme, les incivilités et la petite délinquance, cela crée une atmosphère d'ordre. [...]
[...] Du coup pour résumer, La tolérance zéro vise à punir sévèrement les délinquants à la moindre infraction à la loi en raccourcissant au maximum le délai entre le délit et la réponse judiciaire. La tolérance est ainsi réduite à zéro ; il n'y a aucune circonstance atténuante. (Ça ne fait pas du tout froid dans le dos, en gros si vous merdez un coup vous l'avez dans l'os.). Cette politique a tendance à favoriser la pratique du stop and frisk, en gros les fouilles très régulières sur des personnes jugées suspectes B. [...]
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