La notion d'État est souvent considérée comme étant une institution quasi universelle dans l'espace et dans le temps. L'impression que l'État est de toute éternité est fausse. Cette forme institutionnelle du pouvoir politique n'est pas de tout de temps et de tout lieu.
L'institution État apparaît au fur et à mesure que le pouvoir des personnes physiques a été peu à peu transféré à une instance abstraite que l'on appelle l'État.
Georges Burdeau : 1970, l'État. : « Les hommes ont inventé l'État pour ne plus avoir à obéir aux hommes ».
Si on tente de cerner ce qu'on pourrait définir comme étant un État, la meilleure définition est celle Charles Tilly : « une organisation qui contrôle la population occupant un territoire défini dans la mesure où elle est différenciée des autres organisations opérant sur le même territoire, où elle est autonome, où elle est centralisée et où ses subdivisions sont coordonnées les unes aux autres ». The formation of national states in Western Europe, 1975.
La sociologie et la science politique ont pendant très longtemps abandonné l'étude de l'État aux juristes et historiens, oubliant que beaucoup de sociologues avaient au XIXème beaucoup investi la réflexion sur l'État : Marx, Weber, Durkheim. Nous allons revisiter ces pensées fondatrices sur l'État. Qu'est-ce qu'il y a avant la forme étatique ? Des sociétés anétatiques : sans Etat.
Quand on s'intéresse à l'État, on s'intéresse en fait au processus par lesquels les Etats apparaissent, se développent et consolident ce « monopole de la violence légitime » qui s'exerce sur un territoire donné en établissant toute une série d'institutions administratives, militaires et judiciaires différenciées et durables.
Si on a en tête ce processus, on s'aperçoit qu'il y a plusieurs millénaires certains ligaments de construction étatique ont pu apparaitre au Proche-Orient ou en Chine. On s'intéresse au processus de construction étatique en Europe, qui accouchera de l'État moderne. On se focalise sur le processus du XVème au début XIXème siècle.
L'histoire des Etats en Europe : Jean Picq, Histoire et droit des Etat, 2005. Il cherche à analyser l'évolution du processus étatique à partir de la notion de souveraineté. Pendant un millénaire, on a eu ce qu'on peut appeler les prémisses de l'État qui n'arrivait pas à se stabiliser, car on ne savait pas qui était souverain : le pape, l'empereur, les rois ?
[...] Georges Burdeau : 1970, l'Etat. : Les hommes ont inventé l'Etat pour ne plus avoir à obéir aux hommes Si on tente de cerner ce qu'on pourrait définir comme étant un Etat, la meilleure définition est celle Charles Tilly : une organisation qui contrôle la population occupant un territoire défini dans la mesure où elle est différenciée des autres organisations opérant sur le même territoire, où elle est autonome, où elle est centralisée et où ses subdivisions sont coordonnées les unes aux autres The formation of national states in Western Europe La sociologie et la science politique ont pendant très longtemps abandonné l'étude de l'Etat aux juristes et historiens, oubliant que beaucoup de sociologues avaient au XIXème beaucoup investi la réflexion sur l'Etat : Marx, Weber, Durkheim. [...]
[...] Les ambiguïtés de Karl Marx sur l'Etat. Il y a en effet deux théories de l'Etat chez Marx : Celle selon laquelle la structure économique de la société est la base concrète sur laquelle s'élève une superstructure politique et juridique : l'Etat. Dans cette perspective, l'Etat n'est que l'instrument des forces socio-économiques dominantes. Celle qui s'intéresse aux différents types d'Etats qui se sont formés ou qui se forment dans les sociétés qu'il observe au XIXème siècle. Il y a en Europe et dans le monde occidental deux types d'Etat : les zones avec forte féodalité dans lesquelles se développe un état bureaucratisé, en surplomb par rapport à la société civile ; et des sociétés comme les EUA qui n'ont pas connu le féodalisme et on est restés à un Etat minimum, un Etat qui n'est pas dans cette situation de surplomb par rapport à la société civile. [...]
[...] Références : S. Rokkan et S. Eisenstadt, Building States and Nations Et C. Tilly, The formation of national states in Europe Rokkan : éclairer les modes de construction étatiques. Il écarte toute approche unidimensionnelle. Il croise trois dimensions : - Des variables économiques - Des variables territoriales : dans quelle mesure les centres politiques forts pénètrent ou non les périphéries ? Quelle est l'étendue du contrôle des centres sur les périphéries ? - Des variables culturelles : essentiellement la religion car avec la rupture de la réforme et le mouvement de la contre réforme, l'Europe devient hétérogène. [...]
[...] Et la décolonisation a donné un accès à des ressources qui étaient inimaginables. Ce qui a permis d'alimenter le système. Conclusion : Ces analystes permettent de voir à partir de quoi la forme étatique a pu naitre, comment ces formes étatiques se sont développées dans l'Europe du XVIème et XVIIIème siècles et comment ils ont été diffusés à l'échelle planétaire. On a une forme de victoire de la forme étatique mais en se mondialisant la forme étatique occidentale a beaucoup évolué et a été diluée. [...]
[...] cours précédant). Ce ne sont pas trois stades d'évolution des phénomènes mais il faut bien reconnaitre que la dernière s'exprime de manière ultra dominante dans l'Etat. Selon lui, cette forme étatique très chargée en légitimité rationnelle légale va naitre contre l'Etat de type patrimonial. Ce type d'Etat traditionnel est une forme de pouvoir où la puissance patrimoniale du seigneur permettait le contrôle d'une administration où les collaborateurs étaient rémunérés en nature, en protection ou en leur attribuant un fief. Et c'est contre ce recrutement de type patrimonial que va se réaliser la construction de l'Etat grâce à une mise ne place de formes rationnelles et légales de moyens d'administration. [...]
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