La formation de l'Etat hobbesien aboutit à une accaparation par celui-ci de certaines compétences exclusives. Cette appropriation se fait dans un but de sécurisation de la vie des citoyens. Ainsi, l'Etat, entièrement souverain, doit détenir le monopole de la violence légitime sur son territoire et être le seul acteur à régir l'ordre international. Pourtant, depuis la fin de la guerre froide, la prolifération de nouveaux acteurs internationaux non étatiques remettent en question le pouvoir de l'Etat. La violence transnationale, incarnée plus particulièrement dans les mouvements terroristes et de guérillas, semble alors affaiblir les Etats. En effet, ces violences décentralisées défient les Etats, en contestant d'une part le monopole étatique mais aussi en prouvant l'insuffisance des moyens de luttes des Etats qui montrent leur incapacité à éradiquer toutes les menaces.
Il s'agit alors de s'interroger sur la position de l'Etat face aux violences internationales. L'Etat peut-il, et n'a-t-il jamais pu assurer seul la sécurité de ses citoyens ? Terrorismes et guérillas parviennent-ils à leur objectif et réussissent-ils à anéantir les souverainetés étatiques ?
[...] D'abord, si les victimes des actions sont des individus, les groupuscules visent les Etats, représentants d'une idéologie. La guerre prônée par Al-Qaïda vise les Etats occidentaux avant tout. Ensuite, si les violences non étatiques affaiblissent momentanément quelques Etats, elles permettent aussi de renforcer le pouvoir d'autres puissances étatiques. Il existe ainsi des liens revendiqués ou cachés entre acteurs violents et Etats, en particulier durant la guerre froide. Les terroristes et guérilleros bénéficient du soutien logistique des Etats, de leur savoir- faire, ce qui est essentiel pour gagner une lutte. [...]
[...] De même, seuls les guérilleros cubains ont vaincu sans soutien étatique extérieur. Les Etats, eux, utilisent les groupuscules pour lutter contre les Etats ennemis, cette régulation des relations internationales étant peu coûteuse. Les Etats-Unis ont ainsi utilisé les talibans pour contrer l'URSS. L'Etat, principale menace face à ces violences L'Etat reste enfin l'institution privilégiée pour lutter contre les violences transnationales. MC Smouts écrit alors recours à la puissance publique apparaît comme le seul rempart contre la menace diffuse». Paradoxalement, dans les Etats de droit, les actes de violence contribuent au renforcement de l'Etat. [...]
[...] Terrorismes et guérillas menacent-ils le pouvoir d'Etat d'impuissance ? La formation de l'Etat hobbesien aboutit à une accaparation par celui- ci de certaines compétences exclusives. Cette appropriation se fait dans un but de sécurisation de la vie des citoyens. Ainsi, l'Etat, entièrement souverain, doit détenir le monopole de la violence légitime sur son territoire et être le seul acteur à régir l'ordre international. Pourtant, depuis la fin de la guerre froide, la prolifération de nouveaux acteurs internationaux non étatiques remet en question le pouvoir de l'Etat. [...]
[...] Les guérilleros affrontent de même le monopole étatique en créant des hiérarchies parallèles qui se substituent à l'Etat (administration des villages, tenue d'élections, milices ) Les fonctions idéologiques des Etats sont aussi mises à mal. Ainsi, les violences non étatiques révèlent la hiérarchie des allégeances de l'individu. En effet, les terroristes britanniques des attentats de Londres ont placé leur identité musulmane au-dessus du reste. De même, obéir à l'Etat espagnol plutôt qu'à l'ETA relève de la trahison pour un terroriste basque. L'Etat est donc défié dans ses attributions premières. Ne lui reste-t-il pas la possibilité de riposter ? [...]
[...] Il apparaît donc que le terrorisme et la guérilla ne suivent aucune règle établie par l'Etat et sont perpétrées en marge de celui-ci. Avec la recomposition des conflits internationaux, les armes traditionnelles des Etats montrent leurs limites, et les violences non étatiques permettent de paralyser momentanément un Etat sans s'y confronter directement. Terrorismes et guérillas fragilisent les fonctions régaliennes de l'Etat Face aux actes des terroristes et guérilleros, l'Etat perd le monopole de l'usage de la violence sur la scène internationale. [...]
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