Le rôle de la terreur dans le totalitarisme
Le totalitarisme, terme employé pour la première fois par les fascistes italiens dans les années 1920, se définit comme un « système politique caractérisé par la soumission complète des exigences individuelles à un ordre collectif que fait régner un pouvoir dictatorial ». Par la fusion des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, le totalitarisme se caractérise par l'existence d'un parti unique qui monopolise l'activité politique légitime, la possession de moyens de coercition telle qu'une police répressive et la mobilisation systématique des masses. Son ultime but consiste à éliminer des groupes humains spécifiques et à « dissoudre la société préexistante dans l'État tout-puissant, afin de remodeler un homme nouveau qui n'aurait eu d'autres ambitions et d'autres désirs que ceux de l'État ».
La terreur, « peur collective qu'on fait régner pour dans une population pour briser la résistance », est utilisée par le totalitarisme comme une arme politique « visant à forcer la soumission des gouvernés à un pouvoir arbitraire (…), elle ambitionne de briser toute velléité de résistance et de rendre ses victimes pratiquement consentantes dans les faits ».
Or, l'essence du totalitarisme, « ce qui constitue le caractère fondamental, la réalité permanente» mais aussi la nature intime, le caractère propre au seul totalitarisme, nous amène à nous interroger sur l'usage de la terreur politique par le totalitarisme, s'il en possède le monopole dans la réalité empirique et si la terreur est l'unique trait distinctif du prototype.
[...] soulignent que la quête de l'absolu et de la réalisation d'un but idéologique est l'un des fondements du concept du totalitarisme : Les totalitarismes appliquent ces lois au genre humain mais ils ne s'occupent pas de donner aux hommes le sens du bien ou du mal, ils disent seulement que tout est possible, que tout peut être sacrifié à l'accomplissement du but (10). L'existence d'un critère objectif pour déterminer le bien et le mal est donc absente dans le totalitarisme dans un contexte où l'accomplissement du but final et les moyens mis en œuvre pour y parvenir constituent la seule vérité admise par le parti. Conclusion La terreur n'est donc pas l'« essence propre au totalitarisme ni l'unique composante essentielle du concept de totalitarisme d'un point de vue épistémologique. [...]
[...] Par ce système de terreur, le dictateur assure la pérennité du système totalitaire. La terreur, selon la première définition de l' essence représente donc l'élément constitutif indispensable pour permettre aux différents types de totalitarisme de s'auto-légitimer par la volonté d'instaurer un nouvel ordre sur la Terre. II) Selon la seconde définition de l'« essence la terreur ne constitue pas l'élément exclusif ni la seule caractéristique essentielle du totalitarisme Selon la distinction d'Hannah Arendt sur l'usage de la terreur, le totalitarisme n'en possède pas le monopole de l'exercice dans le domaine politique, comme le montre le modèle de l'autoritarisme - Définition de l'autoritarisme selon Juan J.Linz : Systèmes politiques au pluralisme limité, politiquement non-responsables, sans idéologie élaborée et directrice mais pourvus de mentalités spécifiques, sans mobilisation politique extensive ou intensive excepté à certaines étapes de leur développement - et dans lesquels un leader ou, occasionnellement, un petit groupe exerce le pouvoir à l'intérieur de limites formellement mal définies mais, en fait, plutôt prévisibles - Distinction entre totalitarisme et autoritarisme selon l'usage de la terreur : Selon Hannah Arendt, l'usage politique de la violence permet de différencier le régime totalitaire du régime autoritaire. [...]
[...] La terreur est-elle l'essence du totalitarisme ? Introduction Le totalitarisme, terme employé pour la première fois par les fascistes italiens dans les années 1920, se définit comme un système politique caractérisé par la soumission complète des exigences individuelles à un ordre collectif que fait régner un pouvoir dictatorial Par la fusion des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, le totalitarisme se caractérise par l'existence d'un parti unique qui monopolise l'activité politique légitime, la possession de moyens de coercition telle qu'une police répressive et la mobilisation systématique des masses. [...]
[...] Bien que la terreur soit un élément essentiel et constitutif des régimes totalitaires et autoritaires, seul le totalitarisme (le régime nazi, soviétique ou encore maoïste) a mené le développement de la terreur à son paroxysme dans le domaine politique. En effet, l'usage de la terreur subordonné à une idéologie hégémonique a acquis une entière autonomie en ne répondant qu'à l'application de normes objectives dictées par les lois de l'Histoire ou de la Nature. Bien que le concept du totalitarisme reste général, Jean-Marie Donegani et Marc Sadoun soulignent que l'idéal-type du démon est un, les visages qu'il prend dans le réel sont multiples et chacune de ces expressions est par définition unique (10). [...]
[...] La terreur participe à l'accomplissement d'un but idéal, abstrait par des moyens concrets. Elle s'appuie de même sur les avancées technologiques et les progrès scientifiques. La science devient par la terreur un outil efficace et docile pour parvenir au but ultime de l'idéologie totalitaire. Exemple : Elimination des Juifs dans les camps de concentration et d'extermination par les nazis ; camp du goulag en URSS pour éliminer les opposants ; camps de rééducation à la campagne par les communistes chinois. Elle s'appuie de même sur les avancées technologiques et les progrès scientifiques. [...]
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