Concernant les Corn Laws, il s'agit d'autre chose que d'un débat parmi d'autres dans l'histoire anglaise. Tout d'abord les Corn Laws désignent un ensemble de lois protectionnistes concernant les céréales en général. Ces lois, présentes dès le 15ème siècle, permettent aux agriculteurs britanniques de n'être soumis à aucune concurrence externe, en imposant une taxation plus ou moins élevée sur les importations et les exportations. Dès leur création, les Corn Laws n'ont cessé de provoquer débats et affrontements au sein de la société anglaise jusqu'à leur abolition en 1846. Il est donc légitime de se demander quels sont les termes du débat sur les Corn Laws.
Il faut avoir en tête que ces lois ont provoqué un clivage politique important, et si j'ose emprunter au lexique marxiste, une véritable lutte des classes entre classes moyennes alliées au monde industriel (pour l'occasion), contre l'aristocratie foncière. Et lorsque Peel abolit les lois céréalières, ce n'est pas vraiment par conviction économique en faveur du libre échange, mais c'est surtout face à l'ampleur de la contestation et de la pression populaire. Il s'agit certes de l'affrontement de deux thèses économiques (libre échange contre protectionnisme), mais le débat dépasse largement le cadre économique. Il est donc intéressant d'étudier en quoi la politique commerciale du Royaume-Uni et sa destinée économique, ont finalement été déterminées par un rapport de force entre différents groupes économiques de la société britannique.
Ainsi nous allons tout d'abord étudier les Corn Laws comme arme protectionniste de l'aristocratie foncière britannique pour maintenir ses privilèges en coupant le marché agricole de tout contact avec l'extérieur ; puis nous aborderons la thèse adverse adoptée par les classes moyennes et le monde industriel, qui soutiennent la pensée libre-échangiste de Ricardo, d'une économie ouverte pour le bien de tous. Et finalement, nous nous interrogerons sur ce qu'il en a été après l'abrogation des Corn Laws.
[...] Leur lobbying est intensif, et leur mouvement est un peu racoleur tout de même, dans la mesure où il cherche à rallier tous les mécontentements à grands coups de discours démagogues. The Economist est créé en 1843 et vient appuyer ce mouvement. - Le premier ministre Tory Peel en 1842 réduit les droits de douane, signe d'un assouplissement des positions du gouvernement. La pensée libre-échangiste : vecteur majeur de protestation en faveur de l'abrogation des Corn Laws - Toutes ces revendications sont en accord avec la théorie ricardienne du libre échange. [...]
[...] Ils parviennent à leur fin en Après l'abrogation de ces lois, le Royaume-Uni n'en a pas fini avec le protectionnisme et le bilan des améliorations prévues reste nuancé et critiquable C'est donc Peel qui en 1846 abroge les Corn Laws, mesure qui redonne espoir à tous les partisans du libre échange. La situation agricole n'est de toute façon plus gérable dans l'optique protectionniste : le royaume subit une véritable série noire climatique à laquelle il faut ajouter la maladie de la pomme de terre. Les importations deviennent à ce moment-là une question de survie. [...]
[...] Il est donc légitime de se demander quels sont les termes du débat sur les Corn Laws. Il faut avoir en tête que ces lois ont provoqué un clivage politique important, et si j'ose emprunter au lexique marxiste, une véritable lutte des classes entre classes moyennes alliées au monde industriel (pour l'occasion), contre l'aristocratie foncière. Et lorsque Peel abolit les lois céréalières, ce n'est pas vraiment par conviction économique en faveur du libre échange, mais c'est surtout face à l'ampleur de la contestation et de la pression populaire. [...]
[...] Jusqu'au début du 19ème siècle, l'usage de ces lois perdure. En 1791 ce sont les importations qui sont interdites tant que le prix local est en dessous d'un prix palier qui est progressivement augmenté et passe entre 1791 et 1815 de 54 à 80 shillings le quarter, niveau record pour lequel il n'y a plus d'importations du tout. Il faut corréler cette franche augmentation avec blocus napoléonien qui a renchéri le blé du fait de sa plus importante rareté. - Naturellement au moment de sa levée, on a craint une terrible baisse des prix agricoles du fait notamment de la sortie d'une économie de guerre où l'armée représentait un client providentiel. [...]
[...] Et finalement, nous nous interrogerons sur ce qu'il en a été après l'abrogation des Corn Laws. Plan 1. Les Corn Laws sont l'arme protectionniste de l'aristocratie foncière britannique pour maintenir ses privilèges en coupant le marché agricole de tout contact avec l'extérieur La tradition protectionniste en Grande-Bretagne, une lutte d'intérêts dans laquelle l'aristocratie domine et impose ses lois : La justification économique de ces lois : la théorie malthusienne d'un marché fermé pour la stabilité et la sécurité de l'approvisionnement du pays : 2. [...]
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