Les termes "technocratie" et "technocrates" sont devenus actuellement des expressions à connotations fortement péjoratives, voire injurieuses, dans la bouche des opposants à un renforcement des pouvoirs de la Commission des Communautés Européennes et, de manière générale, à tout nouveau transfert de compétences des États-nations vers l'Europe. Le débat public concernant la ratification du Traité de Maastricht, particulièrement virulent en France, en Grande-Bretagne et au Danemark, entre 1990 et 1993, a répandu l'idée d'une technocratie européenne toute puissante (...)
[...] - M. CROZIER, Bureaucratie, dans Encyclopaedia Universalis, Paris vol p.698-701. - M. CROZIER, La société bloquée, Paris, Seuil - B. GOURNAY, Technocratie et administration, dans Revue française de science politique, t.10, décembre 1960, p.881-890. - H. JANNE, J. MORSA, N. DELRUELLE & J. COENEN, Technique, développement économique et technocratie, Bruxelles - J. [...]
[...] La reconstruction économique de l'immédiate après-guerre en Europe a généralisé le phénomène technocratique. Le gigantisme des organismes, en particulier aux Etats-Unis, l'étendue des pouvoirs de certains cols blancs, ont engendré des pesanteurs, le conformisme des décideurs, et la critique à l'égard de leurs décisions, jugées peu humanistes. L'économiste J. K. Galbraith, haut fonctionnaire et conseiller des gouvernants démocrates américains, s'est livré à une analyse fine de l'évolution économique et sociale des Etats- Unis. Dans son livre, "The New Industrial State", publié en 1967, il dénonce l'excès des pouvoirs économiques détenus par les dirigeants des multinationales qui gèrent la production et la consommation de masse. [...]
[...] L'on soupçonne certains technocrates d'être réticents envers le parlementarisme. Si cette tendance est réelle au niveau des Etats-nations, elle ne se confirme pas nécessairement au niveau européen. Le Parlement européen, qui revendique l'élargissement de ses pouvoirs de contrôle, et la Commission, qui veut devenir l'embryon d'un gouvernement européen, sont souvent, en défendant l'intérêt général au niveau européen, des alliés objectifs à l'égard du Conseil des ministres, jaloux de ses prérogatives et où s'expriment les intérêts nationaux. Souvent, des décisions que l'on reproche à la Commission ont en fait été prises par le Conseil des ministres. [...]
[...] G. MARCH & H. A. SIMON, Les organisations, Paris, Dunod - J. MEYNAUD, A propos de la technocratie, dans Revue française de science politique, t.11, septembre 1961, p.671-683. - J. MEYNAUD, Technocratie et politique, Paris, PUF - J. MEYNAUD, La technocratie. Mythe ou réalité Paris, Payot, 1964. [...]
[...] Ses décisions ne sont pas neutres, mais elles sont marquées par un certain niveau de compétence, sans doute élevé mais toujours limité. - P. BAUCHARD, Les technocrates et le pouvoir, Paris, Arthaud - J. BILLY, Les technocrates, 3e éd., Paris, PUF (Coll Que sais-je ? n°881). - M. CROZIER & E. FRIEDBERG, L'acteur et le système. Les contraintes de l'action collective, Paris, Seuil (coll. Points Politique, 11). [...]
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