« Une dictature est un pays dans lequel on n'a pas besoin de passer tout une nuit devant son poste pour apprendre le résultat des élections ».
Faisant part de ses nuits d'insomnies dans l'attente des résultats électoraux, Georges Clemenceau pointe du doigt à travers cette phrase le fait que l'élection ne saurait être étudiée que lorsqu'elle se déroule dans un pays démocratique.
L'élection n'est pas nécessairement politique, et elle peut tout aussi bien viser à désigner des représentants politiques que des représentants de copropriété, de parents d'élèves ou encore des dirigeants d'entreprise. Cependant, l'élection dont parle Clemenceau est d'ordre politique, et cette étude s'y restreint.
Un des enjeux majeurs d'une élection se situe dans les rapports qu'entretient le mode de scrutin institué pour l'élection concernée, et le système de partis existant dans le pays, ou l'entité géographique, où se déroule l'élection. Le mode de scrutin apparaît alors comme la technique permettant de transformer les voix acquises par la votation en sièges. Ceux-ci constituent la représentation pour laquelle le scrutin, qui n'est autre que le mode opératoire du vote, a été organisé. Les partis, associations ayant pour objectif de conquérir le pouvoir dans le but de l'exercer, sont au moment de l'élection organisés en système. Un système de partis est caractérisé par le nombre de partis présents sur la scène politique concernée par le vote en question, la dimension de ces partis et leurs rapports entre eux. En outre il est essentiellement constitué des partis représentés dans les différentes institutions de l'entité politique concernée.
[...] Application : Admettons que A soit au pouvoir et que la densité de population soit la même sur tout le territoire. Dans le 1er cas, avant la réforme, A n'a qu'une circonscription, car son implantation est mal répartie, avec la réforme, il fait coïncider la circonscription électorale avec son implantation électorale, et rafle ainsi les deux sièges à pourvoir dans cette ce département. Cela peu se jouer également dans l'autre sens, de la part de Le gerrimandering est la parfaite illustration de cette instrumentalisation du découpage électoral : cette pratique doit son nom à un gouverneur américain, Elbridge Gerry qui, en 1812, avait remanié une circonscription au point où ses frontières avaient pris la forme d'une salamandre. [...]
[...] Dès lors, la représentation proportionnelle suppose nécessairement des scrutins de listes et se produit en un seul tour de scrutin. Si ce mode de scrutin implique logiquement une circonscription nationale unique, il est tout à fait envisageable de ne le mettre en œuvre que dans des circonscriptions géographiquement plus réduites (lorsque la France a désigné ses députés à la proportionnelle, en 1986, l'élection s'effectua dans le cadre de circonscriptions départementales). Il sera étudié par la suite (en seconde partie) les effets pervers d'une représentation proportionnelle, la représentativité parfaite pouvant tendre à l'absence de majorité gouvernante pour un pays. [...]
[...] Des systèmes de partis subordonnés aux modes de scrutin 1. Caractéristiques des différents modes de scrutin Il s'agit ici de s'intéresser tant aux différents modes de scrutin (ainsi qu'à leurs effets prévisibles), qu'au but du scrutin lui-même, selon qu'il vise à élire une personne ou à permettre un choix. -Une première distinction s'impose: Scrutin uninominal ou scrutin de liste? La première distinction porte sur le nombre de candidats inscrits sur le même bulletin de vote : c'est la distinction entre le scrutin uninominal et le scrutin de liste. [...]
[...] Le consensus de saurait alors être de mise, et cette caractéristique s'imbrique dans la culture française, à moins que cela ne remonte comme le prétendent certains, à la capacité d'entredéchirement de nos ancêtres les Gaulois A contrario, le Royaume-Uni n'a connu aucun grand bouleversement politique au long de son histoire si ce n'est la Glorious Revolution au XVIIème siècle qui s'est achevée par un retour à la monarchie, même relativement modifiée. Les évolutions politiques se font, au pays de sa Gracieuse majesté, en douceur, par le biais du pragmatisme et du consensus. Cela se traduit au XIXème siècle, entre autres, par la manière dont est élargit le droit de vote. [...]
[...] Duverger dans son ouvrage Les partis politiques (1951) a synthétisé sous la forme de trois lois tendancielles l'ensemble des réflexions relatives à ce sujet. ? Le scrutin majoritaire à un seul tour tend au dualisme des partis autrement dit, le scrutin majoritaire uninominal à un tour tendrait à générer le bipartisme avec alternance de grands partis indépendants. ? Le scrutin majoritaire à deux tours tend à la formation de partis multiples et dépendants autrement dit, le scrutin majoritaire uninominal à deux tours tendrait à générer un système multipartiste tendanciellement bipolaire (c'est à dire articulé autour de deux pôles) avec des partis souples, dépendants et relativement stables. [...]
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