Pourtant, tout au long de son histoire, le système politique canadien a fait preuve d'une grande stabilité. En effet, contrairement à la France qui a connu près de quinze Constitutions depuis 1789, le Canada n'en a connu qu'une seule. De la même façon, comparé, toujours avec la France et son instabilité ministérielle des IIIème et IVème Républiques avec une durée moyenne d'environ neuf mois pour un gouvernement, le Canada se démarque par une longévité importante de ses gouvernements. Ainsi le pays n'a-t-il connu que vingt Premiers Ministres différents depuis 1867.
Par conséquent, on peut se demander quels sont les éléments à la Genèse de la Fédération qui ont permis au régime d'être stable ? Quelles ont été les modifications depuis 1867 qui ont renforcé la pérennité du régime ? Et donc en quoi le régime politique canadien et son évolution constituent une expérience originale mais pourtant pertinente parce qu'efficace ?
Nous verrons dans un premier temps qu'originellement, la Loi Constitutionnelle de 1867 et le principe fédéral ont été instaurés pour assurer la stabilité, pour voir ensuite que le régime canadien a su s'adapter aux réalités pour garantir sa pérennité. Nous remarquerons enfin que le Canada demeure un régime politique atypique mais pourtant efficace
[...] Le pouvoir ne subit donc pas de changements radicaux, mais plutôt des évolutions lentes qui ne le déstabilisent pas. Par conséquent, c'est dans cette dimension que réside une des explications de la longévité et la stabilité du système politique canadien : sa capacité à intégrer le changement en se plaçant dans une perspective de stabilité du régime. Le Canada apparaît donc comme un régime atypique puisqu'il est relativement éloigné de celui qui est défini dans ses textes fondateurs. Pourtant, la pertinence de cette souplesse réside dans son efficacité à préserver le régime. [...]
[...] Jackson, Robert et Jackson, Doreen (2001), Politics in Canada. Culture, Institutions, Behaviour and Public Policy, 5ème édition, Toronto, Prentice Hall Alyn and Bacon. Kent Weaver, R. (1997), Improving Representation in the Canadian House of Commons, Revue canadienne de science politique, septembre 1997. Kymlicka, Will (2003), La voie canadienne, repenser le multiculturalisme, Montréal, Boréal. Noël, Alain dans Laforest, Guy et Gibbins, Roger (dir.) (1998), Beyond the Impasse. Toward reconciliation, Montréal, Institut de recherches en politiques publiques. Pépin, André (2003), Un pays nommé Canada, l'Acadie Nouvelle juin. [...]
[...] De la même manière, l'intégration progressive de nouvelles Provinces ou Territoires a modifié le paysage politique et le fonctionnement institutionnel. Une influence ressort de ces évolutions : la doctrine du gradualisme politique. En effet, selon la tradition britannique contre-révolutionnaire, théorisée par Edmund Burke, les changements doivent se faire lentement et progressivement, à l'image du processus de décolonisation. Cette tradition induit la souplesse et empêche les changements brutaux de la tradition française. Ainsi, elle implique de ne pas remettre en question le système en lui-même mais plutôt certains de ses aspects. [...]
[...] Le système politique canadien semble désormais bien éloigné de celui qui a été défini en 1867 par la Loi Constitutionnelle. D'un pays semi- colonial, le Canada est devenu une puissance importante sur la scène internationale. Et même si les institutions politiques instituées en 1867 sont toujours en place, leurs rôles, leurs attributions et leurs fonctions ont beaucoup changé. Car si le Canada est toujours une monarchie constitutionnelle, un régime fédéral, parlementaire et démocratique, des conventions, des coutumes ou des lois ordinaires ont considérablement modifié le paysage politique (Sabourin : 3). [...]
[...] Sabourin, Louis (1970), Système politique du Canada, Ottawa, édition de l'Université d'Ottawa. [...]
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