Système partisan, vie politique, Grande-Bretagne, bipartisme britannique, partis politiques
« En politique, on ne s'entendra jamais. Mais c'est peut-être ce que demandent les partis. C'est peut-être le jeu des partis. » Voilà ce qu'énonce Charles Péguy dans Notre Jeunesse. Ce qui nous interpelle dès lors c'est ce « jeu des partis » qu'il dénonce, ce mécanisme que les partis politiques semblent mettre en place, impliquant dès lors l'importance de leur action en matière de structuration de la chose publique.
Un parti politique, c'est d'abord selon Philippe Braud une « organisation, relativement stable, qui mobilise des soutiens en vue de participer directement à l'exercice du pouvoir politique, au niveau central et/ou local ». Dès lors, un parti politique est essentiellement impliqué dans la vie politique d'un pays, puisque sa vocation est à terme d'exercer le pouvoir politique. La vie politique d'un pays est donc directement liée à la question du système partisan, et réciproquement d'ailleurs, car si l'on prend déjà l'exemple de la Grande-Bretagne, régime parlementaire par excellence, celui-ci est justement fondateur d'un système partisan spécifique. En effet, la Constitution britannique, de forme coutumière, implique certes la mise en place d'un régime parlementaire classique mais en pratique on constate plutôt l'avènement d'un régime primo-ministériel. Or, c'est la pratique partisane britannique qui implique cette déviation en quelque sorte de la définition originelle du régime politique en vigueur en Grande-Bretagne.
[...] En effet, deux tendances politiques s'opposent depuis le parlementarisme du XVIIIe siècle. Ainsi, au siècle des Lumières déjà, les tories conservateurs, et les whigs libéraux ont des conceptions politiques opposées au sein du Parlement. Quand les premiers soutiennent la monarchie et l'Eglise anglicane, les seconds se prononcent en faveur du Parlement malgré un ralliement à la dynastie hanovrienne et protestent contre le conformisme de l'Eglise officielle. Mais ces groupes politiques ne connaissent aucune organisation effective, c'est pourquoi on ne peut réellement parler de partis politiques qu'au lendemain de la réforme électorale de 1832. [...]
[...] Mais ce qui distingue d'autant plus les deux partis s'accaparant à tour de rôle le pouvoir, c'est leur idéologie fondatrice. Ainsi, les conservateurs se réclament d'abord comme représentants d'un parti pragmatique, attaché à la gloire de l'Empire britannique et soucieux d'un ordre social hiérarchisé, sans que l'injustice soit de mise en tant que l'égalité des chances doit permettre à tout individu d'accéder à la réussite. Toutefois, ce n'est véritablement que dans les années 1970 que le parti conservateur s'oriente vers un durcissement libéral. [...]
[...] En effet, en 1989, le parti vert obtient des suffrages aux élections européennes. Du fait du mode de scrutin, il n'obtient aucun élu, mais cette performance est vue comme une menace par les partis politiques traditionnels qui dès lors adoptent une position de méfiance à son égard et adoptent quelques mesures politiques écologistes afin de tenter d'affaiblir ce phénomène. Connaissant des dissensions internes, le parti vert ne maintient alors pas sa position. Il faut attendre 2005 pour que le parti fasse à nouveau réellement parler de lui. [...]
[...] Concrètement, chaque parti se structure alors autour d'un leader politique, cette personnalité primant à l'époque sur un programme politique. A partir de 1868, l'alternance politique entre ces deux uniques partis débute donc son occurrence. On ne note alors pas de domination de l'un sur l'autre, le pouvoir est détenu tour à tour par les libéraux (1868-1874), les conservateurs (1874-1880) puis à nouveau par les dénommés whigs (1880-1889) et les tories (1886-1906) selon un cycle plutôt surprenant de par sa régularité. [...]
[...] En effet, le Premier ministre appelé par le monarque est donc le leader du parti victorieux des élections. Ainsi, l'électeur désigne par l'intermédiaire de son député un chef de gouvernement aussi bien qu'un programme et détient la possibilité, soit à l'issue de son mandat, soit lors d'élections anticipées qui seraient induites par une dissolution, de le révoquer ou bien de le confirmer. Par ailleurs, de nos jours, le conflit entre conservateurs et travaillistes lors des élections législatives est clairement personnalisé, ces élections opposant d'abord deux leaders. [...]
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