Bipartisme système partisan royaume uni grande Bretagne discipline partisane mode de scrutin scrutin uninominal à un tour
Pour Max Weber dans Le Savant et le Politique, « les partis politiques sont les enfants de la démocratie et du suffrage universel ». Dès lors, le concept de partis politiques apparaît revêtir une importance capitale dans le cadre des régimes politiques démocratiques, et encore plus dans les régimes parlementaires.Or le Royaume-Uni est à l'origine même du parlementarisme. La Grande-Bretagne est considérée comme l'idéal de ce type de régime, où l'équilibre de pouvoirs et le mieux respecté à travers un système de "checks and balances". Mais quel est le système partisan en Grande-Bretagne ?
Le Royaume uni, communément appelé Grande Bretagne, est un Etat indépendant d'Europe de l'Ouest, créé en 1707. Il s'agit de la première démocratie parlementaire au monde et d'une monarchie constitutionnelle. Il s'agit par ailleurs d'un régime spécial qu'il faut différencier des autres par son originalité normative profonde : des règles coutumières et écrites, des conventions constitutionnelles et une Constitution souple. Il possède dès lors un parlement fort avec un pouvoir en apparence fort et illimité. Un parti politique peut pour sa part être défini comme un groupe de personnes qui partagent les mêmes intérêts, les mêmes opinions, les mêmes idées, et qui s'associent dans une organisation ayant pour objectif de se faire élire, d'exercer le pouvoir et de mettre en oeuvre un projet politique ou un programme commun. L'objectif de gouverner distingue les partis politiques d'autres organisations comme les groupes de pression, les corporations ou les syndicats. Par ailleurs, les différents partis politiques sont en interaction, notamment via les systèmes partisans. Ces derniers correspondent, d'après la définition de Giovanni Sartori, aux systèmes des interactions résultant de la compétition inter-partisane et sont décrits en terme de contrôle des mandats d'autorité. Si la notion de système d'interactions entre partis est une notion ancienne, le concept de système partisan a été véritablement forgé par Giovanni Sartori, dont la définition est considérée aujourd'hui comme un classique : « Le concept de système perd toute signification - du moins dans le but d'une étude scientifique - à moins que le système présente des propriétés qui ne se retrouvent pas dans la prise en considération de manière dissociée de ses différents éléments constitutifs et que le système résulte de, et consiste en, les interactions structurées de ses éléments constitutifs, impliquant de la sorte que ces interactions fournissent les frontières ou du moins indiquent la fermeture du système. Les partis font ainsi « système » seulement quand ils représentent des parties ; et un système partisan est précisément le système des interactions résultant de la compétition inter-partisane ».Or le système partisan britannique correspond au bipartisme, c'est-à-dire une situation politique où, dans un régime démocratique, seulement deux partis politiques sont en mesure d'obtenir la majorité au Parlement et de gouverner en alternance. Il est par ailleurs important de préciser la différence qui existe entre un bipartisme absolu comme aux USA, et un bipartisme élargi, ce qui est le cas au Royaume-Uni. Des partis minoritaires, autres que les deux principaux partis, peuvent dans ce cas siéger au Parlement sans avoir été à l'origine des lois, ou occuper des mandats locaux.
Dès lors, il convient de se demander quels sont les origines, les attributs et les répercussions du bipartisme, qui correspond au système partisan britannique.
[...] Par ailleurs, ce mode de système partisan a des effets mitigés sur la vie politique et institutionnelle du pays. I Le mode de scrutin et les origines historiques du bipartisme participent à l'enraciner dans les systèmes politique, institutionnel et partisan britanniques Le système partisan au Royaume Uni, le bipartisme, est l'œuvre du temps et des traditions, cela l'ayant fortement et durablement ancré dans la vie politique du pays. Il est par ailleurs permis par le mode de scrutin majoritaire à un tour, autre caractéritique du cas britannique. [...]
[...] Mais il arrive qu'aucun des deux grands partis n'obtienne la majorité absolue des sièges, ce fut le cas en 1974. Si l'on considère que le but d'une élection est d'assurer une représentation adéquate de l'opinion au moins autant que la formation d'un gouvernement, le mode de scrutin n'est efficace que sous le deuxième aspect. En effet, il permet toujours la formation d'un gouvernement ; depuis 1945, il n'y a eu qu'une exception à cette règle, l'élection du 28 février 1974, au résultat indécis : majorité relative en voix (plus de 200 000) pour les conservateurs, alors au pouvoir, mais quatre sièges d'avance pour les travaillistes. [...]
[...] Les partis politiques possèdent une organisation juridique fondée sur des statuts qui indiquent ses orientations idéologiques, ses objectifs, les grands principes de son fonctionnement, l'organisation de sa direction et les règles de la désignation et de remplacement de ses dirigeants. Il est important de souligner la spécificité du cas britannique en terme de formation des partis politiques. Vu de France où, à droite comme à gauche, les institutions partisanes du XIXème siècle et du début du XXème siècle semblent avoir disparu depuis longtemps, le cas britannique comporte une singularité majeure. En effet, les trois grands partis politiques (conservateur, travailliste et libéral) peuvent se targuer d'une exceptionnelle longévité institutionnelle. [...]
[...] En 1997, le gouvernement Blair est bien conscient de cette situation ; aussi, introduit-il la proportionnelle, totale pour les élections européennes et nord-irlandaises, partielles pour celles au Parlement écossais, à l'Assemblée galloise et le Grand-Londres. Pour les élections aux Communes, il charge une commission, présidée par l'ancien ministre travailliste Roy Jenkins, de proposer une réforme. Son rapport paraît en octobre 1998 ; prudemment, il propose un système mixte qui laisse la part du lion au mode de scrutin existant (pour 500 sièges), le reste des députés étant élus selon un système proportionnel régional. [...]
[...] Depuis 1871, la France a ainsi connu une dizaine de changements importants de mode de scrutin législatif, alors que le Royaume- Uni utilise le même depuis le XVIIIe siècle. Contrairement à la France, la Grande-Bretagne fonctionne sous le système majoritaire à un tour. Les scrutins majoritaires constituent le mode le plus ancien de désignation des élus. À l'issue d'un tour unique, est déclaré élu, le candidat qui remporte le plus de voix, la majorité absolue n'est pas exigée. Ainsi l'électeur britannique est-il instantanément devant un choix décisif, les convictions partisanes type écologie sont écartées de la lutte pour le pouvoir. [...]
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