Depuis 1889 six systèmes de partis se sont formés au Brésil, caractérisés par leur discontinuité : de 1889 à 1930 les formations politiques représentaient fondamentalement les oligarchies rurales. L'Etado Novo inauguré en 1937 par Getulio Vargas marque une étape fondamentale dans la « nationalisation » de la vie politique brésilienne. Les traits qui caractérisent le développement de l'Etat brésilien dans les années 1930 sont l'expansion de la structure administrative et la centralisation bureaucratique. Tout en interdisant les partis politiques (2 décembre 1937), le régime institua un mécanisme corporatiste de représentation des intérêts, mécanisme incarnés par les interventores, ces gouverneurs nommés par l'Etat et chargés de mobiliser les appuis clientélistes à travers le pays. Après la chute de l'Etado Novo en 1945, la compétition pacifique entre partis devient le moyen légitime d'accès aux positions de pouvoir. Il faut cependant noter deux limitations à la compétition électorale. Le premier est l'interdiction du Parti communiste en 1947 et le second, l'intervention récurrente des militaires dans les affaires publiques. Durant ces deux décennies une institutionnalisation de partis a été perceptible. Cependant après l'élection au poste de président de Janio Quadros en 1960, le système commença un processus de désagrégation qui reflétait et contribua à augmenter la polarisation du système politique. Le 31 mars 1964, les militaires déposent le gouvernement de Joao Goulart. Pendant le régime militaire on assiste à la disparition des 13 partis apparus entre 1946 et 1964 et à la création d'un système bipartisan contrôlé – l'ARENA (Alienza Renovadora Nacional, parti du gouvernement) et le MDB (Movimiento Democratico Brasileno, parti de l'opposition). Mais à l'intérieur de ce régime autoritaire, se développa un processus d'ouverture politique, marqué à la fois par le recours à des élections régulières, mais aussi par la formation de cinq nouveaux partis en 1979 : le PDS (Partido Social Democratica, successeur de l'ARENA), le PMDB (Partido del Movimiento Democratico Brasileno, héritier du MDB), le PP (Partido Popular qui est la base une association crée par le ministre de la justice avec l'ambition de réunir en son sein tous les secteurs libéraux), le PT (Partido de les Trabajadores), le PTB (Partido Brasileno del Trabajo) et le PDT (Partido Democrata del Trabajo). Dans le cadre de la « Nouvelle République », instaurée après l'effondrement du régime militaire en 1985, un nouveau système de partis va structurer, tel que nous le connaissons encore aujourd'hui.
Ce bref retour sur l'histoire des partis politiques au XXe siècle nous donne des repères, mais ces jalons n'offre pas une explication solide à la faible institutionnalisation des partis après 1985. Expliquer la dynamique du système de partis au Brésil après le rétablissement de la démocratie est une entreprise complexe. En effet, il est difficile d'accorder la primauté à une explication structurelle, en ne retenant que les éléments de long ou moyen terme qui ont façonné le système politique brésilien sur une explication qui ne prendrait uniquement en compte que les caractéristiques formelles du régime comme les règles institutionnelles. S. Mainwaring nous invite à considérer cette double série de facteurs pour comprendre l'état actuel du système de partis au Brésil.
[...] Mainwaring considère qu'entre 1985 et 1994, les présidents brésiliens ont connu des difficultés pour mener à bien la consolidation démocratique et les réformes d'Etat à cause d'un grand morcellement du système partisan, de l'indiscipline des partis et du fédéralisme. Cette combinaison de facteurs a empêché les présidents de surmonter l'opposition du Congrès et de mettre en œuvre les réformes lorsque leur popularité se dissipait[10]. Des analystes ont récemment questionné cette vision de la vie parlementaire brésilienne[11]. Une étude récente sur la discipline au sein des groupes parlementaires, menée par Figueirado et Limongi, va à l'encontre de la thèse défendue par S. Mainwaring. [...]
[...] Cazarozzi et J. Medina Ed., El asedio de la politica. [...]
[...] Un estudio comparado, Mexico, Centro de Estudios de Politica Comparada Meneguello (Rachel), Partidos e governo no Brasil contemporâneo (1985-97), Sao Paulo, Paz e Terra Meneguello (Rachel), impacto de la democratizacion del Estado en el desarrollo de los partidos politicos”, in Cazarozzi (Marcelo) et Medina (Juan Abal) Ed., El asedio de la politica. Los partidos politicos latinoamericanos en la ero neoliberal, Rosario, Homo Sapiens Mettenheim (Kurt E. von), Brazilian presidentialism. Shifting comparative perspectives from Europe to the Americas“, in Presidential institutions and democratic politics, Baltimore, The John Hopkins University Press Mettenheim (Kurt E. von), “Presidencialismo, democracia y governabilidad en Brasil”, in Lanzaro (Jorge) Ed., Tipos de presidencialismo, CLACSO Nous basons ce paragraphe sur la contribution de S. Mainwarin et T. [...]
[...] Lanzaro Ed., Tipos de presidencialismo, CLACSO p. 170- 171. Cf. également K. Mettenheim, Brazilian presidentialism. Shifting comparative perspectives from Europe to the Americas” , in Presidential institutions and democratic politics, Baltimore, The John Hopkins University Press S. Mainwaring, “Multipartism, robust federalism and presidentialism in Brazil”, in S. Mainwarin and M. shugart, op. [...]
[...] Ainsi, il faudrait effectuer une recherche plus approfondie pour analyser le choix de l'Assemblée Constituante, convoquée après la chute de la dictature militaire, pour le scrutin proportionnel de listes. Le système électoral s'organise donc autour d'un scrutin proportionnel de listes. L'électeur peut voter soit pour une des listes en compétition (voto legenda), soit pour un candidat à l'intérieur de ces listes (voto nominal). La proportionnelle tend comme nous l'avons indiqué plus haut à favoriser le multipartisme : beaucoup de partis sont en compétition. [...]
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