Le système constitutionnel et politique de l'Afrique du Sud

Résumé du document

En 1993, Laurence Schlemmer, conseillère de la recherche en Sciences humaines à Pretoria, affirme : « Certains, dont la bonne volonté l'emporte sur la réflexion, annoncent que l'Afrique du Sud voit poindre l'aube d'une démocratie unitaire et non raciale ».
A cette époque, le scepticisme était donc encore d'actualité et pourtant, aujourd'hui, l'Afrique du Sud est considérée comme le pays le plus démocratique du continent. Cet Etat est donc une toute jeune démocratie, en effet, elle n'est instaurée que depuis 1999 après 5 ans de transition.
Cette évolution est due à la fin de l'apartheid en 1991 qui a été suivie des premières élections pluriethniques en avril 1994. Avant ça, seuls les Blancs pouvaient voter, c'est-à-dire seulement 13% de la population. Cependant, ces élections n'ont pas été très claires et la victoire de l'ANC a été minimisée, tandis que le Parti National a été ménagé. C'est seulement en 1999 que l'on arrive à avoir des législatives satisfaisantes. Après la longue période d'Apartheid, on voit ainsi que la réorganisation politique s'avère difficile dans la Nation arc-en-ciel où l'on trouve onze langues officielles.

Extraits

[...] En effet, elle réaffirme les droits inhérents à l'être humain puis elle assure la mise en place de la séparation des pouvoirs et enfin, crée une Cour Constitutionnelle visant à contrôler les lois Droits garantis par la Constitution La Constitution de l'Afrique du Sud est l'une des constitutions les plus généreuses au monde en ce qui concerne les droits de l'homme et est saluée partout comme étant véritablement progressive. Considérée comme loi suprême du pays, elle assure le gouvernement du peuple. C'est une garantie majeure de la démocratie dans le pays. La Constitution assure une société ouverte fondée sur des valeurs démocratiques. [...]

[...] La Constitution contient également des droits socio-économiques. Le gouvernement doit pouvoir aider la population quand il s'agit de l'éducation, des services de santé, de l'eau et du logement. De plus, la Constitution instaure le droit à l'environnement protégé, le droit d'accès à l'information et le droit à une action administrative équitable et efficace. Ces droits ne peuvent être modifiés que si les deux tiers des membres de l'Assemblée nationale et six des neuf provinces du Conseil national des provinces le souhaitent. [...]

[...] On a en effet un partage constitutionnel des compétences. On distingue alors les compétences législatives nationales (chapitre section 44) de celles des provinces (chapitre section 104) par exemple et ces dernières ont également des compétences exclusives (Annexe 5). Les 9 provinces reçoivent environ du budget national et leurs compétences comprennent l'éducation, la santé et la sécurité sociale. Cependant, ces provinces rencontrent de nombreux problèmes tels que les insuffisances de ressources financières et humaines gênantes la distribution des services de base ou encore la faible capacité de leur système politicoadministratif. [...]

[...] Cependant, Theodor Hanf, autre théoricien de ce modèle, affirme, lui, qu'en Afrique du Sud, ce système doit être remplacé par un système majoritaire. Selon lui, le consociationalisme, en Afrique du Sud, rencontre des problèmes politiques au niveau des groupes identitaires, mais également des problèmes économiques que la démocratie consociationelle ne peut surmonter. En effet, certaines minorités ne constituent pas des groupes culturels particuliers et au niveau économique, le consociationalisme pose problème, car les frontières politiques ne correspondent pas avec les ressources naturelles. [...]

[...] Ils sont donnés au prorata des résultats des partis dans les provinces. Pour chacune d'entre elles membres sont élus pour des mandats de 5 ans. Les deux Chambres ont des pouvoirs distincts. L'Assemblée choisit le Président, adopte les lois et contrôle l'exécutif tandis que le Conseil s'assure que les intérêts des provinces sont pris en compte à l'échelle nationale. Son rôle est essentiellement consultatif, mais, dans des domaines tels que l'agriculture ou encore le transport, il peut avoir l'initiative des lois. [...]