Au regard de l'histoire, les syndicats français semblent imprégnés de politique : on les reçoit plus comme de véritables acteurs politiques centralisés, à l'origine d'évolutions mais aussi de résistances sociales que comme des instances de dialogues professionnelles. Pourtant, sur le papier, la règle qui prédomine depuis plus d'un siècle est l'ignorance totale entre partis et syndicats. Et il est vrai qu'en comparant avec certains de nos voisins européens où les syndicats sont, dans leurs statuts, attachés à un parti, la France affiche elle une distinction claire. Comment comprendre alors ce paradoxe d'un syndicalisme à la fois apolitique et pourtant plus politisé que ses voisins ? Tout dépend de ce qu'on entend par « politique »… Il y a deux visions de « politique « en tant qu'adjectif. Un sens pragmatique qui signifie qu'on se sert de la politique, du débat public, des décideurs, pour servir les intérêts professionnels. Tous les syndicats ont aujourd'hui cette dimension. La politique est un moyen. Mais il y a aussi un sens idéologique dans le sens ou le politique devient une fin : c'est un syndicalisme qui vise un grand projet de société, un syndicalisme « révolutionnaire », à la française.
D'une perspective historique, le syndicalisme français s'est construit sur des liens très forts avec le politique, avec l'Etat, les partis et surtout l'idéologie.
Mais par une approche comparative, nous verrons que si sur le papier, la France prône un syndicalisme coupé du politique, la réalité est celle d'un syndicalisme bien plus politique idéologiquement qu'ailleurs en Europe.
[...] Le syndicalisme français n'est donc pas plus politisé que ses voisins européens, il l'est de manière bien plus idéaliste, engagé dans un affrontement idéologique. Si l'engagement y est plus noble, car désintéressé, il peut pousser à l'inefficacité par la sacralisation du combat d'idées et le refus du compromis. Conclusion Il est possible de penser que ces spécificités françaises sont appelées à changer, sous le coup de trois grands mouvements. Une crise du syndicalisme Le nombre de syndiqués français est trop bas, et la surenchère idéologique n'a ni payé ni convaincu. [...]
[...] Un mouvement institutionnel De plus en plus de décisions étant prises par Bruxelles, cela implique une coordination des syndicats européens, dans laquelle la position minoritaire française sera amenée à changer. Bibliographie Dominique ANDOLFATO, Les syndicats en France Jean SAGNES, Histoire du syndicalisme dans le monde des origines à nos jours Jean Marie PERNOT, Syndicats, lendemain de crise ? [...]
[...] D'une perspective historique, le syndicalisme français s'est construit sur des liens très forts avec le politique, avec l'Etat, les partis et surtout l'idéologie. Mais par une approche comparative, nous verrons que si sur le papier, la France prône un syndicalisme coupé du politique, la réalité est celle d'un syndicalisme bien plus politique idéologiquement qu'ailleurs en Europe. La construction historique du syndicalisme français : une imprégnation de politique La Genèse du syndicalisme français : rapport fort à l'Etat, aux partis, à l'idéologie Naissance dans le républicanisme : Engagés dans la révolution, les ouvriers n'en ont pas pour autant oublié leurs revendications économiques. [...]
[...] La CFDT réalise dès la crise de 1973 que la solution politique est supplantée. Acceptant dès lors le dialogue avec le patronat, elle devient incontournable ( plan Juppé sur l'assurance maladie largement inspiré de la CFDT) mais s'isole et doit pour assumer ses réformes accepter le départ de nombreux membres. Après son soutien à la réforme des PTT, la CGT voit nombre de membres partir vers des syndicats autonomes, considérés comme étant à la gauche de la CGT : SUD, UNSA et FSU. [...]
[...] - De l'individu au syndicat L'adhésion au syndicat est en France volontaire, alors que dans de nombreux pays, elle est soit obligatoire, soit la condition d'obtention des bénéfices des luttes syndicales. La participation syndicale en France est donc plus idéaliste, car plus désintéressée. Elle a une dimension politique, implique l'adhésion à des valeurs, des idées. C'est un acte politique, idéologique, de combat. - Du syndicat à l'Etat Il est tout d'abord important de noter que les bastions syndicaux français sont les entreprises publiques, les grandes entreprises (souvent anciennement publiques) et la fonction publique. [...]
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