Un syndicat est la base d'organisation des salariés qui se rassemblent pour défendre ensemble leurs intérêts communs et leurs intérêts individuels. L'activité syndicale, pour être efficace doit s'inscrire dans une vision globale du combat syndical : son histoire, ses valeurs et ses perspectives.
Le combat syndical a permis d'arracher des droits pour les salariés. L'Etat, la bourgeoisie ont d'abord violemment combattu l'exigence de droits collectifs pour les travailleurs et refusé de reconnaître le fait syndical. L'histoire du mouvement syndical et des luttes sociales montrent que les droits sociaux n'ont jamais été concédés facilement. Ces droits sont issus de luttes et ils évoluent au gré des rapports de forces.
Le patronat a toujours voulu rogner ces droits, les nier et les faire régresser. Il a toujours cherché à les utiliser à son profit… Le syndicalisme aussi ! Le syndicalisme se doit de faire respecter les droits existants, les faire évoluer et les élargir.
Pour cela, il doit connaître les droits et les institutions liés aux droits du travail.
La connaissance de ces droits est indispensable : elle donne aux syndicalistes des moyens d'action. Mais le droit reste un outil à utiliser dans une vision et une stratégie plus large de l'activité syndicale, à mettre au service de notre conception du syndicalisme.
Le syndicalisme constitue un moyen d'organisation et d'expression collective du monde du travail, il lui permet de s'affirmer, de défendre ses conditions de vie et de travail et de contribuer à changer la société pour la rendre plus juste.
Par son rôle de contre-pouvoir, il participe à la vie démocratique d'une société.
Il mène son action en s'appuyant sur les droits existants mais il a la responsabilité de les améliorer : pour cela, il est conduit à dépasser les limites des réglementations et des lois, quand elles contribuent à empêcher les mobilisations sociales ou quand elles deviennent profondément illégitimes. Ainsi quand la grève était illégale, à certaines périodes de l'histoire, des syndicalistes ont pris la responsabilité d'organiser des grèves : ces actions ont permis d'imposer la reconnaissance du droit de grève. Aujourd'hui comme hier, pour défendre leur emploi ou leurs revendications, des salariés sont amenés à occuper leur entreprise, à mener des actions illégales, d'un point de vue juridique, mais parfaitement légitimes du point de vue de la justice sociale !
C'est en mêlant luttes pour le respect pour le respect des droits existants et luttes de transformation sociale, permettant d'en conquérir de nouveaux, que le syndicalisme répondra aux besoins des salariés dans leur diversité. Et tout cela suppose un travail de terrain s'appuyant sur un réseau militant large, efficace et motivé.
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On peut ainsi se demander comment se présente le syndicalisme en France ?
Nous verrons donc tout d'abord le syndicalisme d'hier (I), soit l'évolution du syndicalisme depuis ses débuts, puis dans un second temps le syndicalisme d'aujourd'hui (II), soit son rôle (A) et sa structure (B), puis le syndicalisme de demain (III), c'est-à-dire le constat actuel (A) et l'avenir que l'on peut envisager du syndicat à partir de celui-ci (B).
[...] La Révolution française de 1789 jette les bases juridiques du capitalisme en France. Cette révolution est le fruit d'une situation économique et des changements idéologiques permettant de repenser le monde que les conceptions philosophiques des lumières ont permis. Clubs de discussions et corporations sont les creusets de cette pensée républicaine, dans laquelle les contradictions entre bourgeois et bras nus apparaissent déjà. La théorie capitaliste dite libérale affirme que le contrat (de travail) se forme librement entre celui qui vend sa force de travail et celui qui l'achète. [...]
[...] C'est dans ces conditions que se crée une classe ouvrière avec l'essor de la révolution industrielle. Les ouvriers travaillent 12 à 15 heures par jour, dans des conditions très dures et précaires, avec des retenues sur salaires et des amendes. Face à cette situation très sombre se créent des sociétés de secours mutuel. Ces sociétés, en fait, contournent l'interdiction des coalitions. Elles essayent de structurer un espace de discussion sur les conditions de travail afin d'imposer les changements de ces conditions à l'employeur. Souvent défensives, ces organisations vont devenir plus offensives après 1830. [...]
[...] Les syndicats sont aussi dépendants des pouvoirs publics pour leurs ressources. Car les cotisations des adhérents ne représentent qu'un tiers pour les syndicats français. Cela signifie qu'ils dépendent de l'Etat qui les subventionne et finance quarante mille permanents. Vu la maigreur de leurs troupes, les militants choisissent leur ligne de conduite entre soi Les permanents décident sans consulter la base et sans rendre de comptes. Employeurs et gouvernements sont tentés de ne pas tenir compte des syndicats et de passer en force. [...]
[...] Le syndicalisme d'aujourd'hui A. Rôle du syndicat Le syndicalisme français est né de la volonté politique et patronale d'institutionnaliser les conflits sociaux et, plus particulièrement, les conflits du travail. Il s'agissait d'éviter le recours à la violence et la montée du socialisme qui menaçait l'ordre social libéral et le système de la libre entreprise. C'est ainsi que la loi de 1864 autorise le droit de grève et la loi de 1884 la création des syndicats. L'encadrement des ouvriers apparaît alors nécessaire pour résoudre les conflits d'une façon protocolaire par la négociation collective et non par l'action politique violente. [...]
[...] Le syndicalisme de demain ? A. Le constat actuel François Chérèque chassé de la manifestation des fonctionnaires, Bernard Thibault appelant à la négociation mais malmené par sa base, des assemblées générales cherchant à faire durer le mouvement le conflit des régimes spéciaux a mis au jour les nouvelles lignes de fracture du syndicalisme français. Un syndicalisme de permanents et de peu d'adhérents, qui campe dans ses bastions du service public, désormais inaudible dans un secteur privé qui représente pourtant les trois quarts des salariés français Le syndicalisme français connaît donc une véritable crise ! [...]
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