La Suisse citée comme un exemple de démocratie participative parfaite, au régime ancien. On pourrait penser qu'elle est parvenue au terme d'un processus d'évolution politique et qu'elle est aujourd'hui arrivée à réaliser la quintessence de la démocratie semi-directe, contentant les citoyens qui jouissent de leurs droits politiques et menant à une société pacifiée. L' affaire de l'interdiction de l'édification des minarets témoigne pourtant d'un malaise général qui nous pousse à reconsidérer cette affirmation.
[...] La Suisse est-elle vraiment une démocratie apaisée ? Suisse citée comme un exemple de démocratie participative parfaite, au régime ancien. On pourrait penser qu'elle est parvenue au terme d'un processus d'évolution politique et qu'elle est aujourd'hui arrivée à réaliser la quintessence de la démocratie semi-directe, contentant les citoyens qui jouissent de leurs droits politiques et menant à une société pacifiée. Affaire de l'interdiction de l'édification des minarets témoigne pourtant d'un malaise général qui nous pousse à reconsidérer cette affirmation. Par ailleurs, nombre d'éléments témoignent des dissensions qui existent dans ce pays, ainsi que nous allons le voir. [...]
[...] En réalité il semble qu'il y ait trop d'élections : les citoyens sont lassés de voter des lois sans enjeux majeurs (un vote tous les trois mois en moyenne) : peut-être y a-t-il une nécessité de réforme Suisse n'est pas une démocratie apaisée, car malgré un régime politique ancien et stable, il existe une forme d'anxiété au sein de la société qui s'incarne bien dans la montée en puissance d'extrêmes qui défendent des positions parfois indignes d'une démocratie qui se veut libérale. Par ailleurs, elle n'est pas politiquement apaisée puisque les institutions sont encore en évolution et sont sujettes à des remises en question régulières et d'importance. Par ailleurs, l'abstentionnisme qui atteint aujourd'hui un pic peut témoigner d'une faillite de la démocratie participative qui fait la particularité de la Suisse : système politique par forcément efficace puisque désintéressement des citoyens. [...]
[...] Deux changements de Constitution depuis en 1874 et en 1999, mais globalement les valeurs et les institutions sont les mêmes. Un système politique stable qui semble se rapprocher d'une démocratie parfaite Démocratie participative, semi-directe Parlement composé de deux chambres exerce le pouvoir législatif : -Chambre basse : Conseil national avec représentation proportionnelle selon la population des cantons - Chambre haute : Conseil d'État avec deux sièges par canton (les parlementaires sont élus selon des procédures différentes selon les cantons, la plupart du temps au suffrage majoritaire) Les deux chambres doivent valider toutes deux les lois proposées (système de navette) Elles élisent pour 4 ans le Conseil fédéral selon une procédure appelée la formule magique (attribution des sièges coïncide en principe avec l'importance des partis) Particularité : le peuple peut participer directement à la vie politique par le référendum (qui peut être obligatoire pour certains cas définis par la Constitution : révision ou lois importantes) et l'initiative populaire II. [...]
[...] Par ailleurs, certaines remises en cause : - certaines concernant la légitimité du Conseil des Etats, qui donne une égalité de représentation aux 23 cantons indifféremment de leur importance démographique ; par ailleurs, elle est concurrencée par la Conférence des gouvernements cantonaux (composée d'un membre du gouvernement de chaque canton) qui entendent prendre des décisions fédérales au nom de chaque canton depuis 1993, empiétant ainsi sur les prérogatives du Conseil - un récent sondage (à paraître dans l'hebdomadaire helvétique Coopération indique que les Suisses seraient plutôt favorables à une élection au suffrage universel direct des membres du Conseil Fédéral : il y a encore une évolution possible du modèle suisse. Problème majeur : difficile de faire de la démocratie directe avec un taux d'abstention aussi élevé : en 2010, 4/10 citoyens ont participé aux élections fédérales. [...]
[...] En quoi la Suisse, malgré des éléments de stabilité indéniable, ne peut être considérée comme une démocratie mûre et paisible ? I. La Suisse paraît être une démocratie plutôt apaisée Une évolution ancienne et continue vers une Constitution Héritage historique confédéral, déjà sous l'Ancien-Régime à partir du XVe siècle, où les cantons s'émancipent de l'autorité du St Empire. Organisation selon différents cantons dotés d'une grande autonomie et prenant des décisions communes au sein d'une diète. Cette structure est considérablement altérée par le passage sous le joug français en 1798 : Napoléon impose momentanément un régime plus centralisé qui ne résistera pas à la chute de l'Empire. [...]
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