La vie politique française témoigne d'une certaine contradiction. En effet, les Français révèlent une réelle aspiration à une participation plus active au pouvoir, comme l'ont montré les dernières manifestations et grèves importantes. Et dans le même temps, on constate un désintérêt pour les votes, qui constituent pourtant les moyens d'expression privilégiée du peuple. Ainsi, le premier tour de l'élection présidentielle de 2002 a donné lieu à une abstention de plus de 28% des inscrits sur les listes électorales, tandis que le référendum de 2005 portant sur l'autorisation du projet de loi permettant la ratification du traité établissant une Constitution pour l'Europe comptait plus de 30% d'abstentionnistes. Un tel constat permet de s'interroger plus généralement sur le suffrage universel. Le suffrage universel est-il indispensable ? Est-il indissociable de la démocratie ? Nous verrons que les principes à l'origine de la démocratie impliquent l'usage du suffrage universel, mais qu'il ne garantit pas pour autant la démocratie à lui seul.
[...] L'exemple le plus évident en est l'Allemagne des années 1930 qui a donné par le suffrage universel le pouvoir aux nazis. La désaffection démocratique, notamment constatée en France où près d'un tiers des citoyens se sont abstenus lors des derniers votes pose le problème de la validité du vote. Si elle s'accroit, peut-on accepter un taux d'abstention excessivement élevé au point qu'une minorité décide pour la majorité ? C'est pourquoi certains pays ont raisonnablement fait du droit de vote un devoir qui garantit que le suffrage soit en pratique universel D'ailleurs en France où cette question n'est pas résolue, les quorums permettent d'assurer la présence d'un minimum d'élus, suffisamment représentatifs du peuple, pour le vote d'un projet ou d'une proposition de loi, ce qui témoigne de l'importance d'une participation active en démocratie. [...]
[...] Le suffrage universel est-il indissociable de la démocratie ? La vie politique française témoigne d'une certaine contradiction. En effet, les Français révèlent une réelle aspiration à une participation plus active au pouvoir, comme l'ont montré les dernières manifestations et grèves importantes. Et dans le même temps, on constate un désintérêt pour les votes, qui constituent pourtant les moyens d'expression privilégiée du peuple. Ainsi, le premier tour de l'élection présidentielle de 2002 a donné lieu à une abstention de plus de des inscrits sur les listes électorales, tandis que le référendum de 2005 portant sur l'autorisation du projet de loi permettant la ratification du traité établissant une Constitution pour l'Europe comptait plus de d'abstentionnistes. [...]
[...] Une élection suffrage universel doit s'accomplir dans un cadre strict, tel qu'on le constate dans les démocraties occidentales : la confidentialité du vote doit être assurée afin que chaque citoyen se sente parfaitement libre de son choix et toute la procédure, du vote en lui-même au dépouillage, doit être l'objet d'une surveillance impartiale, afin d'en assurer la régularité. La vie politique, et c'est en partie le rôle des médias, doit être transparente et ne connaître aucune fraude telle la corruption. Le suffrage universel est donc indissociable de la démocratie car il découle de ses principes mêmes. [...]
[...] Un vote correspond à une voix, et la décision ou le choix d'un représentant doit résulter d'une majorité des voix. En outre, puisque cette égalité des hommes est fondamentale, aucun critère social, ou racial ne peut être retenu pour exclure un homme de la pratique politique. Ainsi, ni le suffrage censitaire, ni l'élection au tiers état qui se faisait par ordres ne peuvent prétendre répondre aux critères de la démocratie, puisqu'ils remettent en cause cette notion d'égalité fondamentale des individus. [...]
[...] De même, les mandats résultant des représentants du peuple doivent être relativement courts, quelques années, et leur élection doit avoir lieu à échéance régulière, afin qu'ils se sentent réellement responsables devant le peuple et s'enquièrent de l'opinion publique. Cela suppose donc qu'existe réellement un débat public. Les individus doivent donc disposer pleinement de leurs libertés, en particulier de leur liberté d'expression afin qu'un vrai débat public ait lieu. Mais celui-ci serait peu fertile si les citoyens ne percevaient pas les enjeux politiques. C'est le rôle des médias, dont l'existence est par cela fondamentale en démocratie, que de les éveiller et de les éclairer. [...]
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