La sociologie et la science politique ont un rapport ambivalent avec l'histoire. Dès le XIXe siècle, les pères fondateurs de ces deux disciplines Alexis de Tocqueville, Karl Marx, Max Weber, Emile Durkheim utilisent le passé comme matériau de compréhension et d'explication des transformations des sociétés. A leur suite, au début du XXe siècle, Otto Hintze et ses travaux sur l'Etat ainsi que Marc Bloch et son analyse de la société féodale ont prolongé l'approche comparatiste et macrohistorique. Pourtant, pendant une bonne partie du XXe siècle ce terrain d'étude a été éclipsé par deux modèles hégémoniques : le marxisme et le behaviorisme/fonctionnaliste. Laissant peu de place aux dynamiques propres à chaque société, ces analyses ont été largement critiquées au cours des années 1970/1980 ce qui a permis d'examiner à nouveau frais la place des structures historiques et économiques dans l'analyse des phénomènes politiques.
Au cours de ce travail nous nous interrogerons : existe-t-il des modèles explicatifs historiques qui permettent de comprendre l'évolution et la mutation des sociétés politiques ? Dans une première partie, nous expliquerons en quoi les paradigmes marxiste et behaviorisme/fonctionnaliste sont insuffisants pour rendre compte des transformations politiques. Dans une seconde partie, nous analyserons la genèse de l'Etat moderne à l'aide de deux modèles explicatifs (...)
[...] Mamoudou Gazibo, Jane Jenson, La politique comparée, Les Presses de l'Université de Montréal p Bertrand Badie, Guy Hermet, La politique comparée, Paris, Armand Colin p Cité in Mamoudou Gazibo, Jane Jenson, La politique comparée, Les Presses de l'Université de Montréal p Mamoudou Gazibo, Jane Jenson, La politique comparée, Les Presses de l'Université de Montréal p Cité in Mamoudou Gazibo, Jane Jenson, La politique comparée, Les Presses de l'Université de Montréal p Cité in Yves Déloye, Sociologie historique du politique, Editions La Découverte, Paris p Frédéric Lambert, Sandrine Lefranc fiches pour comprendre la science politique, Bréal, Paris, p Cité in Yves Déloye, Sociologie historique du politique, Editions La Découverte, Paris p Cité in Yves Déloye, Sociologie historique du politique, Editions La Découverte, Paris p Bertrand Badie, Guy Hermet, La politique comparée, Paris, Armand Colin p Mamoudou Gazibo, Jane Jenson, La politique comparée, Les Presses de l'Université de Montréal p Cité in Mamoudou Gazibo, Jane Jenson, La politique comparée, Les Presses de l'Université de Montréal p. [...]
[...] A la suite d'Elias, un autre livre, celui de Barrington Moore, Les origines sociales de la dictature et de la démocratie, parue en 1965, marquera les études historiques et économiques sur la genèse de l'Etat. C'est à l'étude de sa thèse que sera consacrée la partie suivante. B. les origines sociales de la dictature et de la dÉMOCRATIE de B. Moore : L'explication PAR LA COMMERCIALISATION DU SURPLUS AGRICOLE Le sociologue et politiste américain Barrington Moore est considéré comme le fondateur de l'analyse dite comparative-historique en sciences sociales. [...]
[...] Pour cela il va étudier ce qu'il appelle les trois itinéraires du monde moderne le démocratique libéral, le fascisme et le communisme. Badie et G. Hermet résume la conclusion du travail de Moore : Réduite à l'idée directrice, sa thèse pose que les agencements différents sur le long terme de ces systèmes se sont trouvés induits au départ par un facteur primordial : la manière dont a été assurée et contrôlée la commercialisation du surplus de produits rendu disponible par la révolution agricole[10]. [...]
[...] eLIAS : L'EXPLICATION PAR LE PROCESSUS CONCURENTIEL Etudier l'émergence de l'Etat-moderne à l'aide de la méthode socio- historique est particulièrement instructive car elle permet de saisir la complexité et la multiplicité des phénomènes politiques. Si l'œuvre de Norbert Elias, La dynamique de l'Occident date de 1939 et précède donc le changement de paradigme, il nous a paru intéressant de l'examiner car cette étude annonce ce renouveau en proposant une sociogenèse de l'Etat tout à fait nouvelle. Le penseur allemand convoque tout à tour la psychologie, l'économie, la sociologie et l'histoire pour proposer une analyse de l'histoire de l'Occident comportant deux dimensions principales : le processus concurrentiel d'une part et la domestication des pulsions de l'autre. [...]
[...] En 1483, à la fin du règne de Louis XI, la maison de Paris n'a plus que quatre concurrents plus faibles[7] les ducs de Bourgogne et de Bretagne, le compte de Flandres. C'est le processus concurrentiel entre ces prétendants à la couronne qui conduit à une dynamique monopolistique. Celle-ci a deux caractéristiques : le monopole fiscal d'une part qui permet de centraliser les taxes et de rétribuer ses fidèles en argent et non plus en terres, conséquence directe : le territoire royal n'est plus fragmenté et va pouvoir s'étendre progressivement ; le monopole sur la violence légitime (Max Weber) d'autre part qui attribue au roi la puissance militaire et policière et fait de lui le garant et le responsable de la pacification interne de la société. [...]
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