Depuis le sommet Europe-Afrique d'Abidjan des 29 et 30 novembre 2017, les Etats membres de l'Union européenne (UE) affichent officiellement l'objectif principal de leur politique migratoire, à savoir le contrôle des migrations afin d‘en réduire le nombre, que l'Europe ne parvient plus à absorber. L'accueil des réfugiés, des demandeurs d'asile, la protection des droits de l'homme et la valorisation de l'immigration économique ont cessé d'être invoqués diplomatiquement.
[...] La faillite des mécanismes de l'Union européenne face à la crise migratoire au profit de solutions bilatérales La faillite de la politique migratoire commune face à la crise migratoire des années 2010 La faillite des mécanismes de voisinage et partenariat (Dialogue 5+5 et Politique européenne de voisinage) Les atermoiements de Frontex Les tentatives de solutions spécifiques en Libye Les programmes européen spécifiques en Lybie: SOPHIA, AENEAS puis « migration et asile » La faillite des négociations à 28 sur le cas libyen, caractéristique de la crise de l'UE II. [...]
[...] Les Etats extra-européens, l'UE et le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) tentent donc d'externaliser la crise migratoire libyenne, de « vider la Libye » de ses migrants. Dans la mesure où, à travers ces trois niveaux de tentative d'externalisation du problème migratoire, le cas libyen rassemble les difficultés de l'UE face à la crise migratoire, il est l'indicateur de la recherche à tâtonnement par l'UE d'une stratégie migratoire cohérente en Méditerranée. Le présent mémoire examinera donc à travers le cas de la Libye comment l'Union européenne, dont la politique migratoire commune a été mise en échec par la crise migratoire pourrait rebondir à travers le développement d'une diplomatie européenne cohérente (II). [...]
[...] Un deuxième niveau d'externalisation va du territoire européen vers l'extérieur. L'Union européenne tente en effet, via des accords avec les Etats extra-européens, notamment depuis son accord avec la Turquie en 2016, de contenir les flux migratoires en dehors de l'Union européenne. Cependant l'accord avec la Turquie, s'il a réduit la vague migratoire, a suscité l'émergence de nouvelles routes migratoires, notamment via la Libye, accentuant la pression sur l'Italie. L'Union européenne et la Libye ont donc mis en place dès janvier 2017 un plan, visant in fine à mettre fin au modèle économique des passeurs. [...]
[...] Toute stratégie de politique d'immigration commune des membres de l'UE semble devenue impossible. En découle une crise diplomatique atteignant aussi bien entre Etats membres que dans les relations extérieures de l'Union européenne. A cet égard, le cas libyen est devenu tout à fait symptomatique de cette crise dans la mesure où il réunit les pierres d'achoppement des négociations. Celles-ci sont traversées par les tentatives jusqu'ici vaines d'externalisation de la crise migratoire, qui peuvent être constatées à trois niveaux de négociation. [...]
[...] L'accueil des réfugiés, des demandeurs d'asile, la protection des droits de l'homme et la valorisation de l'immigration économique ont cessé d'être invoqués diplomatiquement. Cet objectif de contrôle de l'immigration est néanmoins le seul point d'accord des Etats membres de l'Union européenne en matière de politique migratoire. L'Union européenne a tenté à compter du Traité de Maastricht et plus particulièrement du Traité d'Amsterdam de communautariser les politiques d'immigration et d'asile. La création de l'Agence pour le contrôle des frontières extérieures (Frontex) en 2005 et de plusieurs programmes spécifiques symbolisent ce projet. [...]
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