L'Europe que Jean Monnet entendait construire était « l'Europe des peuples ». Or,
alors que nous sommes sur le point de célébrer les 50 ans du Traité de Rome, première pierre
posée à l'édifice de la construction européenne, les regards qui se portent sur l'Union
Européenne lui donnent un tout autre visage : c'est non seulement l'Europe des technocrates
caractérisée par un déficit de démocratie qui est généralement pointée du doigt mais aussi
l'Europe « supra-nationale » qui viendrait réduire comme peau de chagrin la souveraineté des
Etats-membres à chaque nouvelle avancée vers l'intégration. Europe des Nations contre
« super-Etat » fédéral européen, nombreux sont les discours qui pointent cette opposition
concernant la construction européenne. La mondialisation, la multiplication des acteurs sur la
scène mondiale et leur interdépendance croissante, ainsi que les processus d'intégration
régionale et notamment l'UE – l'une des formes les plus achevées de « néorégionalisme »
selon Bertrand Badie – seraient le signe de « souverainetés en crise »1 ou encore d'« un
monde sans souveraineté »2 : cette souveraineté de l'Etat, au fondement du modèle
westphalien, cette souveraineté que l'on décline sous quatre formes, nationale, populaire,
interne et externe, s'est historiquement inscrite dans le cadre stato-national. Or selon Badie, si
« hier, elle a été revendiquée dans la souffrance et dans le sang ; aujourd'hui, elle inspire des
combats qui se parent d'un néologisme impressionnant, celui de « souverainiste », unissant
de façon étrange les nationalistes du Vieux Continent frappés de nostalgie, les élites tiersmondistes
déjà chargées d'espoirs déçus, les juristes intransigeants, les républicains
rigoureux, les adversaires de la mondialisation, les sceptiques de la régionalisation »
Mouvement de réaction envers la construction européenne, le souverainisme apparu au
moment du Traité de Maastricht et qui emprunte son nom au souverainisme québécois, lequel
vise à faire du Québec un Etat souverain, indépendant de la confédération canadienne, outre
qu'il semble peu homogène et il qu'il faille parler de mouvements souverainistes, convoque
certaines conceptions de la nation, qui seraient toutes assaillies par l'intégration
communautaire et la mondialisation. Dès lors, nous verrons tout d'abord la genèse de ce
mouvement et ensuite sa conceptualisation, laquelle peut nous laisser penser que le
souverainisme ne serait qu'une appellation nouvelle d'un certain nationalisme français.
[...] Le 12 mars 2003 le RPF devient le Rassemblement. Le Mouvement Républicain et Citoyen : http://www.mrc-france.org En janvier 1966, Jean-Pierre Chevènement, Alain Gomez, Didier Motchane et Georges Sarre fondent le Centre d'Etudes, de Recherches et d'Education Socialistes au sein du Parti Socialiste. Celui-ci devient Socialisme et République le 14 avril 1986, lequel se transforme en Mouvement des Citoyens avec pour président Max Gallo, le 30 août 1992. Alors que le PS fait campagne pour le oui au référendum sur le Traité de Maastricht (20 septembre 1992), Jean-Pierre Chevènement appelle à voter non Les 1e et 2 mai 1993, le MDC, dont Jean-Pierre Chevènement est devenu président, quitte le PS. [...]
[...] Aux élections européennes de juin 1999, Philippe de Villiers (MPF) et Charles Pasqua (RPR, Debout la France) conduisent la liste du Rassemblement pour la France et l'Indépendance de l'Europe (RPFIE) qui obtient des voix et 13 élus. Le 21 novembre 1999, le MPF participe à la création du Rassemblement pour la France Philippe de Villiers en est le vice-président et Charles Pasqua le président. Le 19 juillet 2000, le MPF quitte le RPF. Le Rassemblement : Le Rassemblement pour la France est créé le 21 novembre 1999. Le 6 janvier 2000, Charles Pasqua est investi par le RPF pour l'élection présidentielle de 2002. [...]
[...] La puissance publique à l'heure européenne, Paris, Dalloz Souveraineté et intégration : Actes du colloque conjoint des Facultés de droit de l'Université de Poitiers et de l'Université de Montréal tenu à Poitiers en mai 1992, Montréal, Thémis Articles : Le Gloannec Anne-Marie (sous la dir.de), Entre Union et Nations : l'Etat en Europe, Paris, Presses de Sciences Po Respectivement, COÛTEAUX Paul-Marie, Desserrer l'étau Editorial Indépendance,, in http://www.pmcouteaux.org; COÛTAUX Paul-Marie et ABITBOL William, Souverainisme, j'écris ton nom, in Le Monde septembre 1999 ; COÛTEAUX Paul-Marie, Qu'est-ce que le souverainisme ? janvier 2005, in http://www.pmcouteaux.org MAGNETTE Paul, op.cit, p ABITBOL William et COÛTEAUX Paul-Marie, Souverainisme, j'écris ton nom Le Monde septembre 1999. BIRNBAUM Jean, Le souverainisme français et la complexité du monde Le Monde novembre 2003. [...]
[...] Ce dernier devient le 20 juillet le Groupe IndépendanceDémocratie (ID). Il compte 23 membres dont 3 élus français, Philippe de Villiers, Paul-Marie Coûteaux et Patrick Louis, tous trois MPF. Groupe Union pour l'Europe des Nations (UEN) : http://www.uengroup.org Ce groupe est né le 20 juillet 1999 de la scission du Groupe des Indépendants pour l'Europe des Nations (I-EDN) Voir supra. Il a été présidé de 1999 à 2004 par Charles Pasqua. Depuis les élections européennes de 2004, il compte 44 membres, et aucun élu français. [...]
[...] Quels points communs entre le maurassien Pierre Pujo et le trotsko-chevènementiste François Morvan, hormis le souverainisme ? Le souverainisme, auquel on a souvent imputé le non français au Traité établissant une Constitution pour l'Europe et qui recouvre des réalités diverses, a toutefois fait l'objet de conceptualisations, notamment par Paul-Marie Coûteaux12 et Marc Joly13. En fait, l'un et l'autre postulent que l'espace du politique est historiquement le cadre stato-national mais que la construction européenne a disjoint les espaces du politique (la réalité de la démocratie) et de la politique (la réalité du pouvoir) lequel est aujourd'hui entre les mains des européistes ou des technocrates de Bruxelles et de Francfort (BCE). [...]
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