Sortir de la dépression : les politiques de lutte contre la crise 1929-1939

Résumé du document

L'histoire du franc est symbolique de l'économie française de l'entre-deux-guerres.
Le franc Poincaré (1928) s'inscrit dans une période économiquement, socialement et culturellement bonne pour la France, qui restera à l'abri de la crise jusqu'en 1931, où la dévaluation de la livre sterling (entre autres) mène (avec la sur-estimation du franc jusqu'en 1935) dans une période de récession. La dévaluation du franc en 1936 par Léon Blum marque le début d'une reprise économique.
Précédée par une période de développement, de croissance économique, mais aussi d'euphorie culturelle (les Années folles en France), la dépression caractérise la période allant de 1929 à 1939, où le monde connaît un ralentissement économique, voire une récession, mais aussi une défiance politique et diplomatique mondiale.

Extraits

[...] Sortir de la dépression : les politiques de lutte contre la crise 1929 -1939 L'histoire du Franc est symbolique de l'économie française de l'entre-deux-guerres. Le Franc Poincaré (1928) s'inscrit dans une période économiquement, socialement et culturellement bonne pour la France, qui restera à l'abri de la crise jusqu'en 1931, où la dévaluation de la livre sterling (entre autres) mène -avec la sur-estimation du Franc jusqu'en 1935- dans une période de récession. La dévaluation du Franc en 1936 par Léon Blum marque le début d'une reprise économique. [...]

[...] Il faut la comprendre comme la 1ere crise de la mondialisation en ce sens qu'à la sortie de la première guerre mondiale -à laquelle tous les pays industrialisés qui constituent pour l'essentiel les piliers de l'économie mondiale sont impliqués-, la volonté de voir une Europe reconstruite a amené l'ensemble des pays a être dépendant des capitaux extérieurs et ainsi à se rendre plus fragile vis à vis des autres pays. La dépendance des pays européens aux capitaux américains fut à l'épreuve lors de cette crise de 1929. Cependant à contrario de la crise militaire que constitue la guerre, les pays n'ont pas su trouver de consensus à l'échelle internationale, ce qui les ont amené à rechercher des solutions nationales à une crise internationale, comme si les États remettaient en cause les succès d'un capitalisme qui leur à réussi au XIXe siècle. [...]

[...] En Allemagne, l'arrivée au pouvoir d'Hitler est en partie issue de la perte de crédibilité de la République de Weimar à conjurer l'état dévasté du pays dans les années 20, et la crise de 1929, ce qui amena les citoyens vers des mouvements plus radicaux, d'extrême-droite ; la crise économique s'accompagne donc de tensions sociales dangereuses au point de faire basculer les démocraties (ce qui s'est passé en Allemagne). L'inefficacité des politiques de lutte contre la crise et l'absence de consensus à l'échelle internationale conduit donc une partie des populations des pays industrialisés à se radicaliser dans leurs choix politiques, au point de fragiliser les démocraties. * Les politiques de lutte contre la crise ont contribué à l'accroissement des inégalités dans les pays industrialisés. [...]

[...] Au niveau macro-économique, les banques contractent moins de crédit, ce qui a pour conséquence de précariser des entreprises et des ménages : l'investissement et la consommation reculent fortement. Le président américain Hoover préconise un protectionnisme, solution nationale de la relance économique : les investisseurs américains retirent leurs capitaux des pays européens ; en juin 1930 est instauré le tarif Smooth-Hawley, qui augmente les tarifs de douane pour 20000 types de biens ; s'en suivent des dépréciations monétaires, l'augmentation de taxes, l'instauration de quotas et de normes sanitaires. La dépendance des pays industrialisés à l'égard des capitaux américains a contribué à la propagation de la crise jusqu'en Europe. [...]

[...] Il est clair qu'en Allemagne, c'est l'accroissement de tensions sociales qui a -en partie- contribué à la prise de pouvoir d'Adolf Hitler. Le réarmement soviétique a été aux sources du réarmement mondiale. En 1936, Göering est nommé à la direction du Vierjahresplan, programme d'armement et d'orientation du pays ; en effet selon lui la confrontation avec la Russie est inévitable L'Italie elle-aussi prépare son réarmement. La différence entre ces pays et le réarmement des puissances occidentales, c'est que l'Allemagne et l'Italie pratiquent des politiques de plus en plus autarciques. [...]