Régulièrement décriés, les sondages sont accusés de tous les maux et notamment de fausser les élections. Ils répondent portant à un besoin essentiel avec une technique ancienne et éprouvée.
En effet, la connaissance de l'opinion publique a toujours constitué une quête pour les gouvernants. Déjà, sous le Second Empire, Napoléon III était informé régulièrement de l'état de l'opinion au moyen des rapports préfectoraux dont l'une des tâches était de percevoir les évolutions dans leur circonscription. Aux Etats-Unis, à partir de 1824, apparaissent les « votes de paille » qui consistent pour un journal, à questionner ses lecteurs pour connaître à l'avance le résultat des élections majeures. La technique se perfectionne à la fin du XIXème siècle avec la tradition de l'enquête sociale de terrain, la psychologie des attitudes et les études de marché. Pourtant, le sondage moderne ne fera réellement son apparition que dans les années 1930 Outre-Atlantique (...)
[...] o La très grande difficulté à anticiper les effets et le niveau de l'abstention : l'abstention est désormais une clé très importante de l'élection et elle joue tantôt en faveur de tel candidat, tantôt en faveur d'un autre. En 2002, personne ne prévoyait que l'abstention se situerait surtout dans l'électorat de Jospin. o La difficulté à redresser les données brutes : souvent, les électeurs cachent leur vote en faveur d'un parti stigmatisé (cas du PCF durant longtemps puis du FN). [...]
[...] Il est une technique faillible mais perfectible pourvu qu'une déontologie s'impose dans son maniement et une plus grande transparence pour sa publication. [...]
[...] o Ces sondages étaient malgré tout souvent publiés dans la presse étrangère ou sur internet. Un public privilégié pouvait donc y accéder. o La justice élimina donc cette règle. Le TGI de Paris en décembre 1998 puis la Cour de cassation jugèrent cette interdiction contraire à l'article 10 de la CEDH sur le droit à la liberté d'expression. o La loi du 19 février 2002 réduisit donc l'interdiction au jour et à la veille du scrutin. Pragmatique, cette solution n'est pas juridiquement parfaite. Conclusion : Le sondage ne mérite ni indignité, ni excès d'honneur. [...]
[...] Celle-ci pose trois grandes mesures : ( Une obligation minimale de transparence : la presse doit accompagner la publication du sondage d'une fiche technique indiquant le nom de l'institut et son client, la taille de l'échantillon, la date des interviews, le texte exact des questions posées, le pourcentage de sans-réponse. Un dossier complet doit être transmis à la commission des sondages. ( L'instauration d'une régulation avec la commission des sondages : elle veille à l'application de la loi de 1977 mais surtout surveille le sérieux du travail et préconise des améliorations. [...]
[...] Jean-Marie Le Pen a été surévalué de 2 à 6 points tandis que N. Sarkozy a été sous-évalué de 1 à 4,5 points. C'est sans doute l'effet d'un mauvais redressement lié au traumatisme de 2002. ( Des échecs répétés de prévision sont à l'origine de cette contestation : ce fut le cas en Grande-Bretagne en 1970 et surtout en 1992 (où le résultat fut inversé occasionnant un vaste débat public), en France en 1977, aux législatives de 1978 et surtout aux présidentielles de 1995 et 2002. [...]
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