Seulement une vingtaine de jours nous sépare de l'élection présidentielle 2012, et nous sommes plus que jamais assaillis par divers sondages d'opinion visant à définir les intentions de vote ou les cotes de popularité des candidats. C'est là le sens « électoral » du terme « sondage », qui, à plus grande échelle, peut être compris comme « une enquête statistique ayant pour but de recueillir des renseignements chiffrables » (Les sondages, principes et méthodes, Que sais-je ? 1993). Les sondages politiques étant omniprésents actuellement, nous avons tendance à oublier qu'ils permettent d'analyser des opinions diverses, comme l'audience des médias grâce aux rapports de Médiamétrie ou l'attente des consommateurs, via les études de marché. Le premier champ d'exercices des sondages reste, cependant, les domaines économiques et sociaux, avec des questions quantitatives (les prix, le revenu, les impôts) ou qualitatives (les conditions de vie, la santé, l'éducation). Cette méthode apparaît aux États-Unis en 1936 grâce à George Gallup, qui avait pronostiqué la victoire de Roosevelt, face à Alfred M. Landon, aux élections présidentielles américaines. C'est Jean Stoetzel qui importe cette pratique en France, en créant l'Institut français d'Opinion Publique (l'IFOP) en 1938. Depuis, les instituts de sondages se sont propagés à travers le monde. Il est donc intéressant de comprendre comment fonctionnent techniquement les sondages, censés révéler l'opinion publique, ainsi que les apports de cette méthode à la science politique.
[...] (Source : Les sondages : principes et méthodes. Anne-Marie DUSSAIX et Jean-Marie GROSBRAS, Que sais-je ? 1993) B. L'apport des sondages à la science politique Les sondages apparaissent comme le moyen de pallier aux imperfections intrinsèques des démocraties représentatives et de tendre vers un système démocratique plus approfondi. Le premier à envisager l'utilité des sondages sont James BRYCE, quand il déclare dans les démocraties modernes, que l'élection n'est que l'expression imparfaite de l'opinion publique, que nous définirons comme l'agrégation des attitudes individuelles, des jugements et des convictions de la majorité de la population adulte d'une société donnée. [...]
[...] C'est d'ailleurs dans cette optique que Nicolas SARKOZY, président sortant, prenait soin de ne pas être favori dans les sondages au début de la campagne présidentielle. Les sondages influencent aussi les décisions publiques et sur le comportement des hommes politiques. C'est un moyen de s'informer de l'opinion du peuple et cela permet de mesurer, de quantifier, l'impact des décisions publiques prises, en terme de satisfaction. Selon Michel ROCARD, premier ministre de François MITTERRAND, de 1988 à 1991 on ne gouverne pas contre l'opinion L'expression de l'opinion publique, par le biais des sondages, permettrait d'influencer les décisions publiques. [...]
[...] Il est donc intéressant de comprendre comment fonctionnent techniquement les sondages, censés révéler l'opinion publique, ainsi que les apports de cette méthode à la science politique. La première partie aura pour objet l'approche théorique des sondages et leurs intérêts pour la science politique, puis nous verrons quelles sont les limites de cette méthode ainsi qu'un exemple concret. I. LES SONDAGES : APPROCHE THÉORIQUE A. La méthode des sondages Commençons par définir techniquement la méthode des sondages en explicitant les étapes et le vocabulaire employé. [...]
[...] C'est une étape importante puisque le type de questions, l'ordre de celles-ci et les termes employés peuvent faire varier les réponses et fausser la réalité. Les questions ouvertes permettent aux enquêtes de répondre comme ils le souhaitent. Souvent, l'enquête y accorde plus d'intérêt puisqu'il a l'impression que son avis personnel compte. Cependant, les réponses sont souvent stéréotypées, superficielles et les nuances rendent difficile le regroupement de plusieurs réponses similaires. Les questionnaires à questions ouvertes sont donc plus couteux et plus difficiles à analyser que les questionnaires à questions fermées, où les réponses sont déterminées par l'enquêteur. [...]
[...] Il est cependant possible de la calculer en fonction du nombre de personnes interrogées, mais aussi de la répartition statistique des caractéristiques des individus. Il existe plusieurs manières de définir un échantillonnage et de le sonder, grâce aux variables aléatoires simples, à la loi de Bernoulli, à la méthode des quotas, aux sondages stratifiés ou aux les sondages par grappes à plusieurs degrés. Nous ne détaillerons pas ici ces diverses méthodes puisque leurs différences résident dans l'application de lois mathématiques complexes. [...]
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