« La Somalie connaît le paradoxe d'être le pays africain où l'unité ethnolinguistique et religieuse est la plus forte, et de par cette même unité, découlent des conflits opposants des groupes tribaux ou des familles d'origine ethnique commune. » La corne de l'Afrique connaît ainsi avec la Somalie, un cas d'Etat défaillant ou « failed states ». Revenons brièvement sur la notion d'Etat pour comprendre l'unicité de la question somalienne et son impossible étatisation. L'Etat est une personne morale de droit public souveraine, sur un territoire peuplé. Il assure son autorité au plan national et international. On exige de la structure gouvernementale qu'elle réalise l'agrégation des intérêts particuliers, l'intérêt général et les fonctions juridiques à savoir la fonction législative, exécutive et juridictionnelle en vue d'assurer la justice, l'ordre et la cohésion sociale. Ces attributs élémentaires ne semblent jamais avoir été réunis conjointement dans le cas somalien.
[...] Elle fut la finalité théorique et chimérique de la réconciliation prévue en aout dernier. La dissociation n'est une issue pour aucune histoire de paix : le point de vue de Johan Galtung est alors clair sur la stratégie à adopter. Dans le cas somalien, ces deux points ne sont pas à exclure, il serait plus judicieux de combiner leur ampleur : assister à une victoire complète d'un adversaire sur l'autre éradiquant le danger d'une concurrence désunificatrice ou bien opter pour un dialogue effectif entre deux parties désireuses de fonder une paix durable. [...]
[...] Dans un dernier temps, esquissons l'approche simmelienne du futur dans de tels cas. Caractérisant les processus historiques comme typiques d'une alternance rythmique continue de deux périodes, Simmel pense que les deux états que constituent la guerre et la paix renvoient sans cesse l'un à l'autre : ils sont tellement imbriqués que les conditions du combat à venir se constituent au sein de tout état de paix et celles de la paix future au sein de tout combat L'avenir de l'Etat somalien parviendra donc surement à atteindre une cohérence : selon Simmel, toute la construction institutionnelle des Etats s'est fondée autour d'un conflit. [...]
[...] Dans une approche anthropocentrée[10], la violence puise ses origines dans la non- satisfaction des besoins humains fondamentaux et universels. Ceux-ci sont de quatre sortes et présentent chacun une négation : ils renvoient à quatre types de violence extrême : l'extermination, l'holocauste silencieux, la répression et enfin la mort spirituelle. La sécheresse cyclique, les maladies endémiques, les crises épidémiques, la malnutrition et plus extensivement l'absence d'un système de santé fonctionnel décime lentement mais surement la population en atteignant les limites des mécanismes de survie d'autosubsistance. [...]
[...] Le jaloux portera ses sentiments non sur l'objet dérobé mais sur celui qui l'a dérobé. On lui a en quelque sorte volé la gloire l'idée que l'autre possède son objet devient intolérable. Les affects mobilisés ne se portent alors pas vers un obstacle physique en vue d'acquérir du pouvoir, de l'argent un territoire mais bien sûr des sentiments psychosociaux s'éloignant d'une finalité objective dénuée de tout caractère émotif. Le point à souligner afin de comprendre la résistance acharnée du gouvernement pourtant provisoire et la tentative d'acquisition des TI lutte est l'assimilation du fait de posséder au droit de posséder : le GFT, a délibérément exclut le clan Hawije et l'UIC de la réconciliation nationale, oubliant qu'il était un gouvernement temporaire, de jure, crée pour faciliter le processus qui légitimerait quiconque serait choisi par le peuple, par le biais d'élections crédibles. [...]
[...] La dépendance commerciale, financière, technologique et sociale aliène les pays du Tiers Monde et entraine le développement du sous-développement par un échangé inégal. La solution envisagée serait une rupture avec l'économie capitaliste mondiale nécessaire ; la déconnexion serait seule source d'une restructuration par un nationalisme autocentré. Dans un deuxième temps, rendons compte d'un point de vue alternatif sur la question : le désastre colonialiste en appellerait normalement aujourd'hui à une responsabilisation des Etats ex- colons (ici l'Italie) qui par un système de mandat provisoire par exemple serait tenu de mener des opérations d'imposition de la paix. [...]
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