Longtemps, la sociologie politique a semblé se désintéresser de l'Etat, préférant utiliser les notions de pouvoir, de système ou encore d'élite pour analyser les phénomènes de domination dans les sociétés contemporaines. Les recherches sur l'Etat apparaissent pourtant maintenant comme fondamentales, car elles permettent de donner toute sa mesure à la spécificité du politique. Loin de n'être qu'une fonction du système social se faisant jour de manière évolutionniste dans tous les types de société à un moment de leur histoire, loin de n'apparaître, dans une perspective tout aussi évolutionniste, que comme le simple instrument d'une classe dominante lui permettant d'exercer une coercition absolue et devant simplement disparaître, dépérir, une fois le capitalisme renversé, lié par conséquent à chaque fois à un moment spécifique d'organisation conflictuelle des forces sociales antagonistes, l'Etat doit se concevoir, avec Max Weber comme « une entreprise politique de caractère institutionnel dont la direction administrative revendique avec succès, dans l'application des règlements, le monopole de la contrainte physique légitime ».
[...] L'opinion publique n'existe pas, in Bourdieu, Questions de Sociologies, Editions de Minuit). Il développe ses reproches aux sondages d'opinion sur plusieurs points : les sondages présupposent des opinions qui ne vont pas de soi ; toutes les opinions ne se valent pas ; la liste des opinions dépend de celui qui interroge ( imposition de problématique). Allant dans la même direction que Pierre Bourdieu, Patrick Champagne défend l'idée que les sondages ne sont pas simplement une mesure de l'opinion, c'est aussi une possibilité pour le journaliste d'asseoir son pouvoir en parlant au nom de l'opinion publique on assiste à un renforcement du rôle du journaliste dans l'interaction avec le politique. [...]
[...] Activités politiques, activités politisantes, activités politisables. Participations sollicitées, participations non sollicitées par le gouvernement. Les participations sollicitées sont considérées comme les seules légitimes. Les participations non sollicitées sont soupçonnées de pouvoir porter atteinte à la démocratie et à l'équilibre général des pouvoirs. La séparation entre ces deux types de participation a évolué au cours du temps. Aujourd'hui, la démocratie, autrefois restreinte au vote, s'est élargie à d'autres formes de participation plus ou moins favorisées ou, à défaut, plus ou moins supportées. [...]
[...] Milbrath et Goal ont mis au point l'échelle suivante : Les spectateurs permanents s'intéressent beaucoup à la politique et la suive : votants, lectures, journaux, conduites publiques faite d'actions conventionnelles ou / et conventionnelles. Les spectateurs occasionnels votent moins, participation conventionnelle ou non de temps en temps, parfois. Les indifférents sont des non concernés, ils sont apathiques, immunisés. Attention ! Il peut y avoir des différences entre politique locale et politique nationale : l'échelle ici présentée correspond au niveau local. Les indicateurs politiques. Il existe plusieurs indicateurs dont certains ne sont pas rendus publics. [...]
[...] Il existe l'idée que les urnes expriment des opinions. En règle générale, l'opinion des urnes est quelque chose de sollicité : les gouvernants remettent en jeu leur mandat à échéances régulières. Cette opinion n'est pas toujours sollicitée comme dans les démocraties semi-directes ( Etats-Unis dans le cadre des Etats fédérés ; aux niveaux cantonal et fédéral en Suisse ; en Italie) dans le cadre du référendum d'initiative populaire. Mais dans de nombreux pays, le référendum est à l'initiative du Parlement. [...]
[...] Au sens rigoureusement réaliste, l'opinion publique, bien sûr, n'existe pas. Il est impossible en effet que l'ensemble des membres d'un groupe important aient tous des opinions sur tous les problèmes de l'heure ; impossible également d'agréger des jugements de nature et d'intensité différentes : les uns reposant sur des convictions fermes, d'autres sur des impressions fugitives, d'autres encore improvisés pour satisfaire un questionneur. L'opinion publique est un concept né de la nécessité pour le pouvoir ( politique) ou, au contraire, ses contestataires de mobiliser à leur profit un acquiescement supposé, afin d'en tirer une légitimité supérieure, lorsqu'il advient que les seules justifications fondées sur la force, la religion ou la tradition ( au sens wébérien) deviennent insuffisantes. [...]
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