Dans ses travaux visant à souligner les dangers du communautarisme, le philosophe Pierre-André Taguieff a écrit – je cite – « On a pu assister en France à la conversion d'une partie de l'intelligentsia à l'utopie multicommunautaire, dite souvent société multiculturelle ». Cette phrase témoigne bien des problèmes que certains lient à la présence d'une société multiculturelle. D'aucuns considèrent qu'une société dans laquelle cohabitent plusieurs cultures met en péril son unité. Il faut donc se demander si les sociétés multiculturelles sont condamnées à l'éclatement ? De nos jours, la majorité des sociétés peuvent être considérées comme des sociétés multiculturelles au sens le plus large, en raison de la mobilité des populations et des mouvements historiques de migration. Mais toutes ces sociétés ne sont pas soumises à des risques d'éclatement et ne font pas cohabiter des cultures affirmant leur spécificité. Il faut donc comprendre ce risque d'éclatement qui se concrétise par la désunion et savoir s'il peut être évité et comment.
En ce sens, il est possible, après avoir étudié quels sont les risques d'éclatement encourus par les sociétés multiculturelles, de voir comment ces risques sont partiellement réduits dans le cadre d'un universalisme abstrait, puis de voir qu'ils peuvent être entièrement surmontés par la mise en place parallèle de politiques spécifiques.
[...] Pour le comprendre, il faut étudier la manière dont les communautés culturelles peuvent cohabiter, autrement dit comment la société peut se prémunir de l'éclatement. L'universalisme abstrait, dont l'avatar spécifiquement français est le républicanisme, est un moyen pour la société de se prémunir de certains risques d'éclatement. L'universalisme abstrait, facteur d'égalité et facteur de stabilité D'abord, l'universalisme abstrait est facteur d'égalité et facteur de stabilité. Donc l'universalisme abstrait, c'est l'indifférence publique envers le particularisme. L'universalisme abstrait est volontairement aveugle, il ne distingue pas les citoyens et prône l'égalité principielle entre tous. [...]
[...] Il est toujours possible de rester optimistes se rappeler des propos de Dominique Schnapper, qui affirmait qu'en France la situation des tensions communautaires va se dégrader pendant les 10 ans à venir et que les solutions pourront être efficaces seulement ensuite. Bibliographie - Multiculturalisme, différence et démocratie, C.Taylor, Champs Flammarion - Une société fragmentée ? le multiculturalisme en débat, collectif CADIS, La découverte - Le communautarisme, mythes et réalités, L.Bouvet, Lignes de repères - Les identités en débat : intégration ou multiculturalisme ? [...]
[...] Le communautarisme mais vous verrez ça plus en détail dans l'exposé suivant est mis an avant dans les politiques des pays anglo- saxons notamment. L'approche universaliste permet, au contraire du communautarisme, de ne pas faire entrave à l'assimilation, processus d'adoption totale de la culture dominante, et de voir à long terme la possibilité de l'assimilation, ce que le modèle communautariste ne voie pas. Il évite l'ethnicisation de la société et la séparation communautaire. Le modèle communautariste fixe les communautés dans leur culture sans avoir de perspective d'assimilation, qui si elle réussit est une protection permanente contre la désunion dans les sociétés pluriethniques. [...]
[...] Il s'agit donc sans céder au communautarisme de rejet, de permettre des institutions reconnues de représentation des minorités culturelles ou de mettre en valeur le multiculturalisme de la société. Comme dans tout problème, il ne faut jamais négliger l'importance du symbole. Des mesures temporaires afin de faciliter l'intégration Le deuxième aspect qui permet d'éviter les risques d'éclatement, c'est l'application de mesures temporaires afin de faciliter l'intégration. Ces mesures peuvent être liées à la discrimination positive ou à l'aide publique spécifique à des communautés, et doivent rester temporaires. Elles permettent de résoudre certains problèmes, mais s'inscrivent dans un impératif d'intégration. [...]
[...] On peut prendre un exemple très actuel, qui est celui de la Belgique ou les Flamands et les Wallons, même si l'éclatement de la Belgique qui est parfois prédit par certains est loin d'être inéluctable. Pour le cas des revendications régionales, prenez par exemple la Corse. Ce sont dans tous ces cas un rejet d'une identité commune à tous qui conduit la société à risquer l'éclatement. II/ . sont partiellement éliminés dans le cadre d'un universalisme abstrait On a vu les principaux risques d'éclatement des sociétés multiculturelles. Mais ces risques sont-ils insolubles et inaltérables ? [...]
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