La relation qui unit la France à l'Eglise catholique est relativement ancienne puisque, pendant des siècles, elle s'est sentie fille aînée de l'Eglise. Avec la Révolution Française et l'établissement du principe de la liberté de conscience s'ouvrit la brèche dans le monopole de l'Eglise sur la direction des consciences, le Bonapartisme soulignant quant à lui le rôle régulateur de l'Etat dans le bon fonctionnement des cultes. L'Empereur français avait en outre reconnu le pluralisme religieux en imposant aux protestants et aux juifs, aux côtés des catholiques, des institutions représentatives. Cependant, l'avènement de la Troisième République va marquer un point de rupture dans cette continuité et dans ces bons rapports entre Eglise et Etat. La loi de 1905 de séparation matérialisant leur séparation avait indiqué que la religion était une affaire privée. Ce
texte de référence pour l'analyse, à l'aune de la seconde moitié du XXe siècle, du thème traitant de l'Eglise catholique et de la société française depuis 1945 est le point de départ permettant de comprendre l'évolution vers une sécularisation, une décléricalisation et une déchristianisation de la société française.
Venons-en donc à présent à l'évolution des relations entre l'Eglise catholique et la société française depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Cette-dernière est particulièrement intéressante car elle met en évidence les contradictions, les rapports de force pouvant exister entre ces deux institutions. Assiste-t-on à une période de vitalité du catholicisme ou, au contraire, à un déclin de son influence au sein de la société française ?
[...] Ainsi, cette capacité d'influence de la sphère privée ( religion ) sur la sphère publique permet de relativiser la sécularisation de la société française, même s'il ne faut pas pour autant oublier que ces deux éléments ne doivent pas être analysés dans la même optique puisque l'on est passé d'une domination clairement établie à une domination davantage implicite, indirecte. On peut donc en conclure, au terme de cette analyse, à la profonde transformation qu'a connu l'Eglise catholique au cours de la seconde moitié du XXe siècle. Les évolutions de l'Eglise doivent en outre être reliées aux évolutions de la société française, cette dernière faisant tout ce qui est envisageable et possible pour elle pour s'y adapter. [...]
[...] Le premier est sans doute sa perception sur le mode festif, c'est à dire qu'elle se présente comme une pratique devant être reliée à un évènement exceptionnel. Ainsi, même si les manifestations des pratiques religieuses sont plus restreintes qu'auparavant ( notamment du fait de la diminution de la pratique privée celles ci sont aujourd'hui médiatisées et portées sur le devant de la scène. En outre, elles ne doivent pas être perçues comme routinières, quasi obligatoires mais comme un nouveau moyen de reconnaissance, de manifestation plus ou moins ponctuelle d'appartenance à un groupe ( élément identitaire qui sera évoqué par la suite On peut de ce point de vue rappeler les pèlerinages aux grands sanctuaires de dévotion mariale ou bien les Journées Mondiales de la Jeunesse. [...]
[...] La lutte pour la structuration de la société ayant opposé au cours de la première moitié du XXe siècle l'Eglise catholique à la troisième République illustre parfaitement le fait que désormais celle ci n'est plus l'unique pôle structurant de la société. En outre, le mouvement de Modernité qui s'est développé dans l'ensemble des sociétés occidentales semble être un second argument permettant d'expliquer la baisse de l'influence religieuse. Les nouvelles pratiques ( valeurs et comportements ) qui sont nées de cette période de prospérité économique et donc d'amélioration des conditions de vie de la population expliquent l'affaiblissement de la croyance religieuse. [...]
[...] En effet, même si les éléments liés à la décléricalisation ( baisse de l'engagement religieux ) et à la déchristianisation ( diminution des pratiques ) ne peuvent objectivement être remis en cause, il n'en demeure pas moins que la population française continue, pour une large part d'entre elle en tout cas, à se considérer comme catholique ( les deux tiers de la population française Néanmoins, ce sentiment d'appartenance n'est pas transformé en acceptation et respect des dogmes et des valeurs de cette religion puisque les mariages diminuent, l'avortement et la contraception s'imposent, l'homosexualité est tolérée et les croyances telles que la résurrection s'effondrent. Ces constats mettent donc en lumière la capacité de l'Eglise française d'adaptation aux mœurs de la société. En effet, il apparaît difficilement envisageable qu'il en soit autrement à l'heure actuelle en France, pays de tolérance, tolérance religieuse en outre. [...]
[...] En 1954, René Coty est le premier catholique élu Président de la République depuis Mac Mahon. On peut donc en déduire qu'au cours des années 1950, l'Eglise a trouvé un nouvel équilibre dans ses rapports avec l'Etat, mais elle est également parvenue à influencer différents milieux par sa présence et ses actions. On peut également évoquer le fait que dans les paroisses, curés et vicaires animent catéchismes et clubs de football, encadrent les jeunes et visitent les personnes âgées ) ( . [...]
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