Chaque État démocratique reconnaît en son sein sa société civile, et se trouve contraint à dialoguer avec elle, comme l'a montré la crise du Contrat Première Embauche en France, ou lui accorde carrément une légitimité, avec, toujours en France, la place qui lui est offerte au Conseil Économique et Social. On peut cependant se demander si cette « vie sociale organisée, qui est volontaire, largement autosuffisante et autonome de l'État »1 est comme l'État, affectée par la mondialisation. Celle-ci, en rendant les économies, mais également la sécurité, la santé, la culture, etc. de plus en plus interdépendante, conduit à des actions conjointes entre États sur des sujets d'intérêts régionaux ou mondiaux. Les sociétés civiles sont-elles soumises au même processus d'actions conjointes ?
Ainsi, assiste-t-on à l'émergence d'une « société civile internationale » ? Si oui, quel est son impact pour la théorie des relations internationales ?
Il convient donc d'examiner, en pratique, les faits qui conduisent à admettre l'existence d'une telle société civile sur la scène internationale (I), avant d'en étudier les répercussions théoriques (II).
[...] Bibliographie Badie, Bertrand, et Marie-Claude Smouts Le retournement du monde (3e éd.), Paris : Presses de Sciences Po, p 66. Battistella, Dario La perspective transnationaliste in Théories des relations internationales, Paris : Presses de Sciences Po, pp 175-204. Dictionnaire de l'Académie Française En ligne (page consultée le 05 avril 2006) Diamond, Larry Towards Democratic Consolidation Journal of Democracy Baltimore: Johns Hopkins University Press, p 5. Kaiser, Karl La politique transnationale. Vers une théorie de la politique multinationale in Philippe Braillard, Théories des relations internationales, Paris : PUF pp 222-247. [...]
[...] Ainsi, assiste-t-on à l'émergence d'une société civile internationale ? Si oui, quel est son impact pour la théorie des relations internationales ? Il convient donc d'examiner, en pratique, les faits qui conduisent à admettre l'existence d'une telle société civile sur la scène internationale avant d'en étudier les répercussions théoriques (II). L'émergence d'une société civile internationale Une tentative de définition Face aux nouveaux défis et nouveaux problèmes auxquels fait face la planète, les dirigeants étatiques semblent avoir perdu, sinon le monopole de l'action, le monopole des solutions présentées. [...]
[...] Pouligny, Béatrice Une société civile internationale? in Critique internationale Paris : Presses de Sciences Po, pp 120-121. Voir le Dictionnaire de l'Académie Française En ligne (page consultée le 05 avril 2006) World Bank-Civil Society Collaboration. Progress Report for Fiscal years 2000 and 2001 [Collaboration entre la Banque mondiale et la société civile. Rapport 2000-2001], Washington Védrine Hubert (avec Dominique Moïsi) Quelle " société civile internationale " ? in Les cartes de la France à l'heure de la mondialisation, Paris : Fayard pp.20-23. [...]
[...] ] déterminent leur comportement international or n'est-ce pas une partie de la société civile internationale qui se veut porte-parole de ce contexte social transnational? Ainsi, pour ce qui a trait au concept de société civile internationale, on peut dire que les libéraux ont gagné la bataille théorique face aux réalistes. La conséquence de cela est d'une part la nécessité pour les tenants d'une approche stato-centré des relations internationales d'inclure dans leur théorie la société civile internationale comme un acteur nouveau, mais majeur ; et d'autre part pour les tenants d'une approche en termes d'interdépendance de prendre en compte que la forme principale de société civile internationale est celle qui conteste les bienfaits de cette interdépendance, mais également que les acteurs de cette société civile agissent de manière détachée et autonome de l'État. [...]
[...] Quel est l'impact de cela sur les théories des relations internationales? La société civile internationale et les théories des relations internationales L'impact sur les théories réaliste et libérale La vision réaliste des relations internationales ne semble guère concevoir une société civile internationale influente et autonome sur la scène internationale. Dans une approche stato-centrée, il n'y a que l'État central, et plus précisément l'exécutif de cet État qui joue un rôle en politique internationale. Si les autres acteurs ne sont pas niés, ils sont négligés. [...]
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