Le socialisme moderne français est issu d'une double filiation, à la fois marxiste et jaurèsiste.
La filiation marxiste :
Elle est fièrement revendiquée par la partie française de l'Internationale Ouvrière qui au congrès de Tour en 1920 fonde la SFIO dont le PCF en sera issu par à l'occasion d'une scission. Ce dernier reconnaîtra une sorte d'allégeance à la révolution d'octobre et s'alignera sur les idéologies de Moscou. Le socialiste est alors le « social traitre », l'homme à abattre. Les communistes vont ensuite opter pour la stratégie d'un Front Populaire et souhaiteront gouverner avec les socialistes ce qui sera mis en pratique à partir de 1936.
En 1939, le pacte germano-soviétique va permettre de gagner du temps mais les députés communistes seront finalement relevés au moment de l'entrée en guerre. Les allemands se retourneront à leur tour contre les communistes en 1941 ; ces derniers vont dès lors souhaiter rentrer dans la résistance et tueront pour cela les officiers allemands ; des rafles s'en suivirent. Les communistes participeront en 1944 au gouvernement de De Gaulle mais en 1947, ils déclenchent une grève générale. Force Ouvrière (FO) sera créé à cette occasion.
En 1970, ils reviennent dans les sphères du débat démocratique mais se voient relayer derrière les socialistes sur le fond de la scène ; en 1979, ils finissent par s'en désolidariser. La SFIO aura gardé un langage marxiste jusqu'à l'arriver de Mitterrand en 1981, toutefois dans la pratique, ils ne seront pas tant marxistes que cela.
Le courant jaurèsiste :
Ce deuxième courant, inspiré par Jaurès, est d'essence républicaine : il s'agit d'une acception dans laquelle il faut respecter le cadre légale afin d'assurer la transformation démocratique de la société. Se faisant, les socialistes deviennent hyper radicaux en refusant de changer le système sans respecter ses lois : « le parti socialiste devient un système de ruse contre ce qu'il admet comme la plus solide réalité (le capitalisme) » (Berl). Après Jaurès, le socialisme du 20ème siècle sera marqué par la pensée de Léon Blum.
[...] Le procès fut dès lors arrêté. Blum reviendra après une déportation et redeviendra président du Conseil sous la IVème République. Il négocie les accords Blum-Byrnes en contrepartie de quoi il réservera les écrans de cinéma aux films américains (volonté globale démontrée par ces accords de mettre en place une idéologie dont l'art est un des vecteurs de propagande). En 1946, De Gaulle dira que le chef d'État doit être au dessus des partis politiques et ne doit donc pas être élu par les parlementaires. [...]
[...] Dans cet esprit, il va s'opposer aux socialistes et au gouvernement des Guy Mollet. Il s'opposera plus précisément sur la question algérienne : l'origine du drame vient de ce que la politique d'assimilation visant à donner progressivement des droits politiques, économiques et sociaux identiques aux Algériens est trop lente face aux promesses françaises. Du coup, seul le recours à la violence était alors laissé aux Algériens : ce qui a compromis le destin de l'union française, c'est l'éternel aveuglement, l'éternel égoïsme conservateur et colonialiste, l'incompréhension des autochtones et le recours à la police répressive en guise de solution politique Durant la guerre d'Algérie de 1954 à 1962 et avec l'arrivée de Guy Mollet donnant les pleins pouvoirs à l'armée, le phénomène des tortures généralisées est apparu. [...]
[...] La France s'engage alors dans la guerre d'Indochine qui le poussera à prendre des positions tranchées contre. En 1953, il est appelé à former un gouvernement : gouverner c'est choisir, il faut les moyens de sa politique ; il ne sera finalement pas investi. C'est au moment de la chute de Dien bien phû (voir le film) qu'on refera une nouvelle fois appel à lui ; selon Bidault, nous n'avons plus que le 2 de trèfle et le 3 de carreau Pierre Mendès-France se donnera 2 mois pour résoudre la situation auquel cas il démissionnera. [...]
[...] La conquête du pouvoir : Pour Léon Blum, la conquête révolutionnaire du pouvoir est la prise de l'autorité centrale par n'importe quel moyen : il n'y a pas un socialiste qui puisse consentir à se laisser enfermer dans la légalité Pour lui, la conquête du pouvoir est quelque chose de clair, une rupture avec l'ordre antérieur, une vacance de la légalité : c'est vers tout le pouvoir pour tout le socialisme que le parti doit aller La participation au pouvoir : Blum distingue avec subtilité la prise du pouvoir de sa participation. Cette dernière est composée de portefeuilles ministériels dans un gouvernement de bourgeoisie. Le but est ici purement préventif, il s'agit de barrer la route au fascisme et de priver le capitalisme de sa force d'agression. Par le biais de cette participation, il s'agit de gérer au mieux les intérêts du prolétariat pendant une période donnée et dans le cadre de l'existant. Ironie de l'histoire, en 1946, Guy Mollet prend la SFIO en mains et combattra Léon Blum. [...]
[...] Le parlement ne récupère dès lors qu'un rôle diminué. Il s'ensuit que le rôle des députés a changé, ils ne sont devenus que des portes-paroles, des émissaires plaidants pour l'obtention de leurs mandats. Pour lui, le référendum est une avancée si les questions posées ne sont pas des plébiscites personnels. La constitution de 1958 n'est pas forcément une bonne chose, aussi il refusera de se porter candidat aux présidentielles. Mendès-France rejette le gaullisme ainsi que la personnalisation du pouvoir qui l'accompagne ; ce n'est pas la personnalisation en elle-même qu'il réfute, mais plutôt la manque d'idée que masque cette trop grande personnalisation. [...]
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