Produit de la fusion de deux groupes, l'AGAT de Ferdinand Lassale et le VDA de Liebknecht et Bebel. Le premier est implanté en Allemagne du Nord, est très étatiste ; le second a ses racines en Allemagne du Sud et se rattache à une tradition démocratique.
Ces deux groupes s'unifient au congrès de Gotha en 1875. Il est interdit en 1878, et ce jusqu'en 1890. C'est au cours de cette période que le chancelier Bismarck va promulguer de grandes lois sociales (assurances sociales en 1883, assurances vieillesse en 1889...) qui vont dessiner le prototype allemand d'un embryon d'Etat social (...)
[...] Son influence est immense, et toute une série de pays vont adopter des programmes et structures calqués sur ceux du parti social-démocrate allemand : Pays-Bas, Scandinavie Avant 1914, le SPD est un objet très original, s'appuyant sur le suffrage universel et l'industrialisation de l'Allemagne, un lien avec l'organisation syndicale et prétend être l'expression vivante et légitime des théories de Karl Marx. En revanche, il constitue à la fois le représentant du monde ouvrier et la gauche à lui tout seul. C'est le rocher de Gibraltar du socialisme II. Le cas français. Une naissance difficile. [...]
[...] C'est un parti très puissant, soutenu par un nombre croissant d'électeurs et d'adhérents et une presse importante. Mais la principale caractéristique du SPD est qu'il institue autour de lui une contre-société : il s'agit à la fois d'une préfiguration de l'avenir mais aussi une capacité d'offrir aux adhérents du parti un micro milieu de vie qui permet de trouver toutes les formes d'organisation sociale (loisirs, cours du soir, placer son épargne dans une banque gérée par les syndicats, s'habiller dans une coopérative En revanche, le parti présente certaines faiblesses, à la fois géographiques et sociales : il n'est pas implanté également dans toutes les partis du pays, plus faible au sud qu'au nord (Sarre, Bavière, Rhénanie, etc.) car concurrencé par la puissance de l'Eglise catholique. [...]
[...] Par ailleurs, comme en France, le mouvement socialiste est extrêmement divisé : la Social Democrat Federation fondée en 1881 par le banquier Hyndman, ne compte que adhérents ; la Socialist League, datant de 1884 par le poète William Morris ; le plus important est la Fabian Society (société fabienne), qui tire son nom du consul Fabius, animée par le couple d'intellectuels Sidney & Beatrice Webb, rejoints par d'autres grands noms comme Orson Welles ou George Bernard Shaw. C'est la seule tentative de développement d'un socialisme qui se veut scientifique, se détachant de Marx. Ses théories sont l'épanouissement normal et légitime de l'idéal démocratique. La fin du XIXème siècle est marquée par une grande crise économique, qui rend impossible la poursuite de l'alliance avec le parti libéral. En 1893 est lancée une première tentative de nouveau parti socialiste, l'Independant Labour Party, sous l'égide du mineur écossais K. Hardy. En 1895, les élections voient l'effondrement du parti libéral. [...]
[...] Dès lors, le mouvement syndical se développe en dehors du strict cadre socialiste, la CGT fondée en 1895 affirmant son indépendance et son caractère apolitique. La SFIO résulte de l'unification de 5 petits partis socialistes français : le Parti Ouvrier Français (POF) de Jules Guesde, marxiste et dont le gendre de Marx, Paul Lafargue est membre, qui compte adhérents et a conquis les premières mairies socialistes dans le pays comme Roubaix ; la Fédération des Travailleurs Socialistes de Paul Brousse, courant qui développe l'idéologie dite possibiliste (essayer d'obtenir ce qu'il est possible d'obtenir, et ce par le développement des services publics municipaux) ; le Parti Ouvrier Socialiste Révolutionnaire, de Jean Allemane, courant issu du monde ouvrier et assez proche des syndicalistes révolutionnaires ; le Parti Socialiste Révolutionnaire, de Paul Blanqui ; et enfin toute une mouvance, appelée les socialistes indépendants, parmi lesquels on trouve de grandes figures comme Jaurès, Viviani, Millerand, Aristide Briand. [...]
[...] Le droit syndical y existe depuis 1824, et la centrale syndicale des Trade Unions depuis 1808. La centrale syndicale appelle à chaque consultation à voter en faveur du parti libéral, qui est alors le parti de gauche, et ce en échange de la prise en compte de revendications syndicales (ce qui se fait toujours aux Etats-Unis avec les démocrates) = alliance instituée entre syndicats et parti libéral Jusqu'en 1880, c'est un mouvement syndical qui est réservé aux travailleurs qualifiés. A ce moment-là intervient une révolte des travailleurs non- qualifiés, qui obtiennent de pouvoir se syndiquer et modifiant ainsi la physionomie. [...]
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