Cet ouvrage est issu d'une coopération franco-québécoise qui a trouvé son origine dans le colloque Valeurs et pratiques du développement durable, qui s'est tenu à Paris en octobre 2003. Ce colloque regroupait des experts de différents domaines : sociologie, éthique, ingénierie, philosophie, agronomie, politique, biologie… spécialisés dans ce domaine. Il a été rédigé sous la direction de Marie-Claude Smouts. Directrice honoraire de recherche au CNRS et ancienne directrice du CERI (Centre d'Etudes et de Recherches Internationales), elle est spécialiste des relations internationales. Elle est l'auteur, entre autre, des organisations internationales (2005) et des Nouvelles relations internationales : pratiques et théories (1998).
Le livre étudié ici traite la notion de développement durable, et particulièrement, des représentations qu'en ont le monde politique, la société civile et les entreprises. Sa problématique est de savoir comment, en l'espace d'une trentaine d'années, cette notion est perçue ? Comment cette perception s'est formée ? Quelles en sont les conséquences effectives sur les actions menées ?
Dans un premier temps, je résumerai la thèse développée, en suivant la démarche adoptée dans le livre : présentation des valeurs attribuées au développement durable, place du développement durable dans la sphère politique, perception qu'en ont la société civile et les entreprises. Ensuite, j'expliciterai le cadre rédaction du livre, avant de soulever quelques critiques.
[...] Pour y faire face, il semble nécessaire de mettre en place un projet global, reposant sur le développement durable, et géographiquement, et dans les différentes activités humaines. Par exemple, on parle aujourd'hui d'une sixième période d'extinction massive de la biodiversité du fait de l'Homme, qui entraine des dérèglements climatiques ou encore la disparition croissante de nombreuses espèces. Ces éléments sont peut-être encore peu probants du fait d'une diversité horizontale (lorsqu'une seule espèce disparaît, celle-ci est remplacée par une ou plusieurs autres, ce qui n'a pas d'impact à court terme, mais en a à long terme) mais les faibles connaissances actuelles (tant politiques et économiques qu'écologiques) impliquent une certaine précaution, qui se traduit par le maintien des services écologiques qui ne pourront être remplacés par la technique humaine qui passe par le respect de l'équilibre entre les trois piliers, l'économie, le social et l'environnement. [...]
[...] Ainsi, il s'agit plus de prolonger la diplomatie française traditionnelle par cette diplomatie du développement durable, qui permet d'insister sur le multilatéralisme et les valeurs morales, points traditionnels de la diplomatie française. Cet exemple illustre à lui seul l'ensemble du constat dressé dans le livre : la place importante acquise par le développement durable dans les perceptions de l'ensemble des acteurs sociétaux, mais place qui ne se traduit pas (encore par des actions suffisantes pour répondre aux nouveaux défis globaux. [...]
[...] A partir de cette période charnière, l'introduction de la problématique du développement durable dans le domaine politique entraîne la prise en compte de la valeur et des intérêts des biens naturels dans l'action publique. L'émergence de la question du développement durable comme nouvel enjeu a aussi participé à la modification du rapport gouvernants/gouvernés, ce qui est illustré par le statut de l'information. L'essor de l'Etat providence au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale entraine la reconnaissance du droit d'accès à l'information des citoyens, ce qui favorise l'alignement des gouvernants et des citoyens sur la question du développement durable. [...]
[...] Pour répondre à cet enjeu, et mettre en place un projet global dans le quel le développement durable est amené à jouer une place centrale le consensus, basé sur une libre adhésion indépendante de toute idéologie, semble la solution la plus efficace et la plus morale. Pour une chronologie plus précise, voir le site de la documentation française : http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/developpement- durable/accords-internationaux.shtml (visité le 21 novembre 2007) L'éthique environnementale en perspective, J. Delord, Sciences Sociales, n°49 ; juillet-août 2005 Voir également Le verdissement de l'opinion publique, J.-P. Bozonnet, Sciences Sociales, n°49 juillet-août 2005 Idéologie, in Vocabulaire de la philosophie et des sciences humaines, Louis-Marie Morfaux, Armand Colin, Paris 157). [...]
[...] En effet, le secteur privé également se voit contraint de prendre en compte le développement durable dans ses activités. Face à une pression croissante de la société civile, s'est développée la RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises), depuis le début des années 1980. Cette RSE serait la réponse à la volonté des actionnaires d'un respect supérieur de l'environnement, qui se traduit par l'intégration de manière volontaire des préoccupations sociales, politiques et environnementales dans la pratique des entreprises. Elle se caractérise par la création d'actions multilatérales pour répondre à l'universalisation des enjeux. [...]
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