« Les antisémites seront nos meilleurs alliés ». Herzl, celui que l'on considère comme le père fondateur du mouvement politique juif, le sionisme, s'exprimait ainsi dans son œuvre majeure, l'Etat des juifs (février 1896).
Le judaïsme est la plus ancienne religion du Livre. Il s'agit de la forme prise par la religion israélite après la destruction (587 avt JC) du Temple de Jérusalem par les Romains, et l'Exil (587-538 avt JC). Selon la Bible (l'Ancien Testament des Chrétiens), cette religion aurait été fondée par Abraham et devenue celle de l'ancien Israël dont Dieu (Yahvé) aurait fait la Terre Promise. La Loi écrite du judaïsme aurait été révélée à Moïse sur le mont Sinaï par Dieu (c'est la Torah, « la Doctrine ») qui aurait conclu avec le peuple juif une "alliance" engageant sa loyauté. Une loi orale (La Mishna), explicitant la loi écrite, est contenue dans le Talmud.
Le judaïsme regroupe aujourd'hui quelques 13 millions de fidèles, dont approximativement 5 millions dans l'Etat d'Israël. La diaspora juive se retrouve essentiellement en Europe et aux Etats-Unis. La religion juive se différencie des autres monothéismes, en ce qu'elle se veut constituer un peuple au sens premier du terme. Le sentiment d'appartenance à un même destin est la caractéristique première de ceux qui se réclament de cette véritable identité juive. De cette identité émerge une culture et un mode de vie particulier. On parle alors de « judéité » ou encore de « judaïté ». Il convient par ailleurs de définir quelques termes couramment confondus. D'une part, le terme « sémite » aujourd'hui tombé en désuétude, désigne les peuples originaires d'Asie occidentale, descendants du fils de Noé, Sem, et parlant les langues dites sémitiques (arabe, hébreu, araméen, etc). Il s'applique aux peuples et tribus bibliques. D'autre part, la Bible nomme comme « hébreux » les tribus sémitiques installées en terre de Canaan (Palestine) sous la conduite d'Abraham (épisode relaté par la Genèse, Chapitre 12). Ceux qui s'installèrent en Egypte avec Joseph, furent contraints à l'esclavage (L'Exil), puis furent libérés par Moïse qui les ramenèrent sur la Terre Promise. Ils prirent par la suite le nom de Judéen. Les Evangiles désignent alors comme Hébreux, les juifs de Palestine parlant l'araméen. Israël, de l'hébreu « qui lutte avec Dieu », est quant à lui le nom donné au patriarche Jacob. Les Hébreux se réclamant de ce patriarche se présentent comme les « fils d'Israël », ou peuple d'Israël. Le terme se réfère alors à la terre promise par Yahvé à Abraham pour les Hébreux. Les israélites sont donc les descendants du peuple d'Israël, formé par les douze fils de Jacob.
Cette notion fondamentale de peuple élu est le nœud de l'identité juive. Les antagonismes dont il a souffert à travers son histoire (tout d'abord par les Chrétiens, puis avec l'émergence d'un antisémitisme latent jusqu'au drame de l'Holocauste), ont nourri un nationalisme revendicatif. Le courant mystique reposant sur le mythe biblique de la Terre Promise, et celui du peuple élu, s'est vu abordé dans une perspective de politique de nationalité à la fin du 19ème siècle, par Théodor Herzl et sa doctrine contenue dans L'Etat juif (1896). Le sionisme (de Sion, montagne de Jérusalem) s'établit dès lors en mouvement politique, revendiquant la constitution d'un Etat juif en Palestine. De la création d'un Fonds National Juif pour le rachat des terres en Palestine, au plan de partage adopté par l'ONU en 1948, en passant par le mouvement migratoire relatif à la Déclaration Balfour en 1917, le mouvement sioniste n'a eu de cesse de renforcer ses revendications, nourries par un antisémitisme historique. De par ses aspects religieux, par le concept même de judéité, et enfin par les détours politiques pris par le mouvement sioniste, il semblerait que comme Marc Twain le rappelle, les Juifs se considèrent être « comme tout le monde, mais seulement un petit plus »…
En ce cas, le mouvement sioniste, n'est-il pas un instrument politique au service d'un nationalisme culturel exacerbé ?
[...] À l'été 1948, la force israélienne est bien structurée, correctement armée. Jusqu'en 1967, l'armée israélienne ne va donc cesser de se développer, et devient la première armée de la région. Pour compenser l'infériorité numérique, deux solutions sont adoptées: un système de conscription extrêmement large: chaque citoyen fait un service militaire, puis des périodes militaires de plusieurs semaines, chaque année. Il est donc parfaitement entraîné, et mobilisable à tout moment. le choix d'une grande puissance de feu par l'adoption d'armes de hautes technologies (en particulier chars et aviation). [...]
[...] Celui-ci a maintenant le devoir de judaïser tout Eretz Israël. Cela doit permettre au peuple juif d'obéir à Dieu, de gagner son salut, et d'obtenir la venue du Messie. Il se lance dès les années 1970 (surtout la faction "des jeunes", plus radicale) dans une activité de colonisation intensive, parfois illégale, à travers des groupes de militants, comme ceux du "Bloc de la foi" Grand Israël religieux. Eretz Israël est un droit et une obligation imposée par Dieu. - Courant du Grand Israël sécuritaire, incarné par le Likoud. [...]
[...] Israël, même dominé par des partis socialistes, échoue largement devant le problème de la pauvreté des Séfarades, qui restent assez largement à la porte de la modernité économique. - La perception des Séfarades par l'élite sioniste. Celle-ci est d'origine européenne. Elle n'a culturellement quasiment rien en commun avec les Juifs orientaux, si ce n'est le sentiment d'être juif. Même la religion n'est que partiellement un facteur d'intégration : les Ashkénazes sont peu pratiquants, voire pour certains agressivement athées. On notera un mépris certain, ou au moins un manque complet de compréhension. [...]
[...] Le Juifs sont considérés comme des étrangers par les bourgeois mais aussi par les prolétaires et représentent selon lui un sous-prolétariat. Il propose ainsi de créer en Palestine le premier territoire de prolétariat libre au monde. C'est de sa philosophie dont seront nourris tous les jeunes Juifs de la Seconde Aliyah (1904-1914) qui installeront les kibboutzim à l'éthique profane et émancipée. Il existe aussi un anarcho-sionisme qui demande la création d'un foyer national révolutionnaire sans Etat. Un sionisme laïc de droit existe également, mené par les œuvres de Jabotinsky. [...]
[...] L'émergence de l'idée sioniste se place au confluent de multiples influences. Il naît en Europe orientale, qui au milieu du 19ème siècle, rassemble près de 80% des juifs du monde. Le mouvement est solidaire d'un vaste mouvement nationalitaire européen, "le printemps des peuples" de 1848 et plus généralement du Risorgimento italien. Il s'agit de la renaissance culturelle et romantique des nations (Herder, Renan), initiée par la Révolution Française. Cela se traduit, dans le monde juif d'Europe orientale, par une réappropriation culturelle de l'hébreu comme langue littéraire (Abraham Mapou), initiée par ceux que l'on nomme "les Lumières juives", les maskilim. [...]
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