Ayant qualifié il y a deux semaines Barack Obama de "jeune, beau et même bronzé", puis qualifiant ses détracteurs d'"imbéciles" et de "couillons" Silvio Berlusconi, ne lasse pas de surprendre. Il fascine tout le monde par son charisme, son étrange humour, son langage cru mais aussi son parcours professionnel et politique, sa démagogie et sa mégalomanie.
En quoi la personnalité et l'expérience de Berlusconi lui ont permis de créer une nouvelle pratique du pouvoir ?
Le 29 septembre 1936 à Milan, il nait d'une famille de modeste fortune (son père est employé de banque, sa mère est mère au foyer). Il étudie dans un institut religieux puis il étudie le droit à l'université de Milan où il sera diplômé en 1961. Pour payer ses études, il travaille dans des métiers à bas salaire comme vendeur de brosses à dents, animateur de croisière. Il est père de 5 enfants (deux de son premier mariage et trois de son deuxième). Les valeurs de la famille et de l'amitié sont essentielles dans la vie de Berlusconi. Par exemple, les dirigeants de ses différentes sociétés sont ses proches.
[...] Puis, Berlusconi élargit son domaine de compétences en créant des nouvelles chaînes de télévision profitant de la fin du monopole des médias par l'Etat et donc l'avènement des télévisions privées. En 1980, il acquiert un pouvoir médiatique conséquent : cinq chaînes lui appartiennent et il contrôle une quinzaine d'autres chaînes. C'est pourquoi on le surnomme Sua Emittenza (l'éminence des ondes). Il amplifie son emprise sur les médias en achetant le journal Il Giornale en 1986 et la maison d'édition Mondadori en 1991. [...]
[...] Le financement de ses trente- quatre holdings est douteux comme l'ont démontré le député Veltri et le journaliste Travaglio dans L'odeur de l'argent. Pour éviter toutes arrestations, il se défend par la prescription (usant de la lenteur des procédures judiciaires) ou par la persuasion (il sera accusé plusieurs fois pour corruption de magistrats). Le président du Conseil et ami de Berlusconi, Bettino Craxi fait voter des décrets mettant fin au monopole des chaînes publiques ce qui permet à Sua Emittenza de régner sur l'espace médiatique. [...]
[...] Cependant, Berlusconi perd le pouvoir en 2005 pour le reprendre en 2008 avec une nouvelle coalition le Peuple de la Liberté à l'insu de Walter Veltroni. Il Cavaliere s'était engagé à séparer ses activités entrepreneuriales et politiques et pourtant il crée une nouvelle pratique du pouvoir qui est la synthèse de ces deux activités. III/ Sa personnalité et son expérience modernise la pratique du pouvoir en Italie Un nouvel entrepreneur politique L'opération judiciaire Mains propres menée par le parquet de Milan en 1992 a entrainé la fin des anciens partis traditionnels renouvelant ainsi le paysage politique italien. [...]
[...] La vie politique de Berlusconi semble avoir fait passée l'Italie du réenchantement au désenchantement car les promesses de celui-ci n'ont pas été tenues : l'économie est en perte de vitesse, le chômage est croissant et les finances publiques sont dégradées. Ses citations= - Mussolini n'a jamais tué personne ; il envoyait les gens passer leurs vacances en relégation - En parlant de Poutine l'anticommuniste qui a vécu le siège de Stalingrad alors que celui-ci est né en 1952 et était membre du KGB. Ses passions = - vaste collection d'art, - les antiquités, - les livres anciens - les plaisirs de sa villa en Sardaigne, - le football - . [...]
[...] Berlusconi est devenu un homme d'affaires suffisamment influent sur les responsables politiques et judiciaires pour protéger ses activités. Il ne lui reste qu'à conquérir le monde du politique afin de défendre au mieux ses affaires. Une prise de pouvoir discontinue En 1994, lorsque Berlusconi, à la tête d'une coalition (le Pôle de la liberté) et a été élu président du conseil, l'opinion internationale craint l'avènement d'une politique sociale et culturelle totalitaire. Dans le même temps, le peuple italien craint que son programme soit une utopie : quarante-cinq propositions qui insistent sur la liberté d'entreprendre, la diminution des obstacles administratifs, la défense de la propriété privée, la limitation des impôts, la grandeur de l'Italie en Europe Sept mois plus tard, la coalition se délite entrainant la démission de Berlusconi le 22 décembre 1994. [...]
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