Dans son ouvrage De l'Esprit des lois paru en 1748, Montesquieu qui est un moraliste, penseur et philosophe contemporain de l'époque des Lumières analyse la société et dégage la théorie de la séparation des pouvoirs pour contrer l'absolutisme royal très marqué au XVIIIe siècle. Selon lui le but essentiel de toute société est de préserver et de garantir la liberté des individus (I A), il s'inspire des travaux de Locke (avec son Essai sur le Gouvernement civil, 1690) et de la Constitution anglaise pour élaborer sa théorie (I B). Il détermine que la seule façon d'obtenir un gouvernement modéré, dont le but est la protection des libertés est de séparer les pouvoirs (II A) est de les répartir entre diverses institutions pour éviter qu'ils ne soient conservés entre les mains d'une seule et même personne (II B).
[...] La Constitution de l'Angleterre qui est établie sur la séparation des pouvoirs fournit donc une modèle de gouvernement modéré dont le but est la protection de la liberté. Montesquieu en déduit que le moyen par lequel "le pouvoir arrête le pouvoir" et qui permet de garantir la liberté des citoyens est la séparation des pouvoirs. II) La séparation des pouvoirs, garantie d'un régime libre La division des fonctions Montesquieu définit l'Etat dans son fonctionnement et dans les compétences exercées en trois pouvoirs qu'il appelle "puissances": . [...]
[...] L'organisation du pouvoir doit donc reposer sur sa répartition en organes indépendants les uns des autres, mais il doit tout de même y avoir une collaboration entre les différentes puissances qui doit s'accompagner d'un contrôle mutuel car une séparation stricte entraînerait des risques de blocage des institutions. Donc toutes les puissances doivent disposer du pouvoir d'empêcher, de s'opposer aux mesures prises par les autres puissances. C'est donc la séparation souple des puissances (ou pouvoirs) qui permet d'aboutir à un gouvernement modéré qui serait capable de préserver les libertés des citoyens. [...]
[...] Montesquieu fait l'annonce de "l'Etat de Droit"; système où il y a des lois garanties par une Constitution et où les attributs de la puissance étatique doivent s'exercer dans un cadre légal qui assure la protection effective des libertés; il s'inspire de la conception anglaise du "Rule of Law". Dans les chapitre IV il reprend l'idée déjà formulée par Aristote, Polybe, Cicéron et St Thomas d'Aquin selon laquelle la modération du pouvoir est la seule façon de garantir la liberté du régime. [...]
[...] La théorie des trois pouvoirs exposée par Montesquieu s'est systématiquement heurtée à la logique implacable de la tradition politique française et de la prédominance de l'exécutif. Aujourd'hui elle n'est même plus évoquée par la plupart des constitutionnalistes qui se sont ralliés massivement à la thèse dualiste. [...]
[...] Pour expliquer la répartition de ces pouvoirs Montesquieu prend exemple sur la Constitution d'Angleterre: . La puissance exécutrice doit être confiée à un monarque, de préférence un seul . La puissance législative doit être exercée par le "peuple en corps" car dans un Etat libre tout homme qui est censé avoir une âme libre est gouverné par lui même. Cependant cela est très difficilement réalisable dans les grands Etats et Montesquieu en est conscient donc il prône le bicaméralisme, les représentants du peuple partagent le législatif avec les nobles et ces deux groupes siègent dans des chambres différentes. [...]
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