Au moment où la détente internationale et l'emballement de la croissance ouvrent la voie de l'Ostpolitik et de l'approfondissement d'une Communauté économique élargie, offrant un nouveau souffle à l'Europe de l'Ouest, celle-ci se trouve confrontée à une crise interne dont le point culminant se situe au printemps 1968, l'épicentre dans la France de l'ère gaullienne finissante, mais dont le champ d'extension est beaucoup plus vaste. Crise sans lendemain dans l'ordre du politique et qui a d'ailleurs peu affecté, sauf en France et pendant une période brève, a vie intérieure des Etats, mais dont les retombées sont fortes, mesurées en termes de transformation des mœurs, de mentalités et de culture. Chercher le dénominateur commun entre « mars polonais », la révolte estudiantine à Paris au mois de mai et le « Printemps de Prague 1968 » semble très compliqué. Comme le reconnaissent les historiens comme les hommes politiques, pour l'instant le seul point commun de ces révoltes semble être le fait qu'elles ont toutes échoué, tandis que bon nombre de leurs participants ont, d'une manière ou d'une autre, dominé la vie politique de leur pays jusqu'à nos jours. La génération de 1968, en ce moment, lâche prise mais très lentement. Bon nombre de révoltés d'histoire se retrouvent aujourd'hui au Parlement européen à Strasbourg.
Les évènements de 1968 doivent être entendus comme des révoltes, et non des révolutions. En effet, une révolte est une action collective, généralement accompagnée de violences, par laquelle un groupe refuse l'autorité politique existante, la règle sociale établie, et s'apprête ou commence à les attaquer pour les détruire. La révolution, en revanche, constitue plutôt un changement brusque et important dans l'ordre social, moral : c'est une transformation complète.
Quelles interprétations et quels héritages peut-on déduire à l'heure actuelle des révoltes de 1968 ? Il s'agit en premier lieu d'observer un mouvement de contestation des sociétés d'après 1945, reposant sur des modèles idéaux façonnés par la jeunesse, pour ensuite analyser les différents héritages qu'auteurs, historiens, philosophes, ont attribué à ces révoltes.
[...] Les mouvements de 1968 sont apparus comme étant totalement inédits tant par leur ampleur que par leur caractère révolutionnaire. Cependant, s'ils ont bouleversé les structures universitaires, voire sociales et politiques comme en France, ces mouvements ne sont pas parvenus à bénéficier d'un soutien populaire véritable. Au-delà de ses faiblesses, la contestation a ouvert de nouvelles perspectives culturelles et sociales. Bibliographie - Lavabre M.C. Rey H., Les Mouvements de 1968, Casterman - Caute D dans le monde, Robert Laffon, Paris - K. [...]
[...] Toutes ont suscité et continuent de susciter un nouveau regard sur 1968. Entre 1968 et 1970, une partie des mouvements d'extrême gauche allemands et italiens constitue des groupes terroristes, tels que la Fraction Armée Rouge (R.A.F.) ou les Brigades Rouges, qui organisent rapidement une lutte armée meurtrière. Cette contestation par la violence de l'organisation politique et sociale se justifie, selon ses partisans, par le poids que représente le passé honteux des sociétés allemande (avec le nazisme) et italienne (en réaction au fascisme) sur la jeune génération. [...]
[...] Selon Bourdieu, les acquis de leurs parents ne sont guère pour eux des sujets de satisfaction car ils vont de soi. On assiste donc à un retournement du vocabulaire des pères contre leur autorité. Une contestation des structures sociétales auxquelles essaient d'être substitués de nouveaux modèles Une contestation générale L'impérialisme américain constitue une critique majeure, notamment par le refus de la Guerre du Vietnam. Il y a du Vietnam dans toutes les universités bien qu'en Allemagne cet anti-impérialisme américain est modéré par le fait que le droit à la manifestation fut garanti par les EUA. [...]
[...] Le concept d'autogestion devient le mot d'ordre des revendications impliquant une opposition déterminée aux normes imposées et tout refus d'un quelconque dirigisme externe. Le PCF n'est pas indemne de cette critique, car la bureaucratie est perçue comme un élément de formatage. Ceci révèle le caractère libertaire et d'émancipation des structures traditionnelles. En Italie, on fait une critique acerbe de la famille, renforcée par des slogans tels que je veux être un orphelin ; on projette de remplacer cette source d'oppression par un idéal collectif. [...]
[...] Dans ces deux pays, l'incompréhension ouvrière face aux aspirations étudiantes illustre les difficultés d'un mouvement de contestation idéaliste à séduire une catégorie socioprofessionnelle pourtant imaginée comme l'alliée logique de toute contestation des structures sociales. II- A la recherche d héritages concrets comme spirituels Une libéralisation indéniable des sociétés occidentales Une révolution avortée. On peut parler de révolution manquée : le monde étudiant connaît en France une explosion certes violente, mais somme toute relativement brève dans sa forme paroxystique. On parle même de révolution trahie: de la gauche sociale par la gauche politique. La rencontre n'a été que fugitive entre les étudiants et les ouvriers. [...]
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