Quelle sélection sociale des élites politiques est-elle la mieux adaptée à la démocratie ? La démocratie postule le gouvernement du peuple par le peuple. Pourtant, il apparaît un effet d'inadéquation sociale entre les élites politiques et le reste de la société civile (I), inadéquation qui n'est pas sans conséquences pour la démocratie (II)
[...] [ ] Diriger l'Etat, tenir l'Etat. [ ] Deux responsabilités qui peuvent, si on n'y prend garde, s'entrecroiser ou se confondre. Or rien n'est plus nuisible à la démocratie que la confusion des genres qui engendre la technocratie. Si on veut l'éviter, il faut définir clairement les responsabilités des uns et des autres et bien les séparer.[2] Les élites politiques ne sauraient par conséquent englober les membres de la haute administration, formant l'élite administrative, quand bien même ils auraient un cursus identique et collaboreraient dans l'exercice de leurs fonctions avec des membres de l'élite politique (les ministres notamment). [...]
[...] L'origine sociale correspond à la profession du père. Daniel Gaxie, dans un article publié dans la Revue Française de Science Politique dresse le portrait social des élites politiques. Il note que ces élites ont toutes une origine sociale plutôt élevée : Des données constantes sur plus d'un siècle attestent, par exemple, que l'indice de représentation politique au sein de la chambre basse s'accroît régulièrement quand on va des classes populaires aux classes supérieures, que toutes les catégories composant les classes supérieures [ ] sont constamment sur-représentées [ ] et, pour la plupart, très fortement sur-représentées, alors que toutes les fractions des classes moyennes ou populaires (à l'exception significative des instituteurs), sont sous-représentées dans l'hémicycle quand elles ne sont pas évincées.[6] Ainsi, le groupe des Républicains (Indépendants, Républicains Indépendants et Parti Républicain) tiennent le haut du pavé avec 98% des effectifs de leurs groupes parlementaires appartenant aux classes sociales supérieures. [...]
[...] Et les effets s'en font déjà sentir, avec le bouillonnant débat autour de la légitimité sociale des élites politiques dans la démocratie française. Le déchaînement des passions lié à l'entrée de banlieusards à Science-Po est en lui-même une avancée : les élites s'interrogent Peut-être auront-elles même bientôt des idées de réforme à proposer Bibliographie BAUER, Michel, BERTIN-MOUROT, Bénédicte, La triple exception française. A propos de la formation des élites, Esprit, Paris, n°236, octobre 1997 GAXIE, Daniel, Les logiques du recrutement politique, Revue Française de Science Politique Tome 1. [...]
[...] Cela n'est en revanche pas le cas de l'origine et de la position sociale des élites politiques. Colette Ysmal, dans sa notice sur les élites politiques, affirme ainsi que les leaders politiques, quel que soit l'indicateur retenu (profession, niveau d'études, revenus mais aussi origines sociales) appartiennent en effet prioritairement à la bourgeoisie ou aux couches moyennes élevées.[4]. Il est donc nécessaire d'observer l'origine et la position sociale des élites politiques. La position sociale correspond à la place qu'occupe l'élite concernée dans la hiérarchie sociale. [...]
[...] Elles renforceront l'émulation dans une institution où la formation vise à la prise de responsabilité dans une société multiple et complexe[13]. En fait, et bien qu'elle soit teintée de démagogie, l'initiative de l'IEP de Paris est une avancée fondamentale, même si le progrès n'est pas là ou l'on l'annonce En effet, la réforme ne changera sans doute rien aux logiques du recrutement social des élites politiques. Ce ne sont pas quelques dizaines d'iepiens chaque année qui vont faire accéder les fils d'ouvriers aux Palais de la République. [...]
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