Je vais tâcher de répondre à la question suivante : L'intervention belge, lors de la sécession du Katanga en juillet 1960 était-elle légitime ? Je vais commencer par vous présenter les faits, pour ensuite vous citer les acteurs internes et externes au conflit ; après cela j'apporterai des éléments de réponses dans le but de répondre à ma question de départ ; et finalement je présenterai l'impact de la structuration bipolaire sur la situation.
Le 11 juillet 1960, le Katanga fit sécession du gouvernement de Patrice Lumumba et déclara son indépendance. Les faits datent de quelques jours après la déclaration d'indépendance de la République démocratique du Congo, le 30 juin 1960. Ces événements se déroulèrent sous l'impulsion de Moïse Tshombé (président du Conseil des ministres de la province du Katanga) et des milieux d'affaires pro-occidentaux. En effet, « Le “nationalisme katangais” naît à l'approche de l'indépendance. Il bénéficie de l'appui des colons » . Le parti politique de Moïse Tshombé était le CONAKAT . L'indépendance du Katanga se trouvait en première place dans le programme du CONAKAT.
Les forces militaires sous l'égide des Nations Unies menèrent une campagne de deux ans pour réintégrer le Katanga au Congo. Cette campagne fut conclue par un plan de conciliation national : le plan U'Thant (du nom du troisième secrétaire général des Nations Unies qui élabora le plan). « Pendant 30 mois et 3 jours a existé et fonctionné une province congolaise en sécession, érigée en Etat de fait dont l'indépendance pourtant ne fut reconnue officiellement par aucun pays. » Le 14 janvier 1963, le Conseil des ministres présidé par M. Tshombé annonçait qu'il acceptait la réintégration du Katanga dans la République du Congo selon le schéma fixé par le plan U'Thant en aout 1962.
Le contexte de cette sécession est important pour comprendre les tenants et aboutissants de la crise : cela se passe quelques jours après l'indépendance, « […] l'armée congolaise se mutine. Des paras belges sont dépêchés sur place pour organiser le rapatriement de leurs compatriotes […] » , il règne une colère dans les casernes de la Force Publique.
[...] série Relations et institutions internationales Editions LIBRAIRIE ARMAND COLIN, Paris p.95 [viii] Discours d'indépendance prononcé par Tshombé le 11 juillet 1960, in Le Soir juillet 1960, p.1 Ibidem Je n'ai malheureusement pas pu retrouver cette note, je ne peux donc que me baser sur le fait que ce soit mentionné dans différents livres expliquant la sécession du Katanga GERARD LIBOIS Jules, op.cit., p.7 [xii] PASTEGER Romain, op.cit., p.6 [xiii] Télégramme du 12 juillet, adressé au Secrétaire Général par le Président et le Premier Ministre de la République du Congo, Document S/4382 [xiv] SALMON Jean J.A., op. cit. p.96 TATU Michel, in Le Monde juillet 1960, p.2 [xvi] Télégramme du 12 juillet, adressé au Secrétaire Général par le Président et le Premier Ministre de la République du Congo, Document S/4382 [xvii] Lettre du 31 juillet 1960 adressée au Président du Conseil de Sécurité par le Premier Ministre de la République du Congo, document du Conseil de Sécurité, S/4414, 1er aout 1960 [xviii] DE VOS Luc, ROOMS Etienne, DELOGE Pascal, STERKENDRIES Jean-Michel, Documents diplomatiques belges 1941-1960. [...]
[...] Dans un contexte de guerre froide, cela n'était évidemment pas souhaitable pour la Belgique. Le gouvernement Tshombé disposait en fait de deux soutiens. Premièrement : l'Union minière du Haut-Katanga (UMHK) qui était la plus grande société exploitante du Katanga et qui dépendait de la Société Générale de Belgique. L'UMHK aida d'ailleurs financièrement le Katanga, et c'est grâce à ces diverses aides que l'on dit de l'UMHK qu'elle était le pilier stable du Katanga indépendant Pourquoi l'Union minière du Haut-Katanga soutint- elle le gouvernement de Tshombé ? [...]
[...] Cette intervention était illégale. A partir du moment où une puissance se permettait de passer outre à la volonté d'un gouvernement indépendant, membre des Nations unies[xxxiv], toutes les interventions étrangères devenaient possibles. C'est par ce biais que l'URSS a pu manifester concrètement ses dispositions à venir en aide à Patrice Lumumba. Ce dernier n'était ni communiste ni socialiste. Nationaliste, au départ bien disposé à l'égard de l'Occident (il lança des appels à l'aide, répétés, aux Etats- Unis avant de se tourner vers Moscou), il finit par accepter l'aide soviétique. [...]
[...] Notamment lorsqu'ils empêchent l'avion de Kasa-Vubu et de Lumumba d'atterrir au Katanga. Ils pensent que la Belgique essaye de faire échouer les efforts sincères des autorités pour rétablir un régime normal au Katanga et au Congo. Le Gouvernement congolais estime également que la Belgique prend des décisions contraires à des décisions antérieures de l'Etat congolais. De plus, la Belgique met au service du gouvernement provincial katangais des officiers chargés de reprendre en main les forces armées locales, ce qui est contraire aux décisions de la capitale sur la réorganisation de l'armée. [...]
[...] Les forces militaires sous l'égide des Nations Unies menèrent une campagne de deux ans pour réintégrer le Katanga au Congo. Cette campagne fut conclue par un plan de conciliation national : le plan U'Thant (du nom du troisième secrétaire général des Nations Unies qui élabora le plan). Pendant 30 mois et 3 jours a existé et fonctionné une province congolaise en sécession, érigée en Etat de fait dont l'indépendance pourtant ne fut reconnue officiellement par aucun pays. Le 14 janvier 1963, le Conseil des ministres présidé par M. [...]
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