Etat, gestion des risques, Etat gendarme, Etat régulateur, société du risque
Le tremblement de terre et le tsunami qui ont touché le Japon en mars dernier ont donné lieu à un triste exemple de gestion des risques à la fois naturels et technologiques. Suite au Tsunami, un grave incident nucléaire a eu lieu à la centrale nucléaire de Fukushima, propriété d'un groupe privé « Tepco ». Pourtant, cette affaire ne concerna pas seulement l'entreprise privée pour son incurie dans la gestion de la catastrophe et la sécurisation du site. Au final, c'est le gouvernement japonais qui finit par tomber, car il avait été jugé incapable de gérer les risques. Cet exemple montre le caractère particulier de l'Etat comme acteur incontournable de la gestion des risques qui menacent les sociétés humaines. Ce qu'on entendra par risques ici : ce sont les menaces et les périls possibles qui menacent l'activité et la vie humaine. On peut en identifier un grand nombre, des catastrophes naturelles aux risques sociaux qui peuvent toucher l'individu au cours de son existence : maladie, accidents de travail. L'Etat désigne la personne morale de droit public qui, sur le plan juridique, représente une collectivité, un peuple ou une nation, à l'intérieur et à l'extérieur d'un territoire déterminé sur lequel elle exerce la souveraineté. L'Etat désigne aussi selon Max Weber, l'entité qui dispose du monopole de la violence légitime, on y reviendra puisque cela fonde cette figure de l'Etat bouclier face aux risques. Faisons un bref retour aux éléments d'actualité que nous avons donnés : le cas Fukushima, de la mise en cause de Tepco à la démission du gouvernement japonais. Cet exemple prouve que l'Etat reste dans la conscience collective ce bouclier protecteur.
[...] C'est pourtant bien un risque nouveau, non pas en tant que tel, mais par ses conséquences pour les individus. C'est ce que montre Bronislaw Geremek, dans son ouvrage La potence et la pitié, l'Europe des pauvre du moyen âge jusqu'à nos jours. Dans celui-ci, il met au jour un mouvement de balancier entre répression et assistance envers les plus démunis. Au moyen-âge, être pauvre n'était pas infamant. Au contraire, il s'agissait d'hommes simples proches de Dieu. Les moines ne faisaient-ils pas par ailleurs vœu de pauvreté ? La pauvreté était symbole d'une certaine probité morale. [...]
[...] Au niveau mondial aussi où les Etats sont les acteurs d'un système de gouvernance de nla gestion des risques qui se veut globale pour répondre au mieux aux nouveaux enjeux. L'exemple de la lutte contre le terrorisme avec l'organisation internationale « Alliance qui mutualisait les moyens de plusieurs pays en vue de la lutte contre le terrorisme et qui s'est révélé être un succès. L'on a considéré que la prévention de ce risque était de l'ordre de la production d'un bien commun global, ici la sécurité. [...]
[...] On est passé d'une logique de répartition des richesses, propre à cette société de la pénurie, à une logique de répartition des risques. Ceci est dit à deux évolutions historiques. Premièrement, la société moderne a écarté la véritable misère matérielle grâce au niveau d'avancement des forces productives humaines et technologiques, aux systèmes d'assurances et aux régulations juridiques étatiques. En effet, on l'a vu l'Etat social puis l'Etat providence ont pris en charge le risque socio-économique. Même si l'état providence a été en partie amputé, les avancées dans la protection sociale sont loin d'avoir toutes disparues. [...]
[...] Une activité législative qui va avoir pour résultat d'appuyer et de légitimer un tissu composé d'une multitude d'acteurs privés associés à la gestion des risques. C'est par exemple la place donnée aux associations de défense de l'environnement qui ont désormais leur mot à dire au sein de l'action publique ou la création d'agences indépendantes chargées d'un « risque particulier ». qui, face au risque, est désormais Etat régulateur usant des pratiques de la « gouvernance. » . L'Etat a réussi dans ce nouveau contexte à se relégitimer en tant qu'acteur essentiel dans la gestion des risques. [...]
[...] Cela fait appel au concept de gouvernance qui semble caractériser le nouveau rôle de l'Etat face au risque., Il renvoie à la mise en place de nouveaux modes de pilotage ou de régulation plus souples et éthiques, fondés sur un partenariat ouvert et éclairé entre différents acteurs et parties prenantes, tant aux échelles locales que globales. Si le concept peut apparaître comme vague il traduit bien la complexité des systèmes d'interaction des acteurs gestionnaires du risque. Ce nouveau mode d'intervention se décline au niveau local où l'Etat anime et coordonnent les différents acteurs de la gestion des risques. [...]
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