Saddam Hussein a indéniablement marqué le dernier demi-siècle de son empreinte. Sa personnalité, très complexe, qui conjuguait une conduite brutale du pouvoir et une vision moderne de l'Etat, a nourri la controverse durant plus de deux décennies. Le récit de sa vie, et notamment de son enfance, permet se mieux saisir sa trajectoire politique. Il m'a donc semblé important, dans un premier temps, de revenir sur l'histoire de l'ancien président irakien. Puis, dans une seconde partie, je m'arrêterai sur les conséquences politiques, intérieures comme extérieures, et confessionnelles de sa chute du pouvoir.
[...] Soit à dessein commercial, soit à dessein politique. Pendant presque vingt-cinq, il a pu régner en autocrate sans que les gouvernements occidentaux ne cillent, exception faîte du conflit au Koweït. Sa maîtrise de la société civile irakienne est l'une des explications principales à sa longévité politique. Sa chute a des conséquences que l'on mesure déjà en Irak. Et l'onde de choc, qui se propage peu à peu aux pays voisins, désireux de défendre leurs intérêts, ne laisse pas présager une résolution prochaine du conflit. [...]
[...] Il joue un rôle majeur dans l'éducation de Saddam Hussein. En effet, il l'inscrit à l'école et lui enseigne l'histoire de la Mésopotamie et de l'Irak ainsi que le maniement des armes. Au terme de ses études secondaires, le jeune Saddam, à peine 14 ans, rejoint une cellule clandestine du parti Baas, le parti de la Renaissance arabe, qui mélange panarabisme et socialisme mâtiné de laïcité. Cette ligne doctrinale constituera le creuset de l'idéologie du futur raïs. Celui-ci devient rapidement l'homme de main du mouvement. [...]
[...] En septembre, Saddam Hussein lance ses troupes à l'assaut de l'Iran. Dans son esprit, le conflit se conclura par une victoire irakienne rapide. Malgré le soutien des monarchies pétrolières du Golfe ainsi que de l'aide militaire des Soviétiques comme des Occidentaux, la guerre se prolonge jusqu'en juillet 1988, quand les deux pays acceptent le cessez-le-feu de l'ONU. Les pertes humaines comme financières sont considérables. Quant à l'image du raïs, elle s'assombrie encore un peu plus, notamment du fait du massacre chimique d'Halabja de 1988 ( morts). [...]
[...] Saddam Hussein se terre. Après plusieurs semaines de clandestinité, il est arrêté dans une cave à Tikrit par les forces américaines le 13 décembre 2003. Le procès de l'ex-président irakien, considérablement ralenti par d'incessants atermoiements, est très controversé. Le 26 décembre, la Cour d'appel irakienne confirme la condamnation à mort de Saddam Hussein. Le 30, le jour le plus sacré du calendrier musulman, celui de la fête du grand sacrifice, à 6H05 heure locale, il est pendu par les autorités irakiennes. [...]
[...] En effet, l'Irak est un atout majeur, tant sur le plan numérique que symbolique (le pays compte deux villes saintes : Nadjaf et Kerbala). Ce renforcement considérable, conjugué aux récents faits d'armes du parti chiite Hezbollah au Liban et à la montée en puissance de l'Iran, a insufflé un nouvel élan au chiisme. Un nouveau pouvoir tricéphale chiite Iran-Irak-Liban apparaît. Aujourd'hui, le chiisme symbolise la résistance face à l'ennemi américain, acte dont se montrent incapables les régimes sunnites saoudien et égyptien. Les musulmans sont séduits. [...]
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