L'effondrement de l'Union soviétique en quelques mois a été un événement spectaculaire. Il a mis fin à un demi-siècle de bipolarisation et d'équilibre de la terreur dans des circonstances que nul n'avait ouvertement prévues. Il a aussi permis d'ouvrir, en Europe d'abord puis dans le monde ensuite, une nouvelle ère ou les équilibres, qui sont toujours en formation, apparaissent très différents de ceux, purement idéologiques, qui prévalaient jusqu'à lors. C'est du moins le cas en Europe avec la relance de la construction européenne et son élargissement au bloc de l'est, situation qui met la Russie, qui ne se place pas dans une logique d'intégration, dans une position inconfortable. De ce fait la Russie qui est sortie très affaiblie de l'effondrement du communisme cherche aujourd'hui à recouvrer une place sur l'échiquier politique mondial. Cette volonté nouvelle d'exister doit cependant tenir compte de réalités nouvelles qui excluent l'hypothèse, pour la Russie, d'un retour à la gloire passée.
[...] Seule la question de la lutte contre le terrorisme a permis à la Russie de poursuivre en Tchétchénie un conflit que l'occident condamnerait sans réserve, en raison de la question des droits de l'homme, en d'autres circonstances, même après le drame épouvantable de Beslan survenu cette année. Sur les autres continents, la diplomatie russe à peu près totalement disparue. Le régime cubain ne survivra sans doute pas à la disparition de Fidel Castro. Les mouvements de libération socialistes qui ont pris le pouvoir en Afrique (en Angola) ont perdu leurs références idéologiques. Les alliances noués avec l'Arménie et le Tadjikistan ou les russes conservent des bases militaires ont un impact limité sur le rayonnement russe. [...]
[...] Les pensions de millions de retraités sont anéanties. Dès 1992 puis à nouveau en 1993, le G7 décide d'un programme d'aide en faveur de la Russie, au travers de la CEI (dons, prêts, facilités de crédits). La dette extérieure de l'ex-URSS est allégée. La Russie se met à vivre au crochets du FMI et de la Banque mondiale qui lui accordent des facilités en 1996, un rééchelonnement de sa dette auprès des banques regroupées au sein du club de Londres (octobre 1997) puis une nouvelle aide (juillet 1998) contre l'engagement de réduire de moitié son déficit budgétaire. [...]
[...] De ce fait la culture russe, prédominante sous l'ère soviétique, est en train d'y disparaître rapidement au profit des langues nationales et de la culture anglo-saxonne. Comme à l'Ouest l'anglais domine, l'allemand se développe et le français, tant bien que mal, maintient sa place. Ces pays ont entendu souligner cette rupture en adhérant très vite à l'OSCE, puis à l'OTAN et enfin à l'UE qui a du adapter sa stratégie d'approfondissement de l'Union au profit d'un élargissement destiné à canaliser les risques de conflits d'une Europe orpheline redécouvrant, comme en Yougoslavie à partir de 1991, les questions nationales laissées en suspens depuis le 19ième siècle. [...]
[...] La Russie peut-elle préserver son héritage soviétique ? Introduction L'effondrement de l'Union soviétique en quelques mois a été un événement spectaculaire. Il a mis fin à un demi-siècle de bipolarisation et d'équilibre de la terreur dans des circonstances que nul n'avait ouvertement prévues. Il a aussi permis d'ouvrir, en Europe d'abord puis dans le monde ensuite, une nouvelle ère ou les équilibres, qui sont toujours en formation, apparaissent très différents de ceux, purement idéologiques, qui prévalaient jusqu'à lors. C'est du moins le cas en Europe avec la relance de la construction européenne et son élargissement au bloc de l'est, situation qui met la Russie, qui ne se place pas dans une logique d'intégration, dans une position inconfortable. [...]
[...] En dépit de cette évolution, la Russie ne renonce pas à occuper une meilleure place sur l'échiquier internationale. II - La Russie cherche à reconfigurer sa puissance dans un environnement cependant profondément modifié La volonté d'un rôle plus actif La Russie n'a pas totalement renoncé à jouer un rôle international à la mesure de son passé. Elle dispose d'atouts pour jouer ce rôle. La Russie conquise par les Tsars est en effet quasiment intacte : La Russie est le grand pays de la planète avec 17 millions de et une population homogène à de 145 millions de personnes. [...]
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