Fédération de Russie - Le dilemme de la guerre : leçons et conséquences des conflits tchétchènes et géorgiens

Résumé du document

Alors que les guerres non conventionnelles, aussi dénommées guerres irrégulières, guerres asymétriques, voire "petites guerres", semblent revenir au centre des considérations stratégiques des Etats, que ce soit en Afghanistan, en Irak, au Pakistan ou bien encore dans le Jourdain, la guerre de Géorgie, en août 2008, a démontré que la guerre conventionnelle, régulière, la "grande guerre", n'avait pas dit son dernier mot. La Fédération de Russie se trouve ainsi au centre du dilemme stratégique des armées modernes : s'adapter pour faire face aux conflits asymétriques, sans pour autant abandonner l'idée d'une guerre de fronts, entre deux armées se faisant face dans des chocs de haute intensité. Avant d'aller plus loin dans notre réflexion, il faut d'abord définir cette "guerre asymétrique", au centre de la réflexion militaire moderne, malgré tout (...)

Extraits

[...] cit., p.3 Idem, p.7 Michael Specter, New York Times, For Chechens in Mountains, Fighting is Winning Robert M. Cassidy, Op. cit., p.22 Lester W. Grau, Bashing the kaser range finder with a rock Fort Leavenworth Foreign Military Studies Office traduction personnelle La résilience, c'est la capacité à encaisser les coups et à s'en remettre le thème a notamment été abordé par le psychologue Boris Cyrulnik, et nous utilisons ici la définition de Jean-Dominique Merchet, journaliste, dans son ouvrage Mourir pour l'Afghanistan paru en 2008 Patrick Malay, The Principles of War in the 21st Century p.7-8 Sun Tzu, L'Art de la Guerre, traduction amateur cf. [...]

[...] En Tchétchénie, l'inadaptation face aux techniques de guérillas, et l'utilisation disproportionnée de la force ont mené à la défaite de 1996, et au conflit larvé qui encore aujourd'hui menace la Russie jusqu'à sa capitale. Et la jeunesse tchétchène, orpheline, désœuvrée, saura certainement continuer l'œuvre de ses pères. La Russie s'est lancée dans un effort de modernisation de son armée, orientée en partie vers les conflits asymétriques. Pourtant, il faut souligner que l'armée russe n'est plus que l'ombre de ce qu'elle fut sous l'Union soviétique, et que tous les programmes de modernisation ne permettront pas, à court ou moyen terme, de combler le retard sur les forces occidentales. [...]

[...] Grau, Bashing the kaser range finder with a rock Foreign Military Studies Office, Fort Leavenworth http://fmso.leavenworth.army.mil/documents/techy.htm Patrick Malay, The Principles of War in the 21st Century http://www.dtic.mil/cgi- bin/GetTRDoc?AD=ADA467296&Location=U2&doc=GetTRDoc.pdf Silvia Serrano, Entretien, La Documentation française Michael Specter, New York Times, For Chechens in Mountains, Fighting is Winning Dmitri Trenin, Russia Reborn, Foreign Affairs, Vol.88, Novembre-Décembre 2009 Caroline Vendi Pallin et Fredrik Westerlund, “Russia's war in georgia : lessons and consequences”, Small Wars & Insurgencies, Vol.20, Juin 2009 Carl von Clausewitz, De la guerre, Trad. anglaise J.J. Graham, Trübner Edition, Londres Gérard Chaliand, Le nouvel art de la guerre, L'Archipel, Paris p.143 Arnaud de la Grange, Les guerres bâtardes, Perrin, Paris Robert M. Cassidy, Russia in Afghanistan and Chechnya: military strategic culture and the paradoxes of asymmetric conflict, Strategic Studies Institute p.13 Ibidem Robert M. Cassidy, Op. [...]

[...] C'est la stratégie du choc : la prise d'otage de l'hôpital de Budionnovsk en sera l'application la plus efficace. Finalement, les tchétchènes lancent leur dernière offensive le 6 août 1996, pour reprendre Grozny tombé aux mains des Russes un an plus tôt. Il y a trois soldats russes pour un combattant tchétchène, et pourtant, ces derniers repoussent les Russes à leurs positions d'avant 1994 : après deux jours, on dénombre près de 500 morts et 1500 blessés du côté russe. [...]

[...] Face à elle, les tchétchènes n'ont rien à perdre, ils se battent pour leur survie. Selon Khamzat Aslambekov, cité par le New York Times, la victoire n'est pas envisageable : il n'y a pas de victoire. Nous savons que si nous combattons nous gagnons. Sinon, nous perdons. Les russes peuvent nous tuer et détruire cette terre. Alors ils gagneront. Mais nous rendrons cette victoire très douloureuse pour eux. [...]